lundi, décembre 18, 2006

Les questions existentielles ou pourquoi les femmes sont-elles aussi indiscrètes

Bonjour les oisillons,

Il y a, dans la vie, plusieurs phénomènes qui, à mon avis, transcendent toute rationnalité et logique. Des phénomènes caractérisés par leur absurdité, leur incohérence, leur ambiguité et leur impossiblité de résolution. Des phénomènes que mon maigre savoir ne peut évidemment pas expliquer mais pour lesquels je ne trouve pas plus de réponses à travers les ouvrages spécialisés.

Pour ma part, il y a ces questions qui me hantent l’esprit à chaque seconde :

- Quel est l’origine de l’univers?;

- Jusqu’où va-t-on aller?;

- Comment Panoramix peut-il être impressionné à la vue d’un tapis volant dans « Astérix chez Rahazade » alors que la vache volante dans « La Galère d’Obélix » ne le fait pas sourciller le moindre du monde?;

- Comment l’entreprise Québécoise Kanuk réussi-t-elle à vendre des manteaux aussi laids et qui, avouons-le, ne résistent pas au froid tel que prétendu et ce, à des prix aussi scandaleux?

Mais ce n’est rien. J’ai trouvé pire :

Comment des êtres humains qui se connaissent à peine peuvent-ils vouloir partager leur intimité et celle des autres au point de vouloir déféquer en équipe?

Je m’explique.

Comme toutes les personnes qui travaillent, je dois partager la salle de bain avec les autres employées. Il y a 6 toilettes, plus la toilette pour les handicapées. J’aime bien arriver dans la salle de bain quand elle est libre, me laissant le soin de choisir le trône à ma guise. Je choisis impérativement celui du fond, soit celui qui soit le moins susceptible de déranger mes consoeurs par les sons et les odeurs.

Au fond de cette salle de bain, je me sens dans un petit havre de paix, je m’évade temporairement le temps d’une crotte ou deux. J’apprécie ce moment d’intimité qui m’éloigne de mes problèmes professionnels.

Mais évidemment, ma sérénité est de courte durée et je suis presque toujours interrompue par l’arrivée d’une autre chieuse. Dans 90%, elle choisira la selle voisine. POURQUOI???? TOUS LES CABINETS SONT VACANTS…POURQUOI CHOISIR CELUI À CÔTÉ DU POSTE OCCUPÉ? En étant à côté, on devine aisément son occupant, à la vue de ses souliers. Je n’ai pas précisément envie de savoir qui est en train de faire ses besoins ni l’odeur qui la caractérise lorsqu’elle évacue. Il s’en suit, du moins pour moi, un malaise difficile à contrôler tout au long de la journée lorsque je croise cette collègue.

Quand cette situation se produit, je me scandalise, je soupire de frustration, je ne termine pas mon travail dans ledit cabinet et je change pour le cabinet qui se trouve à l’opposé de la salle, le tout sans même prendre le temps de relever mon pantalon, pour faire comprendre à l’envahisseuse qu’elle a justement envahie ma bulle.

Je ne comprends pas cette manie de vouloir socialiser au point de partager le moment intime qu’est la défécation. Je déteste ce manque d’indépendance des femmes, ça me dépasse, je NE COMPRENDS PAS.

Puis, si le hasard a fait que l’intruse n’a pas choisi la selle voisine, elle attendra quand même que j’aie terminé mes besoins pour sortir de la salle de bain, afin de croiser mon regard. Je vous jure, j’ai essayé toutes les possibilités : attendre qu’elle sorte, me dépêcher à sortir alors qu’elle vient d’arriver en ne prenant pas le soin de me laver les mains, etc. Il n’y a rien à faire, la consoeur X doit absolument sortir pour voir qui était à la selle du fond, pour ensuite échanger un ou deux mots insipides et inintéressant, sur un ton joyeux, comme si de rien était, alors qu’elle sait très bien que je viens de me défoncer les tripes.

J’aimerais que les gens comprennent que dans la salle de bain, je n’ai pas envie d’être regardée, pas envie d’être sentie, pas envie d’être écoutée, je n’ai pas envie d’échanger sur la pluie et le beau temps avec comme trame sonore les bruits des pets et des jets de pipi des consoeurs qui se relâchent. Nous sommes déjà toutes assez humiliées de devoir éjecter comme ça en public, on pourrait avoir au moins la délicatesse de respecter le silence, comme dans une bibliothèque.

Dans la salle de bain, je ne m’intéresse à rien d’autre qu’à mes pensées et à me laver les mains. Ce n’est pas pour moi un lieu de rencontre comme la salle à manger ou la salle de réunion l’est. Les femmes doivent toujours tout faire en duo, elles doivent toujours échanger, elles ne sont pas capables de se la fermer pour quelques minutes, c’est plus fort qu’elles.

Ce qui fait que dorénavant, j’irai faire mes besoins dans la salle des mâles. Je préfère mille fois plus toutes les interrogations silencieuses dûes à ma présence qui vont s’en suivre qu’un nez inquisiteur dans ma merde.

Les Fêtes

Bonjour les enfants!

Ah! Je sais pas pour vous, mais en cette période de l’année, bon dieu que je me sens populaire!

En effet, je ne cesse de recevoir des cartes de vœux de tout plein de gens, d’organismes et d’entreprises qui me souhaitent le plus joyeux des Noël. Je me sens si aimée, si populaire, si considérée! Je pensais me suicider, mais avec toutes ces marques d’attention, je réalise que j’ai vraiment un très grand réseau de gens qui tiennent vraiment à moi et sur qui je peux compter. Par exemple, la Forfaiterie, dont je n’avais jusqu’à aujourd’hui pas soupçonné la moindre existence, vient tout juste de me souhaiter des Joyeuses Fêtes ainsi qu’à toute ma famille (j’ai téléphoné mes parents et mon frère pour les aviser) tout en m’invitant à consulter les super offres qu’ils me proposent en ce temps des Fêtes…des offres JUSTE pour moi! En écrivant ces lignes, je me sens prise d’une crise émotionnelle qui m’empêche de taper normalement sur le clavier..bbblleee…ppppeeetttt!

Je me sens si choyée, si chérie par les entreprises. Je les perçois d’un autre œil, moi qui croyais qu’elles se foutaient de moi, qu’elles ne voyaient en moi qu’un pur échange commercial donnant-donnant…mais non! Elles s’intéressent réellement à ma vie, à ma santé, à mon bonheur! Si, si, je vous le jure! A preuve, ces beaux mots si recherchés que j’ai reçu!


J’ai été si touchée par tous ses témoignages que j’ai écris une lettre de 3 pages à chacune des entreprise qui a prit la peine de m’envoyer des vœux virtuels. Ils sont si gentils. Je dois bien leur donner de mes nouvelles, je les ai tant négligé durant l’année. Et vous? Avez-vous fait mieux de votre côté? J’ai cru naïvement en une froide relation commerciale alors que ces commerçants ne veulent que mon bonheur. Pour me faire pardonner d’avoir donné tant peu d’appui humain durant l’année, je les ai invité à partager le moment féérique des Fêtes, avec ma famille, à Ste-Julie! Car comme certain affirment dans leurs cartes virtuelles : « Nous formons une grande famille »...c’est si vrai!

Bref, je voulais par le biais de ce blog vous inviter, vous aussi mes chers lecteurs, à partager le bonheur de se retrouver en ce temps-ci de l’année, en compagnie de toutes les entreprises et corporations avec qui vous avez fait affaire au courant de l’année (et ceux à qui vos adresses courriels ont été vendues). Tout comme moi vous avez certainement reçu des tas de cartes de souhaits virtuelles en provenances d’entreprises dont vous ignoriez jusqu’alors l’existence; malgré tout, ces gens vous aiment vraiment! Dieu sait comment ils ont eu votre adresse, mais faut-il vraiment se poser la question, en ce moment intense de réjouissance? Tout le monde ne s’aime-t-il pas en ces temps de joyeuses retrouvailles? Je vous invite vous aussi à inviter chaque entreprise à se joindre à vos partys de familles. Je pense que tout comme moi, vous les avez négligé durant l’année, dans votre rôle ingrat de client. Ces gens là se fendent corps et âme à longueur d’année pour attirer votre attention afin de faire de vous votre ami. Il est grand temps que vous leur rendiez la pareille, ne croyez-vous pas?

Je vous conjure donc de répondre massivement à ces bons vœux. Racontez-leur votre année; il y a tant de temps à rattraper. Racontez vos problèmes, vos joies, vos anticipations; ils seront heureux et en feront de même j’en suis sure. Invitez-les à vos partys de famille. Ces pauvres corporations semblent si en manque de familles, d’amis. Avec toute la peine qu’ils se sont donné pour vous envoyer des jolies cartes virtuelles personnalisées et si originales, je pense qu’ils méritent bien votre attention, vous ne pensez pas? Bref, en ce temps des fêtes, je me sens porteuse d’un message d’amour et de partage.

Joyeuses Fêtes à tous!!!

vendredi, décembre 01, 2006

Le génie dans le nez

Bonjour les agneaux,

Hier j’ai fait hier une découverte stupéfiante.

Tout allait normalement bien jusqu’à ce que j’éternue violemment. À ce moment là, ma collègue de la cellule de travail (ou "enclos", si vous préférez) d’en face me lance un joyeux mais très absurde « À tes souhaits ! ». Sur le coup, je n’étais pas certaine d’avoir compris ; après quelques seconde d’hésitation, je me suis levée la tête et par-dessus le paravent, je l’ai regardée étrangement et je lui ai demandé « Pardon ??? » ; elle répéta : « À tes souhaits ! », toujours sur le même ton imbécile et joyeux. Devant autant d’insanité, je ne pouvais rester muette : « À mes souhaits de quoi ??? », lui demandai-je, incrédule, presque en proie à la folie. Elle me dit « Ben, à tes souhaits quoi…tu as éternué, fais des souhaits ! ». Sceptique, je l’ai d’abord observée scrupuleusement, puis je l’ai dévisagée comme si c’était la plus grande aliénée mentale au monde. Elle semblait visiblement mal à l’aise. Pour briser le lourd silence, je récapitulai : « Tu dis que lorsque j’éternue, j’ai le droit de faire des souhaits et qu’ils vont se réaliser ??? », ce à quoi elle répondit par la positive. Je lui demandai si ca marchait pour elle : « Je n’ai pas vraiment essayé, mais surement ! ». Je suis tombée des nues. J’avais droit à des souhaits !!! En fait, j’avais pu faire des milliers et des milliers de souhaits depuis ma naissance, à mon insu! Quel gaspillage ! Elle me précisa « Tu sais Marie, à chaque fois que tu éternues, je te dis la même chose, t’as jamais remarqué ?? ». Il faut dire que c’est une collègue qui parle tout le temps et qui nous énerve un peu, alors une autre collègue a imaginé une technique très efficace pour ignorer ladite collègue lorsqu’elle parle. Donc, quand elle parle, on ne l’entend généralement pas, on se met à penser à un océan bleu et à entendre les mouettes qui crient sur la plage. Ce matin là cependant ma force mentale a visiblement fait défaut et j’étais très loin de l’océan et des mouettes criardes.

Toujours est-il que je n’en revenais tout simplement pas de savoir qu’un génie résidait dans mon nez et qu’à chaque éternuement il me promettrait richesse, santé, et succès sexuel. Je suppliai la collègue de me transmettre son pouvoir, d’être toujours à mes côtés lorsque j’éternuerai. Elle m’avoua que tout le monde pouvait dire « à tes souhaits ». C’est là que je commençai à croire que tout ceci était de la frime, d’autant plus que depuis qu’elle m’avait dit « à tes souhaits », j’avais souhaité qu’un poulet Benny apparaisse immédiatement et il n’était toujours pas là. J’ai donc cherché l’origine de cette « tradition », parce que selon la collègue, c’est une phrase très connue. Je me suis dit que c’était possiblement une très vieille coutume parce que la collègue en question, elle n’est pas jeune du tout : elle a 41 ans. Et je lui ai demandé où elle avait grandi : « À St-Isidore », m’a-t-elle répondu. Alors là, tout s’expliquait. Tout ce qui avait pu m’apparaitre insensé, aberrant, dingue, irrationnel dans les propos de cette collègue depuis son embauche pouvait aisément s’expliquer pas seulement par son âge très avancé, mais surtout parce qu’elle avait grandi à St-Isidore, un trou perdu du Québec, là où l’on doit croire encore aux fantômes, là où l’on doit pratiquer les saignées, là l’où on doit copuler entre frères et sœurs. À ce moment là, tout devenait très clair à mon esprit.

Tout ca pour dire que lorsque des gens ont des comportements particuliers, essayez de connaitre leur âge et où ils ont grandi avant de les juger. Ce n'est qu'après avoir pris connaissance de ses renseignements que vous pourrez vous permettre de juger et de vous moquer. C'est ma morale pour aujourd'hui.

