lundi, décembre 18, 2006

Les questions existentielles ou pourquoi les femmes sont-elles aussi indiscrètes

Bonjour les oisillons,

Il y a, dans la vie, plusieurs phénomènes qui, à mon avis, transcendent toute rationnalité et logique. Des phénomènes caractérisés par leur absurdité, leur incohérence, leur ambiguité et leur impossiblité de résolution. Des phénomènes que mon maigre savoir ne peut évidemment pas expliquer mais pour lesquels je ne trouve pas plus de réponses à travers les ouvrages spécialisés.

Pour ma part, il y a ces questions qui me hantent l’esprit à chaque seconde :

- Quel est l’origine de l’univers?;

- Jusqu’où va-t-on aller?;

- Comment Panoramix peut-il être impressionné à la vue d’un tapis volant dans « Astérix chez Rahazade » alors que la vache volante dans « La Galère d’Obélix » ne le fait pas sourciller le moindre du monde?;

- Comment l’entreprise Québécoise Kanuk réussi-t-elle à vendre des manteaux aussi laids et qui, avouons-le, ne résistent pas au froid tel que prétendu et ce, à des prix aussi scandaleux?

Mais ce n’est rien. J’ai trouvé pire :

Comment des êtres humains qui se connaissent à peine peuvent-ils vouloir partager leur intimité et celle des autres au point de vouloir déféquer en équipe?

Je m’explique.

Comme toutes les personnes qui travaillent, je dois partager la salle de bain avec les autres employées. Il y a 6 toilettes, plus la toilette pour les handicapées. J’aime bien arriver dans la salle de bain quand elle est libre, me laissant le soin de choisir le trône à ma guise. Je choisis impérativement celui du fond, soit celui qui soit le moins susceptible de déranger mes consoeurs par les sons et les odeurs.

Au fond de cette salle de bain, je me sens dans un petit havre de paix, je m’évade temporairement le temps d’une crotte ou deux. J’apprécie ce moment d’intimité qui m’éloigne de mes problèmes professionnels.

Mais évidemment, ma sérénité est de courte durée et je suis presque toujours interrompue par l’arrivée d’une autre chieuse. Dans 90%, elle choisira la selle voisine. POURQUOI???? TOUS LES CABINETS SONT VACANTS…POURQUOI CHOISIR CELUI À CÔTÉ DU POSTE OCCUPÉ? En étant à côté, on devine aisément son occupant, à la vue de ses souliers. Je n’ai pas précisément envie de savoir qui est en train de faire ses besoins ni l’odeur qui la caractérise lorsqu’elle évacue. Il s’en suit, du moins pour moi, un malaise difficile à contrôler tout au long de la journée lorsque je croise cette collègue.

Quand cette situation se produit, je me scandalise, je soupire de frustration, je ne termine pas mon travail dans ledit cabinet et je change pour le cabinet qui se trouve à l’opposé de la salle, le tout sans même prendre le temps de relever mon pantalon, pour faire comprendre à l’envahisseuse qu’elle a justement envahie ma bulle.

Je ne comprends pas cette manie de vouloir socialiser au point de partager le moment intime qu’est la défécation. Je déteste ce manque d’indépendance des femmes, ça me dépasse, je NE COMPRENDS PAS.

Puis, si le hasard a fait que l’intruse n’a pas choisi la selle voisine, elle attendra quand même que j’aie terminé mes besoins pour sortir de la salle de bain, afin de croiser mon regard. Je vous jure, j’ai essayé toutes les possibilités : attendre qu’elle sorte, me dépêcher à sortir alors qu’elle vient d’arriver en ne prenant pas le soin de me laver les mains, etc. Il n’y a rien à faire, la consoeur X doit absolument sortir pour voir qui était à la selle du fond, pour ensuite échanger un ou deux mots insipides et inintéressant, sur un ton joyeux, comme si de rien était, alors qu’elle sait très bien que je viens de me défoncer les tripes.

J’aimerais que les gens comprennent que dans la salle de bain, je n’ai pas envie d’être regardée, pas envie d’être sentie, pas envie d’être écoutée, je n’ai pas envie d’échanger sur la pluie et le beau temps avec comme trame sonore les bruits des pets et des jets de pipi des consoeurs qui se relâchent. Nous sommes déjà toutes assez humiliées de devoir éjecter comme ça en public, on pourrait avoir au moins la délicatesse de respecter le silence, comme dans une bibliothèque.