À bientot les rejetons!

Mh

mardi, novembre 28, 2006

Réussir sa vie professionnelle

Bonjour mes petites brebis,

Récemment, je vous ai transmis la recette pour combler vos lacunes affectives. Je vous ai conseillé sur les moyens à utiliser pour entreprendre une relation intime avec le sexe opposé. Mais votre équilibre mental n'est pas qu'une question de relation amoureuse: vous devez balancer cet équilibre par la sécurité d'emploi. La combinaison amour + sécurité d’emploi vous permettra d’évoluer à travers la pyramide des besoins établie par Maslow*; vous pourrez atteindre des échelons supérieurs qui vous propulseront au niveau que j’ai moi-même atteint.

Vous êtes bien loin de ce niveau, j’en suis conscience. Comme j’en suis au stade du dépassement de moi, je me suis donné pour mission de vous aider dans vos misérables vies.

Ma chronique d’aujourd’hui portera donc sur les enjeux d’une vie professionnelle réussie. Allons-y.

Qualifications pour être un bon employé

Beaucoup croient à tort qu’il faut être dynamique, intelligent, débrouillard et motivé pour bien réussir sa vie professionnelle. Je vous annonce avec grand plaisir que c’est tout à fait faux; j’irai même jusqu’à dire que ces qualités vous nuiront dans vos chances d’avancement. En effet, vous connaissez probablement tous la théorie de Peter**, qui stipule que lorsqu’on a atteint notre niveau d’incompétence, on ne peut évoluer d’avantage; cela explique aisément l’incompétence crasse de vos patrons. En gros, ils sont là parce qu’ils ont eu tout juste la note de passage dans l’échelon inférieur, vous me suivez?

Pour illustrer mes propos, imaginez que vous fassiez des sauts en hauteur, et qu’à chaque saut réussi, on élève la barre. Entre le dernier saut à peine réussi et le prochain, il y a cette marge impossible à atteindre. Le sauteur a ainsi atteint sa capacité maximale, il est incompétent dans le prochain saut qu’il tente d’accomplir.

Croyez-moi, vous n’avez pas envie de vous stresser à essayer de sauter une barrière qui est trop haute. Imaginez qu’en plus d’autres sauteurs vous regardent aller en riant et en vous humiliant. Imaginez par-dessus le marché que l'entraineur vous observe d’un œil sévère tout en vous traitant d'incapable. Les autres sauteurs, ce sont vos collègues; l'entraineur, c'est votre patron. Un être humain ne peut pas être heureux dans de telles conditions.

Ce que vous souhaitez en fait, c’est de rester couché sur le tapis qui est de l’autre coté de la barre à sauter et ce, en ayant passé sous la barre. Ce que vous souhaitez également, c’est que pendant votre sommeil, les autres sauteurs et l’entraineur vous admirent béatement.

Donc, oubliez tout ce qu’on vous dit à propos de la nécessité d’être ceci ou cela. En revanche, vous devez développer des aptitudes beaucoup plus surnoises et hypocrites.

Les relations avec la direction

D’abord, lorsque vous commencerez un nouvel emploi (il est trop tard pour appliquer mes techniques si vous occupez déjà un poste depuis un certain temps), vous devrez gagner du capital sympathique. Ce capital sympathique doit être gagné auprès des personnes clées, ces personnes qui vont toujours faire en sorte que vous pourrez dormir sans risquer d'être mis à la porte. Les collègues n'entrent évidemment pas cette catégorie, vous ne pouvez absolument rien retirer d'eux si ce n'est de la méfiance, du mépris et de la haine (ne le laissez pas transparaitre, évidemment).

Il va sans dire que vous devrez charmer votre patron. Vous devrez aussi possiblement charmer la dame ou l’homme qui s’occupe de la dotation. Finalement, c’est toujours pratique de se mettre une secrétaire ou deux dans la poche.

Pour charmer le patron, c’est simple : intéressez-vous à ce à quoi il s’intéresse. C’est très facile à savoir, il y a toujours un indice qui traine dans son bureau : un magazine sur la finance, une médaille de golf, une raquette de tennis, un poster de la ville de Paris, une bouteille de vin raffinée, etc. Généralement, les patrons s'intéressent à ces trucs, donc vous pouvez déjà prendre de l'avance et commencer vos recherches. Recueillez le plus d’informaiton possible sur la vie personnelle de votre patron. Devenez un expert des domaines qui l’intéressent. C’est un coup à donner, j’en conviens, mais les résultats vont vous servir de façon permanente. Vous devez devenir encore plus expert qu'il ne l’est; vous serez alors une source importante de savoir « intéressant » pour lui. Votre patron est probablement un être humain, alors lui aussi il aime s’amuser, plus que travailler en tout cas. Vous devez donc aller le "chercher" de ce côté là, c’est vraiment de cette façon que vous pourrez l’impressionner. D’ailleurs, pour le travail, vous êtes sous lui; vous n’avez pas intérêt à lui faire plaisir en vous tuant au travail. Il se sentirait alors menacé et au lieu de vous aimer, il va vous détester et sera jaloux, c’est typiquement humain.

En résumé, vous ne devez pas être menacant professionnellement pour votre patron mais en revanche vous devez être divertissant et enrichissant personnellement.

Pour charmer les secrétaires, vous devez vous intéresser à leurs insipides vie. Demandez comment va le mari, les enfants, etc. Très rapidement elles vous raconteront des tas de trucs très ennuyeux sur leurs vies; prenez des nouvelles à tous les jours sur ce qui a été dit la veille, elles vont adorer. La secrétaire va ainsi réellement croire que quelqu’un s’intéresse à sa vie et comme c’est une femme, elle sera plus que charmée de pouvoir vous parler de son « je ». Votre écoute sera une tache de confiance indélibile sur son cœur. Aussi, puisque c'est une femme, n’hésitez pas à dire des choses méchantes sur les autres employées, surtout sur les plus belles et les plus appréciées, ce sont surement celles que la secrétaire déteste le plus. N’hésitez pas à médire sur une autre secrétaire, s’il y en a une autre. Sous le coup du clin d’œil complice, vous deviendrez son allié et vous formerez un duo d’enfer; elle ne vous fera jamais de problèmes si vous quittez plus tôt ou rentrez en retard ou si vous revenez du diner complètement saoul. Elle ira même jusqu'à vous protéger. Faites le même manège avec l’autre secrétaire, vaut mieux avoir plusieurs alliés.

Quant à la dame ou l’homme de la dotation, vous devez la ou le charmer par votre bonne humeur. Souriez beaucoup, faites des blagues quand vous les voyez : ils vous croiront heureux dans votre emploi. Pour eux, c’est tout ce qui compte, puisque s’ils ont suivi ne serait-ce qu’un seul cours de gestion des ressources humaines, ils ont appris que la seule chose qui importe à l'entreprise au niveau de son personnel, c’est de faire en sorte que l’employé soit heureux : c’est le seul gage de sa motivation, de sa productivité et de sa loyauté envers l’entreprise. Donc, en vous voyant comme un véritable bout-en-train-sac-à-blagues, vous deviendrez leur chouchou, un icône, un modèle à suivre pour tous les autres abrutis d'employés. Pour rendre l’effet encore plus frappant, racontez des choses très pénibles à vos collègues, pour qu’ils aient l’air malheureux, déprimé et démotivé: partez des fausses rumeurs de congédiements massifs, etc.


Votre espace de travail

Votre espace de travail doit être à la fois convivial et surchargé. Prenez des dossiers et mettez-y des feuilles dedans. Si vous manquez de chemises, prenez en dans les classeurs de vos collègues ou allez en acheter à la boutique, c'est un bon investissement. Prenez du papier de la poubelle de récupération. Empilez les faux dossiers un peu partout sur votre bureau. Laissez trainer plusieurs crayons, stylos, gommes à effacer, calculatrices. Laissez des articles tels que bouilloires, rasoirs, savons, brosses à dents et médicaments sur le bureau. On croira vraiment que vous êtes toujours à votre bureau, matin très tôt comme soir très tard: "Tout un bourreau de travail!", dira-t-on de vous. Mais surtout, placez votre écran d’ordinateur de sorte qu’il ne puisse être jamais vu par les passants; en fait, votre bureau en entier doit être facilement visible, SAUF l’écran. Ainsi, on vous croira une bête de travail, alors qu’en réalité, vous passez vos journées à jouer à des jeux, à vous promener sur le web et à clavarder avec vos amis. Lorsque vous vous adonnez à ces plaisirs, ayez toujours l’air très sérieux, il ne faut surtout pas que vous vous mettiez à rire devant une blague très salée reçue par courriel ou que vous vous mettiez à crier de rage si vous perdez à un jeu. Travaillez la maitrise de vos expressions faciales pour les adapter à votre environnement extérieur.


Les collègues : comment les exploiter pour votre cause

Vous n’avez pas à développer d’amitiés avec vos collègues de travail, à moins qu’ils occupent une place importante dans le cœur du patron. Sinon, il faut généralement éviter de se faire aimer d’eux; votre patron doit certainement penser que ce sont des abrutis, des cancres, des paresseux; vous n’avez donc pas intérêt à vous associer à eux. Par contre, évitez de vous les mettre à dos. Soyez donc sympathique, sans plus. Vous devez développer votre hypocrisie au maximum avec cette bande de bons à riens.

Apprenez à mettre la faute de votre paresse sur les autres. C’est très facile. L’important, c’est de glisser vos collègues trèèès subtilement, avec de « bonnes intentions ». Exemple :

« Ah, ce client..? Il dit que je ne l’ai pas rapellé? Je suis surpris, enfin. Il faut dire que le pauvre Patrick n’est pas du tout dans son assiette ces jours-ci. Comment? Oui, c’était bien Patrick qui devait lui téléphoner, le client est un peu perdu! Mais ne vous en faites pas, je m’occupe de retourner l’appel; cependant, faites-moi une faveur : n’allez surtout pas faire des reproches à Patrick, je vous supplie de l’épargner, il ne va pas très bien actuellement; il a des problèmes avec le jeu compulsif et sa femme le trompe, mais je suis certain que ce n’est que temporaire, il suit présentement une thérapie. Je veille sur lui. N’hésitez pas à me le faire savoir s’il y d’autres problèmes du genre, j’interviendrai avec plaisir. ».

Non seulement vous passerez pour une personne très travaillante, prête à prendre la relève en cas de crise et ce, sans même qu’on ne lui demande, mais également votre bonté et votre empathie vous mériteront l’admiration et le respect du patron. Et depuis maintenant 7 ans que je maitrise cette technique, jamais un collègue n’a su que je l’avais injustement piétiné dans le dos. On leur a donné d’autres raisons pour justifier leur congédiement.

Il existe beaucoup de façons de poignader vos collègues; n’hésitez pas à utiliser des variantes. Montez les collègues les uns contre les autres, sans vous faire prendre; montez les clients contre les collègues, etc.

Bref, avec une habile orchestration, tout ce beau monde va naturellement finir par croire que la seule personne compétente et productive dans ce bureau, c’est vous.

Les appareils : comment les exploiter pour votre cause

Fermez la sonnerie de votre téléphone. C’est une erreur que j’ai fait par le passé, que de laisser le volume audible. Car en ne répondant pas au téléphone alors qu'il sonne (malgré qu’on soit à son bureau) éveille le soupçon des collègues. L’excuse de « c’est un appel personnel, il rappellera, je dois laisser la ligne pour les clients » est vite surpassée. Par précaution, fermez donc la sonnerie du téléphone. Cachez le voyant lumineux avec un ruban électrique noir. Parfois, lorsque le patron passe devant votre bureau, appellez-vous avec votre cellulaire (caché entre vos mains sous votre bureau) et assurez-vous d’avoir remis votre sonnerie de téléphone. Répondez à cet appel et entretenez une discussion joyeuse avec votre interlocuteur fantôme : « Ah, M. Tremblay! Comment allez-vous! Ah mais merci, merci….Ah, arrêtez M. Tremblay, vous me faites trop d’éloges! Il ne faudrait pas que mes collègues vous entendent, ils seraient jaloux! Ah Ah!» tout en faisant un clin d’œil sympathique à votre patron, qui repartira de votre bureau avec le large sourire et possiblement un projet d'augmentation pour vous.

Si vous partagez une imprimante laser en réseau, utilisez-là SANS ARRÊT. Faites imprimer des tas de documents que vous trouverez sur votre ordinateur (actualisez les dates). On aura l’impression que vous êtes constamment en rédaction, que vous travaillez sur des tas de trucs. Je sais que ca peut paraître mal de gaspiller tout ce papier; vous pouvez par contre l’utiliser pour garnir les faux dossiers dont il fut question plus haut.

Conclusion

Ceci constitue l’essentiel qui vous assurera une sécurité d’emploi et un travail très stimulant (stimulant pour les journées passées à jouer à des jeux et à surfer sur les sites pornographiques). Tout le monde n’y verra que du feu et on vous donnera même une augmentation pour vous inciter à rester.