Dans la salle de bain, je ne m’intéresse à rien d’autre qu’à mes pensées et à me laver les mains. Ce n’est pas pour moi un lieu de rencontre comme la salle à manger ou la salle de réunion l’est. Les femmes doivent toujours tout faire en duo, elles doivent toujours échanger, elles ne sont pas capables de se la fermer pour quelques minutes, c’est plus fort qu’elles.

Ce qui fait que dorénavant, j’irai faire mes besoins dans la salle des mâles. Je préfère mille fois plus toutes les interrogations silencieuses dûes à ma présence qui vont s’en suivre qu’un nez inquisiteur dans ma merde.

Les Fêtes

Bonjour les enfants!

Ah! Je sais pas pour vous, mais en cette période de l’année, bon dieu que je me sens populaire!

En effet, je ne cesse de recevoir des cartes de vœux de tout plein de gens, d’organismes et d’entreprises qui me souhaitent le plus joyeux des Noël. Je me sens si aimée, si populaire, si considérée! Je pensais me suicider, mais avec toutes ces marques d’attention, je réalise que j’ai vraiment un très grand réseau de gens qui tiennent vraiment à moi et sur qui je peux compter. Par exemple, la Forfaiterie, dont je n’avais jusqu’à aujourd’hui pas soupçonné la moindre existence, vient tout juste de me souhaiter des Joyeuses Fêtes ainsi qu’à toute ma famille (j’ai téléphoné mes parents et mon frère pour les aviser) tout en m’invitant à consulter les super offres qu’ils me proposent en ce temps des Fêtes…des offres JUSTE pour moi! En écrivant ces lignes, je me sens prise d’une crise émotionnelle qui m’empêche de taper normalement sur le clavier..bbblleee…ppppeeetttt!

Je me sens si choyée, si chérie par les entreprises. Je les perçois d’un autre œil, moi qui croyais qu’elles se foutaient de moi, qu’elles ne voyaient en moi qu’un pur échange commercial donnant-donnant…mais non! Elles s’intéressent réellement à ma vie, à ma santé, à mon bonheur! Si, si, je vous le jure! A preuve, ces beaux mots si recherchés que j’ai reçu!


J’ai été si touchée par tous ses témoignages que j’ai écris une lettre de 3 pages à chacune des entreprise qui a prit la peine de m’envoyer des vœux virtuels. Ils sont si gentils. Je dois bien leur donner de mes nouvelles, je les ai tant négligé durant l’année. Et vous? Avez-vous fait mieux de votre côté? J’ai cru naïvement en une froide relation commerciale alors que ces commerçants ne veulent que mon bonheur. Pour me faire pardonner d’avoir donné tant peu d’appui humain durant l’année, je les ai invité à partager le moment féérique des Fêtes, avec ma famille, à Ste-Julie! Car comme certain affirment dans leurs cartes virtuelles : « Nous formons une grande famille »...c’est si vrai!

Bref, je voulais par le biais de ce blog vous inviter, vous aussi mes chers lecteurs, à partager le bonheur de se retrouver en ce temps-ci de l’année, en compagnie de toutes les entreprises et corporations avec qui vous avez fait affaire au courant de l’année (et ceux à qui vos adresses courriels ont été vendues). Tout comme moi vous avez certainement reçu des tas de cartes de souhaits virtuelles en provenances d’entreprises dont vous ignoriez jusqu’alors l’existence; malgré tout, ces gens vous aiment vraiment! Dieu sait comment ils ont eu votre adresse, mais faut-il vraiment se poser la question, en ce moment intense de réjouissance? Tout le monde ne s’aime-t-il pas en ces temps de joyeuses retrouvailles? Je vous invite vous aussi à inviter chaque entreprise à se joindre à vos partys de familles. Je pense que tout comme moi, vous les avez négligé durant l’année, dans votre rôle ingrat de client. Ces gens là se fendent corps et âme à longueur d’année pour attirer votre attention afin de faire de vous votre ami. Il est grand temps que vous leur rendiez la pareille, ne croyez-vous pas?

Je vous conjure donc de répondre massivement à ces bons vœux. Racontez-leur votre année; il y a tant de temps à rattraper. Racontez vos problèmes, vos joies, vos anticipations; ils seront heureux et en feront de même j’en suis sure. Invitez-les à vos partys de famille. Ces pauvres corporations semblent si en manque de familles, d’amis. Avec toute la peine qu’ils se sont donné pour vous envoyer des jolies cartes virtuelles personnalisées et si originales, je pense qu’ils méritent bien votre attention, vous ne pensez pas? Bref, en ce temps des fêtes, je me sens porteuse d’un message d’amour et de partage.