Pour terminer, sachant que vous ai grossièrement résumé ma technique, je vous invite à consulter les ouvrages de Scott Adam. Ses techniques sont beaucoup plus élaborées que les miennes et il a des tas d’idées qui vous surprendront et auxquelles vous n’aurez jamais pensé (ni moi d'ailleurs). Je ne veux pas le plagier, j’ai beaucoup trop de respect pour lui; je ne veux donc pas reproduire ses idées ici.

A bientôt mes grands travaillants!
XXX




*Abraham Maslow (1er avril 1908 - 1970) est un psychologue célèbre considéré comme l'un des principaux meneurs de l'approche humaniste, surtout connu pour son explication de la motivation par la pyramide des besoins qui lui est attribuée.

**Le Principe de Peter, de Lawrence J. Peter et Raymond Hull, est un ouvrage où l'humour cache une réflexion plus profonde qu'il n'y paraît. Paru originalement sous le titre The Peter Principle (1969), son titre est un clin d'oeil au principe de plaisir de Freud, car « Peter » est non seulement un prénom en anglais, mais désigne aussi le phallus en argot. Énoncé du principe: « Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence. » Il est immédiatement suivi du « Corollaire de Peter » :« Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. » On comprend donc que, parvenu à ce niveau, l'incompétence entrave l'exercice de la compétence.

samedi, novembre 25, 2006

Les sites de rencontre: 2e partie

J’ai tout de suite décidé de passer à la deuxième partie de ma chronique, je trouvais trop cruel de vous laisser ainsi sur la faim pour le moment le plus crucial de votre objectif : la rencontre.

La courte introduction personnelle :

A ce stade-ci votre fiche est complétée et vous êtes maintenant en train de magasiner vos proies. Vous en avez identifiées quelques-une mais vous ne savez pas trop comment les aborder. Restez une fois de plus simple et insipide, évitez l’originalité : les personnes réellement originales ne sont pas normales, rapellez-vous les notions de bases de la 1ere partie. Vous pouvez par contre faire semblant d’être original; en effet, beaucoup d’usagers écrivent des textes introductifs qui, croivent-ils naivement, se démarquent certainement des autres textes. Les pauvres, s’ils savaient! Ainsi, faites un texte « original », mais qui est très médiocre à la fois. Je vous illustre mes propos pour favoriser l’assimilation :

Prenez pour exemple que vous êtes un homme et souhaitez attirer l’attention féminine. Écrivez un truc comme « Salut! Je trouve ce type de média pas très approprié pour décrire ma personne. J’aimerais vraiment te parler plus directement. Me laisserais-tu cette chance??? »

Ce texte apporte une plus-value à votre candidature car il utilise les éléments suivants :

- Salutation usuelles normative : « Salut! », qui transpire le « je n’ai pas besoin de faire dans le compliqué car je suis bien dans ma peau. ». Le textes trop dramatiques donneraient l’impression que vous êtes un goth, et on sait tous que les goth sont à la base des gens qui ont été rejetés par la société.
- Remise en question : vous remettez en question l’usage des sites de rencontre comme moyen pour développer une relation saine et durable. Vous agissez comme un semi-rebel, d’où émane cette saveur originale tant recherchée;
- Idée clairement énoncée : « je veux te parler plus directement ». L’avantage, c’est une économie de temps considérable.
- Connaissance de l’orgueil féminine : la femme est par définition un être narcissique et elle considère que c’est une « chance » qu’un homme a si elle s’adresse à lui. Dans mon exemple, l’usager l’a bien compris. Attention, il faudra, à partir de ce moment et si le contact est réellement établi, éviter de continuer à flatter l’orgeuil féminin car elle perdra totalement intérêt (le fameux -et si étendu- syndrome de la femelle qui désire le mâle qui ne lui prête ni attention ni respect)

J’espère que ces explications ont apporté clarté à mes propos.

Je ne vous soumettrai pas d’exemple pour le sexe opposé; je ne conseille pas aux femmes d’établir un premier contact, c’est réellement un travail d’homme et de toute facon, s’il ne vous a pas écrit en premier, c’est qu’il n’est pas attiré vers vous. Le mâle a cette habitude d’écrire à un maximum de femelles pour multiplier ses chances de rapports sexuels; ainsi, il écrira même aux moins fortunées physiquement. Donc, s’il ne vous a pas écrit, c’est que vous lui donnez le même effet qu’une guenon donnerait si elle tentait de séduire Brad Pitt. Si toutefois il ne vous a pas écrit car il n’a pas vu votre fiche, c’est qu’il n’est pas un mâle combattant; il est paresseux et il n’est pas digne de votre attention, mesdames. S’il a vu votre fiche, que vous lui plaisez mais qu’il ne vous a pas écrit, alors il est probablement très narcissique, et le narcissisme mâle, bien que rare, est plus virulant que le narcissisme féminin. À fuir à tout prix.

Maintenant, lorsque le premier message a été envoyé et que les deux parties se plaisent physiquement mutuellement, il n’y a pas de raison d’attendre d’avantage pour se rencontrer. Si vous poursuivez alors dans la voie virtuelle, les chances de rencontres s’amoindrissent et vous perdez un temps fou car on sait tous que les premières conversations sont grossièrement mensongères. On veut toujours impressionner et on veut toujours « beurrer épais ». Donc, je prescris une rencontre immédiate, sans chichis.

C’est bien évidemment le mâle qui doit proposer la rencontre, selon l’idéologie qui émane de mon texte depuis tantot.


Proposition de la rencontre :

Le mâle doit proposer d’aller prendre une bière ou d’aller au restaurant (surtout que dans la fiche de la femelle, c’est surement indiqué qu’elle aime bien manger au restaurant, alors ca tombe bien).

Le mâle doit impérativement proposer un restaurant de type « apportez votre vin » et doit apporter au minimum 2 bouteilles. Les restos « apportez votre vin » ont la cote : vous aurez l’air d’un jeune dans le vent. Allez sur Duluth, impérativement. Choisissez un resto Italien, beaucoup plus « romantique » que les restos Grecs et le resto Thailandais. Et puis, tout le monde aime les pâtes. Également, le fait que ce soit un « apportez votre vin » vous fera bénéficier d’économies exemplaires. Finalement, vous pouvez contrôler aisément la quantité de boisson ingurgitée par votre partenaire et vous pourrez rapporter les reste de la bouteille avec vous (demandez à garder le bouchon). Notez bien : messieurs, n’oubliez pas d’apporter les bouteilles au restaurant : la femelle n’a pas du tout l’intention de contribuer financièrement car après tout, sa présence est une faveur qu’elle vous fait, ne l’oubliez pas.

Le meilleur moment pour proposer le souper, c’est un vendredi soir ou un samedi soir. Cependant, il se peut que votre cible soit une personne très convoitée : offrez lui alors ce souper en semaine. Par contre, sachez que si elle vous refuse le souper la fin de semaine, vous êtes certainement dans la catégorie « second choix » et ca inaugure très mal, si vous voulez mon avis.

Si par malheur la jeune fille refuse pour X raison (« Merci mais je suis fatiguée » ou « Merci mais j’ai quelque chose ce soir là, on se reprendra », réessayez ultérieurement. Au deuxième refus, n’insistez plus et passez immédiatement à une nouvelle proie (d’ailleurs, travaillez les à la douzaine à la fois, c’est plus productif).

Si vous ne souhaitez pas opter pour le souper parce que vous êtes radin, proposez d’aller prendre une bière. Suggérez un endroit dans le vent : Chez Roger, Billy Kun, Edgar Hypertaverne, etc. Informez-vous pour savoir quels sont les endroits où on ne respire pas, où on ne s’entend pas, où l’on n’est pas confortables et où il faut faire des « line up » durant des heures, ce sont des valeurs sures.


Le soir de la rencontre et premier contact

Avant la rencontre, ce sont généralement les femmes qui sont les plus anxieuses. Elles se posent des tas de questions : quoi porter et avec quoi, comment se peigner, comment s’en sortir si le mâle est laid et inintéressant, etc. C’est vraiment un cauchemars pour la femelle qui doit s’assurer d’être à son meilleur physiquement. Les préparations peuvent prendre plusieurs heures, voir toute la journée. C’est là que va l’argent qu’elle n’aura pas à débourser durant la soirée : dans son maquillage, son bronzage, son coiffeur et ses vêtements. Elle fait tout ceci pour vous, messieurs, soyez donc reconnaissants ($$$).

Chez le mâle, la seule inquiétude réside au niveau des condoms : doit-il les laisser dans le coffre à gants ou en porter un sur lui dans sa poche de pantalon? On ne sait jamais à quel moment et à quel endroit peut survenir cette relation sexuelle tant espérée.

Idéalement, pour être dans le vent, les deux individus doivent se donner un point de rencontre. Messieurs, si vous proposez d’aller chercher la femelle chez elle, elle vous étiquettera automatiquement comme le gars à qui on peut tout demander, l’esclave, le chauffeur de taxi, et vous perdrez automatiquement tout votre panache. Mesdames, si le mâle propose de venir vous chercher, refusez : c’est un vil prédateur sexuel qui ne pense qu’à envahir votre intimité.

Lorsque les deux inconnus se seront reconnus, le mâle doit immédiatement faire preuve de gallanterie : se lever pour accueillir la femme (c’est toujours la femme qui doit être en retard; mesdames, faites exprès pour arriver 20 minutes en retard, sinon vous passerez pour une pauvre pathétique désespérée). Donc, le mâle l’accueille, sourit, puis embrasse les joues de la femelle. Il lui tire la chaise mais attention, il ne doit pas proposer de s’occuper du manteau, c’est beaucoup trop intime comme geste, il ne faut pas bruler d’étape (attention de ne pas tirer la chaise avant que la dame ne se soit débarassé du manteau, cela va résulter en une situation très gênante pour les deux parties).

Une fois assise, le mâle devra demander à la femelle si elle désire quelque chose à boire et passera la commande. À partir de ce moment, le mâle devra périodiquement offrir à boire à la femelle.



Les discussions lors d’une première rencontre

Le mâle doit éviter de parler si ce n’est que pour faire des blagues et glisser son emploi et son salaire (grossièrement exagérés, s’entend). Le reste appartient à la femelle et c’est tant mieux. Le mâle n’aime pas trop parler, il n’a pas grand chose à dire à une femelle qui ne s’intéresse certainement pas aux affaires du mâle. Quant à la femelle, elle adore parler, et c’est plaisant avec un garçon car il n’y a pas d’interruptions féminines du genre « moi, je ». En plus, quand une fille se met à parler, la conversation est si centrée sur elle-même qu’elle ne réalisera pas que le mâle n’écoute absolument pas ce qu’elle dit et qu’au fond, il ne fait que la déshabiller des yeux. Le mâle doit cependant parfois interrompre la conversation par des « ah oui? », des « surprenant! » et « SVP continue ce que tu dis, ca m’intéresse vraiment ».

Si l’attirance physique est mutuellement fortement partagée, tous les propos tenus lors de cette soirée ira immanquablement dans le sens de « hein!!! Moi aussi!! J’en reviens pas…! » Vous découvrirez que vous avez en commun « comme jamais cela ne vous est jamais arrivé ». Cependant, les personnes extrêmement lucides et expérimentées comme moi savent que ce n’est que la triste illusion que provoque l’attirance sexuelle. Cette triste illusion persistera jusqu’à la première relation sexuelle.


La fin de la rencontre

Si la femelle a beaucoup parlé, c’est dans la poche, messieurs. Surtout si elle a beaucoup bu de surcroit. Malheureusement, c’est assez difficile d’estimer l’origine des consommations fémines : en effet, mesdames savent très bien que si le mâle est ennuyeux, la façon de se sortir de cet impasse est de se saouler pour oublier la situation. Par contre, madame peut boire pour enlever le stress, si la tension sexuelle est trop forte, ce qui est dont un excellent signe. Une femme qui ne boit pas beaucoup peut faire attention à sa ligne, tout simplement; ainsi, une femme qui fait attention à sa ligne mais qui boit quand même ce soir là doit être interprété comme étant un désintéressement face au mâle : « il ne mérite pas que je fasse attention pour lui, je ne cherche pas à lui plaire, seulement m’amuser ». Quoi qu’il en soit, il est généralement mieux pour les deux parties que la femme ait beaucoup bu : sous l’effet de l’alcool, le mâle pourra plus aisément parvenir à ses fins (le lit) et la femelle se sera amusé, peu importe la conception qu’elle a du mâle. Je ne sais pas si vous me suivez? Peut-être pas, c’est extrêmement réfléchi tout ca.