Joyeuses Fêtes à tous!!!

vendredi, décembre 01, 2006

Le génie dans le nez

Bonjour les agneaux,

Hier j’ai fait hier une découverte stupéfiante.

Tout allait normalement bien jusqu’à ce que j’éternue violemment. À ce moment là, ma collègue de la cellule de travail (ou "enclos", si vous préférez) d’en face me lance un joyeux mais très absurde « À tes souhaits ! ». Sur le coup, je n’étais pas certaine d’avoir compris ; après quelques seconde d’hésitation, je me suis levée la tête et par-dessus le paravent, je l’ai regardée étrangement et je lui ai demandé « Pardon ??? » ; elle répéta : « À tes souhaits ! », toujours sur le même ton imbécile et joyeux. Devant autant d’insanité, je ne pouvais rester muette : « À mes souhaits de quoi ??? », lui demandai-je, incrédule, presque en proie à la folie. Elle me dit « Ben, à tes souhaits quoi…tu as éternué, fais des souhaits ! ». Sceptique, je l’ai d’abord observée scrupuleusement, puis je l’ai dévisagée comme si c’était la plus grande aliénée mentale au monde. Elle semblait visiblement mal à l’aise. Pour briser le lourd silence, je récapitulai : « Tu dis que lorsque j’éternue, j’ai le droit de faire des souhaits et qu’ils vont se réaliser ??? », ce à quoi elle répondit par la positive. Je lui demandai si ca marchait pour elle : « Je n’ai pas vraiment essayé, mais surement ! ». Je suis tombée des nues. J’avais droit à des souhaits !!! En fait, j’avais pu faire des milliers et des milliers de souhaits depuis ma naissance, à mon insu! Quel gaspillage ! Elle me précisa « Tu sais Marie, à chaque fois que tu éternues, je te dis la même chose, t’as jamais remarqué ?? ». Il faut dire que c’est une collègue qui parle tout le temps et qui nous énerve un peu, alors une autre collègue a imaginé une technique très efficace pour ignorer ladite collègue lorsqu’elle parle. Donc, quand elle parle, on ne l’entend généralement pas, on se met à penser à un océan bleu et à entendre les mouettes qui crient sur la plage. Ce matin là cependant ma force mentale a visiblement fait défaut et j’étais très loin de l’océan et des mouettes criardes.

Toujours est-il que je n’en revenais tout simplement pas de savoir qu’un génie résidait dans mon nez et qu’à chaque éternuement il me promettrait richesse, santé, et succès sexuel. Je suppliai la collègue de me transmettre son pouvoir, d’être toujours à mes côtés lorsque j’éternuerai. Elle m’avoua que tout le monde pouvait dire « à tes souhaits ». C’est là que je commençai à croire que tout ceci était de la frime, d’autant plus que depuis qu’elle m’avait dit « à tes souhaits », j’avais souhaité qu’un poulet Benny apparaisse immédiatement et il n’était toujours pas là. J’ai donc cherché l’origine de cette « tradition », parce que selon la collègue, c’est une phrase très connue. Je me suis dit que c’était possiblement une très vieille coutume parce que la collègue en question, elle n’est pas jeune du tout : elle a 41 ans. Et je lui ai demandé où elle avait grandi : « À St-Isidore », m’a-t-elle répondu. Alors là, tout s’expliquait. Tout ce qui avait pu m’apparaitre insensé, aberrant, dingue, irrationnel dans les propos de cette collègue depuis son embauche pouvait aisément s’expliquer pas seulement par son âge très avancé, mais surtout parce qu’elle avait grandi à St-Isidore, un trou perdu du Québec, là où l’on doit croire encore aux fantômes, là où l’on doit pratiquer les saignées, là l’où on doit copuler entre frères et sœurs. À ce moment là, tout devenait très clair à mon esprit.

Tout ca pour dire que lorsque des gens ont des comportements particuliers, essayez de connaitre leur âge et où ils ont grandi avant de les juger. Ce n'est qu'après avoir pris connaissance de ses renseignements que vous pourrez vous permettre de juger et de vous moquer. C'est ma morale pour aujourd'hui.

À bientot les rejetons!

Mh