La fin de la rencontre est tellement aléatoire, les possibilités étant si multiples, que je ne m’y attarderai pas. En gros, voici les combinaisons possibles :

- Le mâle va reconduire la femelle chez elle, mais n’entre pas chez elle
- Le mâle va reconduire la femelle chez elle, il entre chez elle et il copule avec elle
- Le mâle invite la femelle chez elle et ils copulent
- De son propre choix, le mâle ne reconduit pas la femelle
- De son propre choix, la femelle rentre en taxi
- Etc.


Schéduler une nouvelle date

L’un des deux partenaires, sinon les deux, voudra peut-être reproduire l’expérience, si la copulation n’a pas encore eu lieu. Cette deuxième rencontre doit être proposée par la femme, et j’insiste là-dessus. Un homme qui revient à la charge va perdre son plumage. Rapellez-vous, mesdames préfèrent les hommes indépendants qui se montrent désintéressés. Donc messieurs, si vous voulez lui parler, ne lui téléphonez surtout pas, c'est logique, non? Si vous n’en avez pas de nouvelles de la jeune fille dans les 48 heures et que vous y tenez vraiment, téléphonez-lui ou envoyez-lui un petit courriel. Si vous ne sentez pas d’extrême joie de la part de la femelle, n’insistez jamais plus, éclipsez vous dans la pénombre la plus complète. Mais normalement, si vous avez bien écouté son monologue durant le souper, que vous faites beaucoup d’argent et que vous êtes très beau, elle vous aura rappellé dès le lendemain.

Par la suite, il n’y a plus lieu de suivre de protocole pour vos rencontres. Mon savoir s’arrête ici : c’est à vous de vous sortir de votre merdier tout seul (parce que oui, ca va inévitablement se terminer en merdier, que ce soit dans 1 semaine, 1 mois, 1 an ou 10 ans, faites moi confiance!).

Amusez-vous bien et surtout, suivez mes conseils!!!

A bientôt mes lapins
XXX

Les sites de rencontres: 1ere partie

Ah, l’automne…Période triste et sombre! Avez-vous remarqué que beaucoup de couples vivent des difficultés en cette période de l’année? Ainsi, nombreux sont ceux qui joignent les rangs du célibat vers les mois d’octobre et novembre. Une fois libérés des chaines d’une relation ô combien malsaine et tortueuse, les plus aventureux iront immédiatement à la quête d’un nouveau partenaire.

Pour ce faire, plusieurs moyens s’offrent à eux. Le plus largement diffusé est bien entendu les sites de rencontres, dont Réseau Contact est probablement le plus connu.À la demande générale (…) et en tant que spécialiste des relations hommes-femmes (….!!!), je vous consacre aujourd’hui de mon précieux temps à la rédaction d’une chronique portant sur les enjeux de la séduction : vous me remercierez…!

Élaboration d’une fiche sur réseau contact :

Le plus important est la photo, le texte est tout à fait secondaire. Certaines personnes l’ont compris et ne mettent que des phrases très vagues, tel que « texte à venir » « venez me parler, vous découvrirez ». Les seules personnes qui peuvent se permettre autant d’ambiguité sont les personnes extrêmement belles. Or, les personnes extrêmement belles n’ont pas besoin d’utiliser Réseau Contact pour obtenir des rapports sexuels; vous faites ainsi possiblement affaire à un usager qui a usurpé une identité. Ou alors, cette personne est tellement belle qu’elle n’a pas eu à se forger une personnalité au courant des années, pouvant obtenir des relations satisfaisantes que sur la seule base de ses attraits physiques. Votre ambition est probablement d’obtenir une relation sexuelle d’un tel individu. Je vous conseille donc d’écrire à ce genre d’usager sans leur en vouloir de ne pas écrire d’avantage (ils ne savent généralement pas écrire de toute façon).

Maintenant, voici mes conseils quant à la rédaction de votre propre message. Je reviendrai sur l’importance de la photo plus tard.

Le texte

Le texte qui vous décrit ne DOIT PAS être original. Je ne saurai insister assez là-dessus. En effet, l’être humain est un animal social : il ne tient pas à se démarquer, il veut suivre la masse. Ce qui est valorisé par la masse et socialement accepté est tout ce qu’il y a de plus insignifiant et insipide. Je n’ai même pas à vous guider dans la rédaction de votre fiche, vous n’avez qu’à copier intégralement le texte d’un usager de votre propre sexe que vous jugerez « cool ». On n’y verra que du feu. Ne prenez surtout pas la peine de vous relire : les gens réellement intelligents et cultivés n’utilisent pas Réseau Contact comme média de rencontre. C’est tout à votre avantage, vous n’avez pas à vous démener comme un con pour épater la galerie.

Pour les plus paresseux, voici quelques phrases clés que j’ai soigneusement choisies pour vous (je vais essayer de faire des fautes, mais rajoutez-en, il en manque certainement). Chaque phrase est annotée de mes commentaires personnels. :

« J’aime la bonne bouffe arrosé d’un bon vin » (ou « accompagné d’une bonne bouteille »). Cette phrase est pratique car elle permet d’évoquer avec élégance votre problème d’alcoolisme.

« J’aime le sport ». Précisez votre pensée en ajoutant des sports surprenants, rarement pratiqués : de toutes façons, on sait tous que ce sont des mensonges, et votre futur partenaire comprendra que vous ne faites pas de planche à voile les 10 mois de froid de notre Québec, idem pour le delta-plane.

« Je m’entraine ». Ce qui n’est pas totalement un mensonge : vous êtes certainement abonné à un gym mais n’y êtes allé qu’une seule fois, il y a 3 mois. L’avantage de dire que vous vous entrainez, c’est que la conception d’entrainement est très large (faire une marche pour aller au dépanneur est une forme d’entrainement, si on joue bien fort avec les mots). Également, avez-vous remarqué que ce sont les gens gros qui « s’entrainent »? Mais les usagers de Réseau Contact n’aboutissent pas à cette déduction logique, et tout ce qu’ils imagineront avec cette phrase, c’est que vous avez probablement un très beau corps. Ils seront ainsi très portés à vous écrire.

« J’aime rencontré des nouvel personnes ». Là aussi c’est très vague : on ne spécifie pas quel genre de personne. Ca donne l’intuition que vous êtes une bête sociale très en demande, alors qu’au fond, vous aimez bien rencontrer des nouvelles personnes, mais uniquement si ces nouvelles personnes sont de sexe opposé, célibataire et diablement sexy.

« J’aime bien de temps en temps une petite soirée collées sur mon namoureux devant un bon film ». Excellente idée de glisser cette phrase : le seul mensonge ici est le « de temps en temps », car on sait tous qu’une fois « casés », tout le reste prend le bord, la routine s’installe, et les soirées devant le film deviennent choses hebdomadaires. Vous pourrez donc porter de facon permanente votre pyjama ou vos culottes de jogging en toute confiance et en toute liberté de conscience. De plus, cette phrase permet de camoufler habilement votre problème de dépendance affective, de jalousie et de possessivité.

« J’aime la musik et le cinémas ». Cette phrase est possiblement la plus insignifiante qui existe, mais elle a le double avantage de meubler votre fiche tout en rassurant votre interlocuteur sur votre sanité d’esprit. Autre avantage, on croira vraiment qu’ « on a dont en commun » avec vous!

Terminez votre texte avec un proverbe ou un dicton pris au hasard dans le dictionnaire. Ceci vous apportera une fausse touche de sérieux et de profondeur, autres qualités largement valorisées par notre société mais qui ne sont curieusement pas réellement mises en pratique.

Voici donc un récapitulatif de votre fiche (N’OUBLIEZ PAS LES FAUTES, sinon vous serez rejeté):

« Salut! Je suis un/une jeune homme/femme habitant la région de [insérer région ici]. J’aime la bonne bouffe arrosé d’un bon vin. J’aime le sport et je m’entraine. J’aime aussi rencontrer de nouvelles personnes. J’aime bien de temps en temps une petite soirée collée sur mon partenaire devant un bon film. J’aime la musique et le cinéma. Pour terminer, n’oubliez pas : pierre qui roule n’amasse pas mousse. Écrivez-moi! »

Si cette fiche n’attire pas l’attention, c’est en raison de votre photo qui n’est probablement pas adéquate.

La photo

D’une importance capitale, mais j’en parle quand même en deuxième lieu car c’est possiblement ce qui va vous donner le plus de fil à retordre. En effet, tel que mentionné en début de chronique, on n’en a rien à cirer du texte, c’est vraiment n’importe quoi. La photo par contre est d’une importance primordiale. Je vous rappelle que les usagers de Réseau Contact sont, par définition, des gens peu doués intellectuellement, très superficiels et très désireux de faire partie de la masse. Ces moutons n’ont donc comme réelle intention que de rencontrer des personnes physiquement très agréables à fréquenter.

Comme vous vous attendez à rencontrer ce type de personne, il ne faut pas oublier que vous aussi, vous devez être plus que présentable. On peut pas en vouloir aux autres d’exiger ce qu’on exige nous-même. Votre photo doit donc être IMPECCABLE, surtout que tout le monde sait qu’en vrai, l’usager n’est finalement pas aussi beau que sur la photo. Donc, si en partant vous êtes moyen sur votre photo, vos chances de rencontrer un usager sont aussi élevées que de rencontrer un coiffeur hétérosexuel.

Pour faire une bonne photo, il existe deux possibilités, classées selon le montant que vous êtes prêt à débourser.

Possibilité peu couteuse :
- Utilisez une webcam. La qualité des photos prises via une webcam est à vomir et tous les êtres humains paressent bien avec ces photos. De plus, vous pouvez essayer à l’infini; vous aurez donc beaucoup de chances, sur votre milliard d’essais, d’en retirer une excellente.
- Utilisez un éclairage tamisé ou, au contraire, un éclairage très prononcé, qui effacera vos défauts (ca efface même le nez généralement).
- Ne photographiez que votre visage. Votre objet de désir n’a pas à savoir tout de suite que vous êtes grassouillet.
- Cachez une partie de votre visage avec vos cheveux ou par l’utilisation d’un encadré judicieux. Utilisez également des accessoires (le fameux chapeau de cowboy, notamment, qui donne une fausse illusion que vous êtes une bête de clubs, même si le chapeau de cowboy est soooo yesterday (mais ca, vous ne le savez pas, car vous n’etes pas réellement dans le vent et ne fréquentez pas les clubs, pas plus que les autres usagers, d’ailleurs et heureusement).

Si malgré tout vous n’etes pas satisfait du résultat, utilisez Photoshop. Mais attention, amateur que vous êtes, vous risquez de vous transformer en un être qu’on ne pourra pas qualifier d’humain. Utilisez le bronzage avec modération, laissez quand même quelques-une de vos traces d’acné. Changez la couleur de vos yeux, personne ne s’en souviendra. Ajoutez-vous des cheveux aussi, vous n’aurez qu’à dire que la photo a été prise il y a 10 ans, lorsqu’on vous questionnera en personne.

Possibilité (très) couteuse :

- Faites appel à un grand professionnel de la photo. Il peut carrément vous transformer en un être désirable (incroyable n’est-ce pas) grâce à ses habiles techniques de photographie et son agilité à manier les logiciels de photographie.

Je vous suggère réellement la possibilité couteuse : elle vous confèrera un statut et donnera l’impression à votre correspondant que vous avez fait du modelling pour une agence réputée. Devant les exclamations virtuelles de votre correspondant, dites qu’on vous a payé pour faire cette photo; ca va l’achever.

La possibilité non couteuse n’assure pas de bons résultats et donne l’impression que vous êtes pauvre. Également, s’il existe des gens intelligents sur le réseau, ces derniers sauront que vous avez une vie sociale déficiente, par déduction de votre posession de webcam. Mais bon, ce ne sont certainement pas ces gens que vous visez de toute facon, alors faites comme bon vous semble.

Je vous laisse cogiter là-dessus. Vous avez beaucoup de travail à faire pour monter votre fiche. Dans ma prochaine chronique, je vous dirai comment initier un rendez-vous, si on ne vous l’offre pas à priori. Également, je vous énumérerai toutes les implications d’un premier rendez-vous et les trucs pour faire de votre soirée un succès assuré.

Pour terminer, j’aimerais vous rappeller que le terme « Réseau Contact » n’est utilisé qu’à titre indicatif : il existe beaucoup d’autres sites également; je vous conseille donc d’augmenter vos chances de rencontres en recopiant intégralement votre fiche sur tous les autres sites (Lavalife, Mon classeur, Do you look good, etc).


A bientôt les mignons!


Ps : Beaucoup de mes amis sont sur réseau contact et me pardonneront mon entrée et comprendront que je ne suis pas sérieuse…enfin pas tout à fait. :o) Et ah oui : j’ai moi-même une webcam...et une fiche sur Do you look good!

mercredi, novembre 08, 2006

L'interprétation des rêves: dernières recherches

Bonjour les mignons,

Je ne sais pas si c’est le cas pour vous, mais moi je rêve beaucoup la nuit. En fait je rêve à toutes les nuits. Quand ce n’est pas que je suis en retard pour un travail ou pour un examen ou que je n’ai pas encore terminé mon secondaire, je fais des rêves plutôt étranges et irréalistes, notamment cette nuit : j’ai rêvé à un immense vagin musical.

Le vagin était là, il prenait toute la place de mon champs de vision. De son orifice émanaient des symphonies folkloriques. Parfois des sifflements, parfois des sons, mais toujours biens juteux, je sentais les notes mouiller le plancher. C’est bien difficile à décrire mais j’ose espérer que votre imagination sera assez fertile pour vous imaginer le portrait.

J’étais là à l’écouter bêtement et à mon souvenir l’image n’avait rien de drôle ni d’anormale. Même que je n’osais intervenir. À mon souvenir, les sons juteux ne pouvaient m’éclabousser, comme si j’étais protégée par une fenêtre.

J’ai bien évidemment cherché la signification de ce rêve absurde. Je me suis donc rendue à la Bibliothèque Nationale et j’ai tappé, dans les outils informatisés de recherches, « vagin sifflant ». Aucune notice fut trouvée. J’essayai alors le terme plus juste de « vagin chantant », mais encore là, à mon grand étonnement, aucune notice ne fut trouvée. J’essayai donc l’enchainement « rêve+vagin+chant » et une centaine de milliers de titres apparurent. Je m’arrêtai sur plusieurs livres de la section de l’interprétation des rêves et m’y rendis pleine de motivation.

Selon les nombreuses recherches du Dr. Feutsz Bzeller, le vagin sifflant ou chantant (rêve fréquent apparemment) symbolise la mère apaisante, celle qui chantonne des berceuses à son nouveau né; il signifierait en gros la diligence de la mère envers sa progéniture. J’ai trouvé cette interprétation très à propos, considérant que j’ai des chatons chez moi et que je les berce en leur fredonnant doucement des berceuses à l’oreille. Mais bon, je ne pouvais m’arrêter qu’à une seule source, scientifique comme je suis. Selon le psychiatre japonais Hisashi, disciple de la mythologie Zieng, le vagin sifflant est prémonition d’anéantissement de la race, « le sifflement des bombes atomiques qui détruira les mères et leur pouvoir de procréation pour une nation toute entière ». Comme je ne pouvais me baser que sur deux sources, que la dernière m’apparaissait plutôt tragique et qu’il semblait y en avoir d’autres, je me suis arrêtée sur les lectures du psychiatre russe Vladimir Quipu, dont les ouvrages se basent sur ceux de Freud et de Jung. Selon ses recherches, le vagin sifflant ou chantant ne symboliserait rien d’autre que le désir refoulé de communiquer son art à travers son vagin.

Tout ca me donne froid dans le dos et m’apporte des conflits entre le moi et le surmoi. J’en suis presque à peindre les murs avec mes excréments tant je suis perturbée. Tout ce que je peux vous léguer pendant que j’ai encore un semblant d’esprit, c’est de vous méfier du vagin sifflant lorsque vous le croiserez.
D’ici là, attendez-vous à une invitation pour une exposition d’œuvres très personnelles mais ô combien fastueuse!

Mh xxx

lundi, novembre 06, 2006

La colère est un plat qui se mange chaud

Bonjour les petits,

Je sais, je n’écris pas souvent, mais il faut me pardonner car actuellement je souffre d’un profond complexe d’infériorité. Je n’ai rien à dire, tout a été dit, tout a été exploité, mon imagination est très limitée. Si vous ne me croyez pas, allez regarder quelques épisodes de South Park, écoutez du JY Lafesse, allez lire du Gotlib ou du Sempé, ou je ne sais pas, mais cessez de vous décrotter le nez à la fin.

Mon imagination est tellement limitée qu’elle ne s’occupe ces jours-ci qu’à travailler et à étudier. Bien sur, je me permets quelques égards, notamment ce soir, où la mauvaise idée m’a pris de « jouer » à des jeux sur mon pc. Je n’aurais pas dû, mon agressivité a monté de deux cent crans et je suis en proie à un anévrisme du cerveau.

Je vous passe les détails (en fait je les passerai plus ou moins), mais je peux vous garantir que je me suis fait bien avoir lorsque j’ai acheté mon ordinateur il y a 5 ans. J’étais alors loin de me douter que ce tas de ferraille serait une perte de temps exemplaire. Non seulement j’ai perdu du temps qui aurait pu être utilisé à bon escient dans l’avancement de mes travaux, mais en plus, il me laisse le goût amer que je me suis fait berner. En effet, mon ordinateur triche. Et j’en suis convaincue à 100%.

Tout d’abord, je me suis tappée une petite joute de Heroes of Might and Magic, par pure nostalgie. J’ai choisi un mode « modéré », m’assurant ainsi une victoire tout en ayant quand même la sensation d’avoir dû user de mes neuronnes au minimum. Eh bien non. L’ordinateur s’est de lui-même inventé des créatures et il les a boosté d’une puissance que l’être humain ne peut pas se permettre. Il a défié toutes les lois élémentaires du jeu. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais dans mon monde logique à moi, 30 Harpies à la noix ne peuvent pas battre 10 gros Behemots, ca dépasse l’entendement. Voyons, tout le monde sait ca! Je le sais, je GAGNAIS, tout allait très bien, c’était une pacotille. Mais non, il est venu m’attaquer mon château avec cette armée de merde, avec moins d’expérience que moi, ET IL M’A BATTU MALGRÉ MA DÉFENSE BOOSTÉE AU MAX. Je n’ai jamais vu ca, ce n’est même pas une insulte, c’est de la grossierté pure, je criais, et ma pire déception c’est de n’avoir eu personne à mes côtés pour témoigner de cette tricherie éhontée. Je vous prie donc de me croire sur parole, j’ai au-delà de 20 années d’expérience de gaming et jamais je n’ai été victime d’une pareille effronterie.

Je voulais bien violenter mon ordinateur comme je vioenlaiais jadis mon nintendo (pardon mon frère, il était à nous deux), mais malheureusement - et c’est bien ce qui m’embête le plus - c’est que j’ai besoin de cet ordinateur pour tapper mes travaux. J’ai violemment fermé le jeu en pleine guerre, me disant qu’au moins j’avais le pouvoir de faire cesser cette humiliante agonie et je suis sortie faire une marche pour me calmer, non sans maugréer contre cette technologie qui fait renaitre en nous nos plus bas instincts primitifs. Durant ma marche, j’imaginais des scénarios des plus délectables : mise-à-mort de mon PC en utilisant l'acide nitrique, torture avec l’eau et le feu, écartellement des fils conducteurs, déboitement des composantes, etc. Et je riais, ah oui je riais, d'un rire démoniaque à vous glacer le sang, mes petits.

Puis je suis rentrée, passablement calmée. Je me suis dit que bah, c’est peut-être que l’ordinateur est tricheur mais seulement à HOMM. J’ai décidé de me tapper une petite joute de Rise of Nation, tant qu’à avoir perdu ma soirée. J’étais loin de me douter que l’ordinateur allait être encore plus narquois qu’il ne l’avait été précédemment. J’ai fais mes calculs et selon les ressources allouées à chacun (et les ressources disponibles sur la map), il est impossible, mais réellement IMPOSSIBLE que l’ordinateur ait eu une armée aussi nombreuse et puissante et évoluée au moment de l’attaque. J’avais beau envoyer des centaines de milliards d’armées sur une seule unité ennemie, cette dernière refusait obstinément de déclarer forfait. C’en était trop, ma puissante armée Allemande allait se faire battre par quelques misérables et sales Nubiens de mes deux et je devais accepter le tout? J’ai fermé le jeu en pleine battaille, sentant que c’en était fait de ma peau de toute façon. Pour me défouler juste avant la fermeture abrupte, je dois vous avouer que j’ai pris bien soin de massacrer (par le suicide) tous mes villageois (ils étaient des milliers), pour sauver l'honneur. Puis j’ai violemment éteint l’ordinateur pour lui démontrer que de toute façon c’est moi qui a le dernier mot, qu’il ne pourra pas profiter de sa tricherie jusqu’au bout. Mais ce n’était pas suffisant, je sentais qu’au fond de ses composantes, il se disait « Non, non, ce n’est pas une panne d’électricité qui fait en sorte que le jeu s’est abruptement terminé, c’est parce que tu es une imbécile qui n’a aucune notion stratégique et tu es si médiocre, ma pauvre, tu as fermé dans un élan de colère car tu ne sais contrôler ta honte. ». Et là, j’ai vu rouge. J’ai pris le boitier et je l’ai seccoué de toutes mes forces. Je ne l’ai pas lancé, car j’ai encore ces putains de travaux à tapper tout de même, alors je voulais quand même épargner Word. J’ai remis le boitier à sa place et j’ai insulté tous les logiciels de mon ordinateurs (excepté Word, même Excel y a passé, ce sale con) et toutes les composantes. J’étais si enragée et que je me suis mise à en vouloir à Microbytes, où je me suis procuré cette merde d’où je vous écris présentement. Je leur ai laissé un message haineux sur leur boite vocale, leur disant que c’est sur qu’ils s’en sortent bien côté chiffre d’affaire, mais que ce n’est pas uniquement parce qu’ils négligent le côté marketing et le service à la clientèle, mais surtout parce qu’ils refilent des ordis tricheurs dont personne ne veut. Puis je me suis mise à la recherche de la garantie et non seulement la tricherie n’est pas couverte, mais mon ordi n’est plus sous garanti depuis 2003.

Je suis en rogne, il n’y a rien pour apaiser mon désir de vengeance, je tourne en rond depuis tantot, si seulement je pouvais extraire Word et massacrer tout le reste, bon dieu que je me sentirais mieux, je n’aurais pas besoin de caller cette bouteille de valium.

Il est un peu tard mais je vais téléphoner à toutes les personnes que je connais et je vais installer les deux jeux chez eux pour les essayer. Ce n’est pas possible que je sois tombée sur un ordi aussi hypocrithe et malhonnête, ah je sens les palpitations me reprendre, c’en est trop.

Je vous laisse, je vais au moins aller bruler les CD des jeux, ce sera ça de fait. Je vais les mettre dans le four et observer avec délectation la fonte via la fenêtre protectrice. Et mon rire sera tout aussi glacial!

Mh

vendredi, novembre 03, 2006

Bored, bored, bored, bored, BORED, BORED!!!!!!!!!

Bonjour les enfants,

Aujourd’hui ce n’est pas la joie. Je ne sais pas si c’est la fatigue accumulée, le froid ou les études, mais je ne transpire pas le bonheur. Même la mémé que j’ai poussé dans l’escalier ce matin dans le métro ne m’a pas redonné un semblant de sourire, malgré qu’elle fût cul par-dessus tête, la canne brisée en deux. C’est vous dire comme je suis affligée ce matin.

Je me suis malgré tout présentée au travail aujourd’hui puisque je suis quand même une personne responsable. Mais je peux vous garantir qu’en ce triste jour je ne contribuerai en aucune façon à la productivité de mon organisation. Ce qui est bête, c’est que j’ai oublié mes livres à la maison, alors je ne pourrai pas étudier ni avancer dans mes devoirs. Je déteste gaspiller mon temps comme ça ; je devrai empiéter sur mes précieuses heures personnelles, destinées aux loisirs et plaisirs solitaires, pour faire mes putains de travaux.

Je dois donc trouver matière à m’occuper aujourd’hui, mais à date tout ce que j’ai trouvé pour me divertir réside dans la maigre liste qui suit :

1- Tenter d’arracher de façon définitive ce grain de beauté qui pend à moitié dans mon cou ;
2- Faire une liste de trucs pour me divertir.

Sauf que cette boucle infinie causée par la ligne de code (2) de ma liste m’a donné un violent mal de tête. Je me retrouve avec le grain de beauté en moins et c’est tout.

Si seulement les gens n’avaient pas tous des afficheurs, je pourrais faire des appels très drôles. Mais malheureusement les gens ont le sens de l’humour plutôt fragile et les appels à la bombes et autres trucs rigolos n’ont pas la cote ces temps-ci.

Je pourrais toujours jouer des tours aux collègues, mais bon, la dernière fois il y en a une qui a dû aller à l’hôpital et je me suis fait gronder. Par contre, cette collègue porte maintenant une perruque qui lui va à ravir (beaucoup mieux que ses cheveux naturels qui, par ailleurs, ne repousseront jamais) et la chirurgie est très bien réussie, ca n’a presque pas laissé de cicatrices. Mais bon je suis mieux de me contenir, on ne sait jamais, la prochaine fois ils pourraient bien retenir un pourcentage sur ma paye en guise de punition et ça, ça m'achèverait.

Je pense que je vais aller faire un petit tour au bureau du syndicat. Ils sont toujours en train de faire la fête, eux. Peut-être ont-ils organisé une tombola. Avec tous les bonbons d’halloween qui trainent partout, je suis sure qu’ils ont fait une pinata et qu’à l’heure actuelle ils rigolent tout plein.

Je vous laisse je vais me dépêcher à leur rendre visite avant qu’ils ne ferment pour la fin de semaine.

A bientôt

Marie

mardi, octobre 31, 2006

Les bonbons à travers le temps : étude comparative

Bonjour mes poussins!

On voit beaucoup de bonbons ces jours-ci, Halloween oblige. Je ne sais pas pour vous, mais moi ca me rend nostalgique tout ça. Quand j’étais petite, l’Halloween était la fête que je préférais. D’abord pour son côté lugubre ; ensuite parce que c’était « chacun pour soi », puis parce que ca se passait le soir dans le noir et que ça terrorisait les enfants (sauf moi). Mais surtout – bien évidemment ! - pour les bonbons gratuits qu’on pouvait récolter.

Je me souviens des montagnes de bonbons que je versais sur le plancher du salon après ma récolte; je me souviens de la sensation parce que c’est la même que je ressens lorsque je reçois ma première paye à la suite d’une augmentation. Chaque bonbon avait sa propre personnalité, je ne sais pas si vous me suivez : chaque concept de bonbons était « attachant ». La forme du bonbon, sa présentation, c’était si sécurisant, si apaisant. Et c’était les mêmes qui revenaient à chaque année, avec quelques variantes. C’était comme une façon de dire « les jours avancent, tu te fais de plus en plus chier, mais ne t’en fais pas, à chaque année, tu peux encore compter sur les mêmes apaisants bonbons, toujours gratuits ». Puis, moi et mon frère on comparait nos récoltes, pour savoir qui en avait le plus, qui avait les meilleurs ; on cherchait à tout prix à démoraliser son adversaire et parfois on procédait à des échanges, timide présage d’une relation économique qui allait nous lier jusqu’à l’adolescence.

J’ai arrêté ma quête des bonbons gratuits le jour où une vieille dame m’a chassée avec un balai (j’avais 26 ans). De toute façon ça tombait bien car ca m’emmerdait de faire du porte à porte déguisée en demeurée et d’être obligée d’interragir avec les donateurs. De plus, les bonbons sont tous à rabais le lendemain dans les pharmacies, alors le coût d’opportunité à ramasser moi-même les bonbons devenait trop élevé.

Quoi qu’il en soit, je me sens très nostalgique ces jours-ci et dans un désir de retrouver mes plaisirs de jeunesses j’ai décidé de faire une étude comparative des bonbons : ceux de jadis VS ceux de maintenant.

Pour ce faire, je n’ai pas eu d’autre choix que de me cacher derrière un buisson ce soir vers les 19h30. J’ai patiemment attendu que passe un enfant non supervisé. Ca tombe bien, il y en avait tout plein. Mon deuxième critère de sélection était que ma victime devait avoir un sac bien rempli. J’ai donc visé les petits gros car ce sont les plus motivés dans leur quête et comme ils sont plus forts que les autres petits, généralement ils vont leur en piquer, ce qui augmente leurs propres provisions. Donc, dès que j’ai vu un petit gros bien dodu passer avec un gros sac, je suis allée lui prendre sans scrupule (la triste loi de la jungle mes amis, on ne peut rien contre ça ; je trouve ca aussi scandaleux que vous.). Ma victime était précisément un petit ourson bien grassouillet (Winnie the Poo ?). Lâchement, j’ai dû lui faire une jambette et il est tombé. J’ai rattrapé le sac au vol et je suis partie en courant.

Me voilà donc confortablement chez moi avec mon butin. Ouvrons le sac et faisons nos observations :


Je vais d’abord faire un retour sur les bonbons de mon époque et ensuite je disserterai sur les bonbons que je viens de voler.

Bonbons de la fin du XXe siècle

Points forts :

- Petits sacs de chips de plusieurs sortes. Cependant, en petit nombre étaient les gens qui donnaient ces délicieuses chips, plutôt couteuses. Mais bon, ca faisait grand plaisir.

- Beaucoup de tablettes de chocolats (Coffee Crips, Kit Kat, Aero, Caramilk)

- Beaucoup de caramels Kraft, savoureuse recette originale

- Beaucoup de ces fameuses petites gommes oranges avec face de citrouille

- Beaucoup de BB Bats, ces suçons au chocolat ou aux fraises qui n’étaient pas durs mais plutôt comme de la tire ferme qui ramollissait dans la bouche. Beaucoup plus nourrissants et satisfaisants que les fades bonbons dont on discutera plus loin. Emballage vieillot et sans prétention qui rappelait le bon vieux temps, celui des jeunes joueurs de baseball des années 50.

- Bonbons mous, toujours de kraft, à plusieurs saveur : caramel écossais, caramel au beurre, caramel et cognac, etc. Mes préférés.

- Gommes BAZOOKA joe, délicieuses et amusantes à la fois

- Petits sacs « surprises » en grand nombre. C’était la joie d’ouvrir ces petits sacs a chaque fois, même si les bonbons qui s’y trouvaient étaient généralement tres communs : sucons, rouleaux, bonbons durs, etc.


Points faibles :

- Il y avait encore des attardés pour nous donner une pomme ou un légume

- Les raisins secs, la pire insulte à faire à un enfant. Et bon dieu qu’il y en avait !

- Certains mettaient des sous directement dans le sac au lieu de les mettre dans la boite UNICEF attachée à nos cous

- Beaucoup de tires Ste-Catherine alors qu’un seul enfant dans tout le village les aimait (et encore ! Je pense que c’est une légende).

- Il y avait ce bonbon dur genre tire, noir, qui était totalement infecte. Malheureusement mon cerveau n’a pas retenu le nom de ce bonbon. Ca semblait sortir d’un garagiste…

- Beaucoup de « rouleaux », vous savez les petits bonbons insipides. En 5e année les bonbons blancs de ces rouleaux sont devenus particulièrement populaires car on les écrasait et on les coupaient en lignes pour faire comme les grands qui prenaient de la coke. Et je suis certaine que de sniffer du sucre comme on le faisait avait le même effet temporaire que la cocaine.


VS


Bonbons du début du XXIe siècle (ceux du petit Winnie)

Points forts :

- Emballages très dynamiques, presque agressifs, comme les aime les enfants. Visiblement on a mis beaucoup d’effort sur l’apparence des bonbons. On voit bien qu’ils sont destinés aux enfants, alors qu’au XXe siècle c’était visiblement les parents qu’on voulait charmer avec les emballages plus classiques. Je présume que ca fait plaisir aux enfants d’aujourd’hui, alors je mets ca dans la catégorie points forts. Mais si c’était juste de moi, ca irait dans la catégorie « point faible » : où sont passés nos bons vieux bonbons d’antan ???

- Une plus grande varitété dans les bonbons, on voit bien que le marché des bonbons d’halloween n’a pas vraiment de barrière a l’entrée…

- Aucun fruit ou raisin sec, et aucun bonbon de garagiste. Bravo, ils ont enfin compris les besoins de la clientèle.



Points faibles :

- Les bonbons sont plus petits qu’avant. De toute évidence on a trop misé sur le contenant et on a négligé le bonbon. Les couts ont été mis dans le marketing, pas dans le produit. On a coupé un peu du bonbons pour économiser et ces économies sont allées tout droit au marketing. Mais pour moi, le marketing, ca apaise pas ma faim !

- Les caramels ne sont plus aussi bons et ils sont en plus petites quantités. Beaucoup de marques inconnues.

- Les BB Bats ont été anéantis par la concurrence, c’est probablement ce qui me désole le plus dans ce sac.

- Il y a bien parfois quelques sacs de chips…Mais ils sont plus petits : ils contiennent 4 chips chacun , alors qu’au Xxe siecle il y avait 9 chips par sac.

- Les tablettes de chocolats sont plus petites, je suis sure, et en quantités moindres;

- Les gommes oranges existent bien encore, mais elles ne ressemblent plus à celles du siècle dernier. Moins attachantes.

- Les sacs surprises n’existent malheureusement plus. Les gens ne prennent plus la peine de les fabriquer. Ils pourraient donner ce boulot à leurs enfants quand même !!

- Encore les foutues tires Ste-Catherine et les rouleaux. C'est à croire que les gens ne comprendront jamais les besoins de leurs clients. Lamentable...



Bref, on a l’impression que c’est devenu un gros coup de marketing cette fête là. Il y a plus d’énergie et d’argent injectés dans le contenant que dans le contenu. Je trouve ca tellement désolant, je vois tellement à quel point on est perdu en tant que société. C’est horrible il faut mettre un frein à ce capitalisme éhonté.

Mais je sais, je sais : mon étude manque de crédibilité ! On ne peut pas tirer autant de conclusions avec un seul échantillon. Je vais donc vous laisser car je dois immédiatement « cueuillir » d’autres sacs : j’appercois justement par la fenêtre un petit Bob L’éponge le sac plein !

A bientôt !

Marie XXX

dimanche, octobre 29, 2006

Bon reculement à tous!!!

Lecteurs,

J’espere que vous profitez bien de cette unique journée de 25 heures. En ce qui me concerne, l’ambiance fut (et continue d’être) très joyeuse!

Hier, j’ai pris soin de mettre mon cadran à minuit pour bien profiter de cette longue journée. J’ai installé des banderoles un peu partout dans mon appartement et j’ai mis des petits chapeaux de fête à mes chats. J’ai revêtu ma plus belle robe de soirée, je me suis versé un verre d’un luxueux champagne et j’étais fin prête pour THE EVENEMENT qui allait se produire à 2 heures du matin.

À 1h59 et 50 secondes am, debout devant mon ordinateur, très fébrile, j’ai fait le décompte : 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1 et je me suis écriée, lorsque j’ai vu comme par magie le cadran de mon ordinateur revenir à 1h : « HOURRA, QUEL PRODIGE ! JOYEUX RECULEMENT!!!! » puis j’ai porté un toast, siflé dans ma corne et lancé des confettis et des rubans. L’ambiance était visiblement à la fête. J’ai mis un disque et dansé bruyamment avec mes talons hauts, ce qui ne devait pas déranger les voisins qui devaient eux aussi fêter l’événement.

Après cette petite fête je ne suis pas allée me coucher, non; il fallait bien profiter de la grande journée sinon j’aurais l’impression d’avoir gaspillé ma vie. Vers 4 heures du matin je suis sortie dehors pour rejoindre les fêtards. Curieusement, les rues étaient vides. Les gens n’ont plus le sens de la fête, c’est désolant. J’ai bien croisé quelques individus, à qui j’ai souhaité mon plus meilleur reculement. Je suis passée par le parc Maisonneuve pour voir si on y avait organisé quelque chose, mais rien.

A 5h je me suis tannée, je suis revenue à la maison. Il pleuvait très fort, il ventait comme jamais et j’étais gelée.

Mais qu’à cela ne tienne, rien n’allait m’empêcher de profiter de ma journée. J’ai décidé d’enfourcher mon vélo. Rien de mieux que de prendre de bonnes résolutions en ce jour de reculement annuel! Apres 1 heure de vélo, je suis rentrée completement trempée, gelée, et avec le pantalon déchiré et la jambe en sang car en raison de l’aquaplanage je suis tombée. Mais n’ayez crainte, rien ne pouvait m’enlever cette joie de vivre qui m’animait.

Apres une bonne douche, j’ai décidé, à 6h30, d’aller déjeunner au resto du coin. J’ai pris soin d’apporter un chapeau de fête et ma corne. Au restaurant, il n’y avait que 2 ou 3 clients, qui semblaient plutot amochés; eux aussi avaient dû fêter le reculement plus tôt. J’ai pris l’initiative de réchauffer un peu la salle qui me semblait plutôt froide. À 6h38 j’étais hors du restaurant avant même d’avoir été servie. Bon dieu que les gens sont bêtes dans mon coin. J’ai pris quelque chose à grignoter au dépanneur et je suis repartie vers chez moi.

Comme c’est jour de fête je me doutais bien que tous les magasins seraient fermés aujourd'hui, ainsi que les salles de cinémas et les musées. J’étais un peu triste, ne sachant comment occuper mon temps. J’ai alors décidé d’user de créativité et j’ai composé des cartes à l’attention des membres de mon entourage. Le problème c’est que les gens les recevront en retard mais bon, c’est l’intention qui compte. J’ai souhaité dans chacune des 62 cartes un "joyeux reculement" puis je suis allée les mettre dans la boite aux lettres.

Il était maintenant 8h du matin et je ne savais plus comment m’occuper. J’ai décidé de jouer avec mes chats jusqu’à midi. À ce moment là je me suis sentie bizarre, un peu débousollée, car après tout il était 11h en temps « réel », alors je ne savais plus si j’avais faim ou non. J’ai fait une crise de panique, ne pouvant plus comprendre mon estomac. J’ai réalisé que ce fameux reculement était quelque chose de dangereux après tout. J’ai appellé l’ambulance, de peur de mourir. De 12h30 à 16h30 je suis restée à l’urgence sans même avoir passé par le tri, l'infirmière refusant de me rencontrer après qu'elle se soit entretenue brièvement avec les ambulanciers. J’ai quitté à 16h30 car je commencais à aller mieux, je réalisais vraiment que j’avais faim à ce moment là. Je réalisais également que j’avais besoin de dormir.

Mais je ne pouvais quand même pas gâcher ce jour d’anniversaire. Je suis allée souper au restaurant situé en face de l’hopital et j’ai bu non pas 1, non pas 2, non pas 3 mais 4 cafés bien forts (sans lait ni crème, mais avec beaucoup de sucre). Je suis sortie en courant. En fait, j’ai couru sans arrêt jusqu’à chez moi, je suis arrivée vers 19h.

Les rubans étaient encore accrochés et les chats portaient toujours leurs chapeaux, alors j’ai compris que la fête allait continuer. J’étais très excitée et tremblante, alors j’ai remis ma robe et j’ai « callé » la bouteille de champagne et j’ai remis des disques. Une femme est venue cogner à la porte, je n’ai pas répondu, son ton de voix était très aggressif. A ce moment je me sentais assez bizarre je dois avouer, je ne sais pas si c’est à cause des cafés ou du champagne. Toujours est-il que j’ai vomi pendant 1h30.

Il est présentement 22h49, je me remets à peine de l'indigestion, mais ce n’est pas terminé : à 23h00 pile les danseurs et le clown doivent arriver pour clotûrer les festivités. Je n’ai lésiné en rien pour ce grand jour.

Je vous laisse, la fête continue jusqu’à minuit!!


Marie-H

vendredi, octobre 27, 2006

Votre excellence

Bonjour mes petits,

Je suis désolée de vous avoir tant négligé cette semaine, je sais que je vous ai beaucoup manqué. Il faut dire que c'est la semaine de mon anniversaire alors je suis très sollicitée de part et d'autre. Les témoignages d'affection n'en finissent plus, c'est même énervant. Également, j'ai récemment découvert quelques nouveaux médias (je vous passe les détails) qui me permettent d'exprimer autrement mon individualité. Mais bon, j'ai vite fait le tour alors je reviens maintenant à la source que constitue mon blog.

Je n'ai pas beaucoup de choses à raconter sinon que je suis actuellement en processus pour devenir...ambassadrice, rien de moins!

Je ne veux pas que vous copiez sur moi, mais voici les motifs qui m'ont poussée à faire ces démarches:

1) Possibilité de porter le titre "Son excellence";
2) Passer son temps à s'amuser tout plein et ce, gratuitement!

C'est très simple: il suffit de choisir sur la mapemonde un petit pays inconnu et le tour est joué! Évidemment, on a intérêt à prendre un peuple qui n'est pas trop érudit, sinon il va sentir la soupe chaude. L'idée est de s'installer dans un pays où les moeurs sont légères (pour s'assurer de s'amuser), où l'on ne croit pas à l'égalité des classes sociales (pour inspirer le respect dû à son rang) et, dans mon cas personnel, je vais particulièrement affectionner les contrées où le taux de masculinité est beaucoup plus élevé que le taux de féminité, pour des raisons assez évidentes.

Construire une ambassade dans un pays perdu est très simple: il suffit d'écrire une lettre au roi de ce pays et de mettre bien en évidence en entête le drapeau canadien. Quand ils savent ce que ca représente, ca les impressionne grandement. Ils auront pas l'idée d'aller vérifier le sérieux de la démarche, ils ne connaissent rien à notre bureaucratie et, il faut bien l'avouer, il sont un peu simplets, les pauvres! En moins de deux ils vont mobiliser leurs rares ressources pour construire un palais digne des grands rois de la Renaissance. Je vous le dis, essayez, c'est incroyable ca marche à tous les coups. Il faut écrire en anglais, habituellement ils ont un traducteur dans leur pays. Sinon, utilisez le service de traduction en ligne qui est sur altavista (beaucoup de langues sont disponibles, telles que le swahili, le wolof, le Български, etc). Vous écrivez un truc très simple comme "Bonjour votre majestée, je suis haut-fonctionnaire au sein du gouvernement canadien et j'ai été nommé ambassadeur politique dans votre pays. Nous avons récemment réalisé que le Canada a beaucoup à gagner de s'installer au sein de [insérer le nom du pays visé] et que nos deux puissances ont tout intérêt à développer un partenariat blablabla". Et vous signez S.E. à coté de votre nom (pour "son excellence").

Ce qui est chouette c'est qu'en tant que puissance du Groupe des 8 (anciennement G7 pour les ignares), le Canada jouit d'une grande crédibilité et en raison de ses valeurs historiques on a naivement tendance à lui faire confiance tout de go. C'est là-dessus qu'il faut capitaliser. Alors à moi les petits fours, les voitures, les jeux de hasard, l'alcool et le sexe pendant que le peuple s'acharne à travailler. Et n'allez pas croire que je me sens coupable, non: l'idée d'ambassadrice est tellement ingénieuse que je mérite vraiment le train de vie qui m'attend, vous en conviendrez aisément.

En ce moment je suis en train de m'essayer dans le coin de l'Albanie*. J'ai très hâte de faire mes valises!

A bientot,

Marie-Hélène, S.E.



*L'Albanie (Shqipëri, pays de l'aigle) est une république de l'ouest de la péninsule des Balkans au sud-est de l'Europe, avec une ouverture sur la mer Adriatique et sur la mer Ionienne. Le pays a une frontière au nord avec le Monténégro, au nord-est avec la Serbie, à l'est avec l'ancienne République yougoslave de Macédoine et au sud avec la Grèce. Sa population est d'environ 4 millions en 2005, sur un territoire montagneux à 70%. Tirana en est la capitale, avec 300 000 habitants ; les autres villes principales du pays sont Durrës, Elbasan et Shkodër, chacune avec 100 000 habitants, Vlora (90 000), Korçë (80 000) et Berat (70 000). Constituée en tant qu'état à l'issue des guerres balkaniques, en 1913, l'Albanie demeure un pays mal connu, du fait de son isolement politique durant la seconde moitié du XXe siècle. GÉNIAL!!

vendredi, octobre 20, 2006

Colère terrible

Lecteurs,

J’ai recu des appels tout à l’heure de gens méprisants qui souhaitaient me faire part qu’il neigeait dehors, au cas où je ne l’avais pas remarqué. Ceci m’ammène à deux constats :

1) La théorie du réchauffement de la planète est complètement bidon et c’est maintenant prouvé. Quand j’étais petite, on se BAIGNAIT a ce moment-ci de l’année;

2) Ce sont encore nous, les pauvres, qui écopons. En effet, l’une des personnes qui m’a téléphoné se trouve à habiter l’Ile des Sœurs. Il m’a dit « Regarde dehors, il paraît qu’il neige à Montréal, ils viennent d’annoncer ca à la météo. Nous ici on a rien. » .



Ma colère est actuellement terrible, impossible à contrôler.

Dans un moment d’impulsivité, j’ai mis mon logement à louer. C’est décidé, je déménage dans l’ouest, là où il fait bon vivre, la où c’est l’été à longueur d’année. Je pourrai garder mon emploi à l’UQAM et profiter le reste du temps des plages ensoleillées de l’Ile-des-Sœurs. Je pense à mon ami qui, une fois qu’il a raccroché, s’est surement mis de la crème solaire, a empoigné ses lunettes de soleil et sa serviette de plage pour aller profiter du beau temps. Le teint basané , il a dû croiser d’autres baigneurs aux allures tout aussi vacancière. En ce moment, il doit être en train de disputer une joute de volley-ball en compagnie de charrues en bikinis.

Ce n’est pas pour rien que ca coûte cher habiter l’Ile-des-Sœurs!

jeudi, octobre 19, 2006

HOURRA POUR LE JEUDI 19 OCTOBRE!

Chers lecteurs, (biffez encore le "chers", je vais bien finir par acquérir l'habitude de ne plus écrire ce mot hypocrite.)

Aujourd’hui je suis d’humeur terrible ! (dans le sens positif du terme)

Ce matin j’ai eu droit à un café gratuit (OUI OUI, vous avez bien lu, UN CAFÉ GRATUIT !) grâce à ma carte fidélité qui était remplie de ses 10 étampes. Quand j’ai droit à un café gratuit, je me sens tellement…imposante, supérieure. Je pourrais écraser le monde. J’ai l’impression que tous les spots sont braqués sur moi. J’en ai des frissons simplement à me remémorer la sensation que je ressens lorsque la dame de la cafétéria appose l’ultime étampe.

Je prévois toujours stratégiquement le moment où j’irai chercher ce café gratuit et avant de me rendre à la cafétéria pour réclamer mon prix je dois le mentionner à tous les collègues. D’ailleurs ce matin j’ai dû déranger Thérèse, sa coordonnatrice et son directeur qui étaient en réunion. Puis j’ai avisé ma collègue Nathalie, celle qui est toujours dans le jus. Ensuite j’ai dû téléphoner à Marie-Pierre qui est en congé maladie. J’ai attendu patiemment que la réceptionniste ait terminé son appel pour lui faire part de la situation (je fredonne l'air de Star Wars en lui montrant la carte et elle comprend à tous les coups ce que ça veut dire). Puis je suis rentrée directement dans le bureau du doyen ; sa secrétaire a bien voulu m’en empêcher mais je lui ai présenté ma carte remplie d’étampes en guise de passe, ce qui l’a fait abdiquer. Quand tout le bureau et la haute-direction furent au courant que j’avais droit à un café gratuit, j’ai pu quitter le bureau la tête très haute, ma carte à la main, bien en évidence, et je suis allée chercher LE café. Par la suite, je l’ai bu en me pavanant devant tout ce beau monde, en leur jetant un regard qui dit « Voilà, je l’ai ce café, je le bois, et il était gratuit ! ». D’ailleurs je sens bien que la direction ne m’en veut pas que je ne travaille absolument pas durant la matinée du café gratuit; leur regard transpire la sagesse : « Profites-en bien, c’est TON jour aujourd’hui, nous ne pouvons rien contre la puissance du café gratuit ».

C’est donc une matinée de congé bien mérité qui se présente à moi.

Je vous laisse je vais me taper une petite partie de solitaire en sirotant mon café. Ne me téléphonez-pas, ca ne sert à rien je ne répondrai pas au téléphone.

mercredi, octobre 18, 2006

Polluons pour mieux vivre

Chers lecteurs,
(biffez le « chers », je ne le pensais pas vraiment, c’était plus pour la forme),

Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai le cafard. Je déteste l’automne, triste présage d’un hiver dur auquel nous serons à nouveau confrontés une fois de plus, nous le peuple québécois. C’est la poisse.

J’ai beau être née ici, je ne m’habituerai jamais à l’hiver. À chaque année, je meure un peu à chaque fois que je vois les feuilles tomber et que je sens le vent me glacer les os. L’envie irrésistible me prend d’hiverner; je n’ai plus envie de participer à la société, je veux cesser de me nourrir et je veux dormir pour mieux me réveiller le printemps venu. Je suis un ours et d’ailleurs je suis pratiquement aussi poilue que ce mammifère.

Ma mère a eu un mal fou à m’éjecter le 25 octobre de l’an 19……Je suis finalement sortie car c’était l’été des indiens mais je me souviens bien que j’avais la ferme intention de la faire attendre jusqu’au mois de mai. Pauvre maman!

Je déteste si bien l’hiver qu’à chaque année j’évite d’entrer en contact avec cette eau glacée qu’on appelle « neige »; je sors le moins possible de chez moi (heureusement, le métro est de l’autre coté de la rue) et si cette « neige » entre en contact avec ma peau j’hurle telle une brebis qu’on égorge.

Je ne suis bien physiquement et mentalement que dans le désert arride. Je me réjouis dans la désolation, le vide et la mort. Je me souviens d’avoir embrassé le sable du désert de l’Arizona, de m’y être baignée, de lui avoir fait l’amour. Des plaines de sable à perte de vue, sans la moindre végétation, voilà mon milieu naturel. Et encore! Ce n’est surement pas assez chaud pour moi. Je ne me sentirai bien que le jour où je serai brulée vive sur le bucher. Ensuite, je brulerai certainement et éternellement en enfer. Ah, le confort!

C’est pourquoi j’ai décidé délibérément de polluer l’atmosphère afin d’accélérer le fameux processus de réchauffement de la planète. Personnellement, je crois plus ou moins en cette théorie farfelue, et il semble que même les scientifiques n’y croient plus vraiment. Quoi qu’il en soit, je me rabats sur cette chance comme un chat s’aggriperait à un arbre alors qu’il est pourchassé par un berger allemand, lequel aurait été possiblement entrainé pour grimper dans les arbres (je sais, l’image est mauvaise, mais je manque d’inspiration en raison de la dépression saisonnière).

Je vous invite à faire comme moi pour améliorer notre environnement :

- Évitez toute forme de recyclage. Le recyclage vise entre autres choses à protéger nos forêts. Est-ce vraiment ce que nous voulons? Non! Les arbres font de l’ombre. Il faut les éliminer. D’ailleurs, ils doivent comprendre une bonne fois pour toute d’arrêter de pousser : je vous rappelle que notre objectif commun est un monde de désolation où aucune forme de vie n’est autorisée à prendre forme;

- Jetez tous vos déchets dans la rue. Si on s’y met solidairement tous ensembles, le service de gestion des déchets de votre localité sera débordé et n’arrivera plus à fournir; devant une si mauvaise foi, une si mauvaise collaboration des citoyens il baissera les bras et on s’en débarassera une bonne fois pour toute, baisse de taxes en prime;

- Utilisez votre voiture à outrance : remplacez votre marche quotidienne par une balade en voiture. Si vous avez à aller chez le voisin, utilisez la voiture. Durant la nuit, laissez le moteur en marche;

- Boycottez soigneusement tous les articles qui font mention de « ceci a été fabriqué à partir de matières recyclées ». Il est plus que temps que nous fassions comprendre à ces entreprises « socialement responsables » que leur hypocrisie nous fait chier en réalité. Le problème, c’est que ces entreprises aimeraient bien polluer, mais elles ne le font pas car les matières recyclées coutent moins cher (attendez; vous croyez vraiment qu’elles utilisaient des matières recyclées par pur principe ou bonne volonté? Mais voyons, vous êtes encore plus cons que je ne le croyais, allez-vous pendre svp, la sélection naturelle vous rejette); il faudra donc prévoir de nos poches un certain appui financier pour qu’ils se procurent des matières nouvelles;

- Un peu dans la même veine, encouragez la création d’usines polluantes en y invesstissant tous vos avoirs; du même coup ca va donner une bouffée d’air frais au secteur secondaire, lequel a été fortement négligé dans les dernières décennies; ca va également créer de l'emploi puisque les usines qui s'étaient réfugiées dans les pays pauvres pour pouvoir y polluer sans contraintes pourront revenir dans notre belle province;

- Organisons-nous en groupes pour faire du lobbyisme en faveur des organisations polluantes : à bas les mesures gouvernementales punitives! A bas les subventions et les crédits d’impots pour les entreprises pro-environnementales! Il est plus que temps que le gouvernement prête oreille aux réelles revendications et ca tombe bien avec la campagne électorale à nos trousses;

- En guise de représailles, mise à mort (cruelle) de madame météo quand elle annonce du temps froid et qu’il y a effectivement temps froid. Logiquement, selon la théorie de la sélection et de l’adaptation, à force de les tuer, les madames météo qui font des présages négatifs vont s’éteindre et la météo devrait suivre le courant;

- Génocide des hippies. Je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi, vous comprenez aisément. Sinon ce n'est pas grave, l'important c'est d'éliminer les hippies pour l'atteinte de notre objectif;

- Orchestrons une campagne anti-greenpeace; il faut absolument élimer cette organisation qui empêche les grosses corporations polluantes d’agir librement. Utilisez notamment l'intimidation et la violence auprès des membres;

- Appuyez tous les pays dans leur démarche d’acquisition de bombes nucléaires; les bombes ont ce double avantage d’anéantir la vie et de polluer (2 in 1!);

- Faites régulièrement bruler du plastique, des pneus, etc. Je ne dis pas de remplacer le bois par tout ceci, non (n’oubliez pas l’objectif de faire disparaître les forêts, cet ennemi qui regénère l’atmosphère et qui fait de l’ombre); seulement, pensez à jeter vos vieilles barbies et vos sacs de plastique la prochaine fois que vous allumez un bon feu chez vous;

- Procédez à toute autre activité jugée polluante (faites-moi part de vos suggestions, toutes plus originales les unes que les autres, pour en faire bénéficier un plus grand nombre).

Je vous remercie de votre collaboration. Ce n’est que de cette façon qu’on va enfin pouvoir vivre dans une température clémente, pas seulement réservée aux petits peuples de l’équateur.

mardi, octobre 17, 2006

Voyager dans le temps n'est plus seulement théorique si on travaille à l'UQAM

Bonjour!

Je vous écris actuellement du passé.

Oui oui, vous avez bien lu, je voyage dans le temps.

Vous vous dites sûrement en ce moment (ce qui correspond au futur pour moi) : « Mais par quel miracle??? ». Je pourrais vous répondre un truc facile comme « Ben au moment où j’écris ces lignes, vous les lisez après que je les ai écrites! ». Ca pourrait être vrai, mais la vérité est beaucoup plus percutante que cela: je vous écris à partir du serveur de l’UQAM.

« Quel est le rapport? » est la question qui surgit de vos esprits bornés (la même qui surgit d’ailleurs à chaque fois que vous me lisez, probablement).

C’est que nos serveurs de l’UQAM sont (au minimum) 96 heures en retard. Vous savez, il n’y a pas que le personnel qui soit syndiqué à l’UQAM. Tous nos appareils électroniques le sont également. Nos photocopieurs (ils ont été volontairement programmés pour photocopier au ralenti, je vous le jure, venez à mon bureau, je vais vous le démontrer), nos imprimantes, nos ascenceurs (on peut attendre jusqu’à 7 minutes, oui oui, 7 minutes avant d’obtenir l’ascenceur à l’ESG et pourtant il n’y a que 5 étages!), nos télécopieurs, même nos micro-ondes s’y mettent. Prodigieux, je vous dit, prodigieux!

Et quand on écrit un courriel, il peut s’écouler facilement 96 heures avant que le destinataire ne le reçoive. Pourtant, ca fait plus de 5 ans que les techniciens nous envoient périodiquement des courriels pour nous dire que le problème est sur le point d’être réglé. Mais si ce n’est pas réglé après 5 années ce n’est surement pas uniquement dû à la paresse et à l'incompétence du personnel, je ne peux m’y résoudre; c’est plutôt parce que les serveurs ont délibérément décidé, dans leur fainéantise, de nous permettre à nous, les simples employés, de voyager dans le temps. Faites-le test, voyagez vous aussi dans le temps : envoyez-moi un courriel sur ma boite UQAM. Vous verrez, il s’écoulera au moins 96 heures avant que je ne le recoive. Ca fonctionne à tous les coups! Mais peut-être qu’au moment où je recevrai votre courriel il se sera passé des choses terribles : je serai peut-être décédée ou peut-être ne vous reconnaitrai-je pas…qui sait.

Je suis fière de faire partie de la seule organisation de la Terre dont le système informatique soit si¸évolué qu’il permette (involontairement j'en conviens) de percer les secrets de l’intemporalité.

Je vous écris donc cette entrée à partir de ma boite de courriel UQAM, à partir de mon poste de travail et je me l’envoie à moi-même, toujours sur ma boite UQAM. Dès que je le recevrai – si le monde d’alors me le permet – je vous le copie-collerai dans mon blog.

Je me demande comment sera la société d'alors, au moment où je recevrai mon courriel? La face du monde aura-t-elle changée? La faim sera-t-elle anihiliée? Les guerres, réglées? Les espèces menacées, en mode intense de reproduction? Les baleines nous auront-elles enfin conquis? Ou encore notre monde ne sera-t-il plus que désolation? L’espèce humaine sera-t-elle anéantie…?

Je suis à la fois fébrile et anxieuse : comment vais-je faire face à cette humanité lorsque mon courriel sera arrivé à destination? J’aurai certainement pris beaucoup de retard, le monde aura évolué et je ne pourrai possiblement m’y adapter. Je serai alors destinée à m'éteindre.

Plus sérieusement et dans un élan de rationnalisation, je rammène cette appréhension à des proportions beaucoup plus modestes, réalistes et personnelles : j’ai écris des courriels à des étudiants aujourd’hui. Ils auront possiblement diplômé au moment où ils recevront ces courriels. Comment c’en seront-ils sorti sans mon aide? Auront-ils tout simplement abandonné le programme? J’ai peur en l’avenir de mon organisation, j’ai peur de revenir à votre présent et de ne plus avoir d’emploi, que tout soit disparu en raison de ces satanés serveurs.

MONDE DU FUTUR, ÉCLAIREZ-MOI DE VOTRE SAVOIR!

lundi, octobre 16, 2006

Retour à la civilisation

Aujourd’hui je suis arrivée en retard au bureau mais j’ai une très bonne excuse.

Depuis vendredi soir dernier, je me suis isolée de la société. Je n’ai parlé à personne (sauf hier soir mais bon c’était chez moi donc ca compte pas). Le but était d’avancer dans mes études et mes travaux (finalement j’ai surtout joué à des jeux vidéo, dormi et mangé). Vous savez, quand une personne s’isole de la sorte (je ne suis pas sortie de chez moi), on perd vite la notion des règles de société comme vous le verrez plus loin. De plus, j’ai soigneusement évité de me laver durant ce séjour et j’ai porté le même pyjama. J’étais devenue un zombie et comme je n’étais aucunement disciplinée ni ne suivais d’horaire particulier je n’ai pas été capable de me lever ce matin. Également, comme j’étais très sale, la douche a été plus longue qu’à l’habitude, et à cela s’ajoute le réapprentissage (comment ouvrir une douche, utiliser le savon, la brosse à dents, etc.). Une fois lavée et les cheveux séchés, j’ai été stupéfaite : je ne me reconnaissais plus dans le miroir. Mes cheveux n’étaient plus gras et ils semblaient avoir allongé. Me voir vêtue autrement qu’en pyjama fut également un choc. J’ai dû me réapproprier mon nouveau moi, ca m’a prit plusieurs minutes. Comme j’avais perdu l’usage du vocabulaire (depuis vendredi les seuls sons que j’émettais étaient à l’intention de mes chats, donc ca ressemblait plus à des miaulements qu’à des mots), j’ai dû faire quelques pratiques à l’aide de livres pour enfants ; le dictionnaire m’a été également d’une grande aide grâce à la phonétique qui est indiquée à coté de chaque mot. Bref, après plusieurs heures de préparations, j’étais prête à affronter à nouveau la société, non sans une certaine angoisse.

J’ai été très éblouie par le soleil dès la sortie de mon immeuble. Je connaissais le soleil en théorie, mais en pratique je ne me souvenais pas qu’il était si aveuglant, si désagréable. Lorsque mes yeux se sont habitués à cette nouvelle clarté, j’ai aperçu une silhouette au loin qui s’approchait vers moi. Un être humain, comme moi ! J’ai déduis que c’était un humain de sexe féminin et d’un certain âge. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait de moi, je sentais la tension monter, je sentais mon territoire menacé. C’est pourquoi lorsqu’elle a passé à côté de moi je ne pu retenir un puissant grognement, presque un jappement. J’aurais pu facilement déchiqueter cette vieille dame frisée. Elle a sursauté, échappé son filet de provisions et elle a déguerpi en moins de deux. J’étais très satisfaite de mon exploit et j’ai continué mon chemin, à l’affût de mon nouvel environnement. Heureusement, j’habite juste en face du métro, donc je ne me suis pas perdue. Avant de pénétrer les portes du métro, j’ai aperçu un autre être humain, cette fois-ci de sexe masculin et d’à peu près mon âge. J’ai senti des pulsions assez particulières monter en moi, beaucoup plus agréables que celles ressenties précédemment avec la vieille dame. J’ai eu tout de suite l’envie de le humer, de me pavaner devant lui, de me cambrer et de lui présenter mon arrière train. Ce à quoi je m’appliquai sans aucune retenue. Malheureusement, ma technique de séduction n’eut aucun effet autre que de faire déguerpir le mâle à toute allure et c’est bien penaude que je poursuivis mon chemin. Pour utiliser le métro, ca prend une carte, vous savez. J’en ai retrouvée une dans mes poches et c’est en observant un autre être humain que je su comment utiliser le métro. Je l’ai suivi jusqu’à mon travail, heureusement il empruntait comme par hasard le même chemin que moi. J’ai senti de l’inquiétude de sa part, voyant que je l’observais beaucoup et que je l’imitais dans ses moindres gestes (comme les singes). Avant de pénétrer les portes de l’université, je le vis s’adresser à des êtres humains menacants portant un uniforme et il me pointait d’un air scrupuleux. Sentant le danger, j’ai couru les jambes au cou et c’est un peu par hasard que je me suis retrouvée assise à mon bureau. Je n’ai aucune idée de ce que je dois faire, et j’ai beaucoup de difficulté à communiquer avec les collègues. Alors je reste là devant mon écran et je tente de me réapproprier les appareils qui peuplent mon bureau. Je n’en reviens pas, j’avais vraiment une condition avant mon isolement !

Je vous laisse je vais aller visiter les espaces adjacents (j’ai vu un endroit qui propose de la nourriture, c’est vraiment gentil de leur part, ca m’évitera de la chasser.).