lundi, juillet 23, 2007

Le vrai visage caché du bénévolat

Chers petits dindons,

Avez-vous remarqué comme notre société se porte bien? La preuve en est ces organismes à but non lucratif qui poussent comme de la mauvaise herbe. Également tous ces gens qui ramassent des fonds pour ci, pour ça. C’est à la mode de poser des gestes altruistes, c’est une forme d’auto-réalisation pense-t-on, mais au fond, on veut passer le message suivant : « Voilà. J’ai atteint le bout de mes capacités. Tout va merveilleusement bien dans ma vie. J’ai des diplômes, un travail enrichissant, un réseau social très vaste, une maison, la santé, le succès. Je suis si bien accompli en tant que personne que je peux maintenant accorder du temps pour une bonne cause, pour ces gens qui ne sont rien comparés à moi. Je suis de ceux qui sont ont su mener leur vie contrairement aux autres et je dois en toute condescendance aider ces êtres inférieurs. »

Dans ce lot d’hypocrites en quête d’admiration il y a ces gens qui passent des pétitions, qui courrent, qui sautent en bungee du haut d'un édifice du centre-ville, qui se rasent les cheveux ou qui font des grèves de la faim, toujours pour le bien-être humanitaire et jamais dans un but personnel intéressé, essaie-t-on de nous faire croire naïvement.

Donc, les gens de notre société se portent tellement bien, leurs besoins de base et secondaires sont si bien comblés qu’ils se bousculent tous comme des acharnés en haut de la pyramide des besoins de Maslow.

En réalité, il n’en est rien; si ces bonnes âmes cherchaient réellement à aider, ils se rallieraient aux causes qui existent déjà; ce serait beaucoup plus productif, efficace et bénéfique. Par exemple, il existe combien de gens, d'entreprises et d'organismes qui ramassent des fonds pour la maladie mortelle à la mode ces temps-ci, soit le cancer du sein, le sida étant soooooo yesterday. Le désavantage de se mêler à un organisme qui existe déjà c’est de passer sa majestueuse personne sous silence, d’agir dans l’ombre et de contribuer au prestige qu’à celui qui a fondé l’organisme; ainsi, à quoi ça sert de faire quelque chose de bien s’il n’y a personne pour en témoigner? C’est une perte de temps notoire.

Si la population avait cette prise de conscience sur les réelles intentions de ces hypocrites, ils leur lanceraient tomates et insultes au lieu de les encourager. Ils leur cracheraient dessus et leur criraient de s’impliquer pour les groupes ou personnes qui soutiennent déjà les mêmes causes. Ils les humilieraient en leur jetant à la face leur pathétique besoin d’attention et d’admiration, qui cache au fond un profond désespoir de celui qui n'a jamais atteint un réel succès et qui ne peut supporter sa propre solitude.

Malheureusement, les gens ne réalisent pas tout cela car ils n’ont pas mon extrême lucidité; bénie suis-je de la déesse de la Raison. Ainsi, pour bien s’auto-accomplir de nos jours non seulement faut-il se dédier bénévolement à une cause mais encore faut-il être à l’origine (et cela seul) de la levée de fond ou de la manifestation.

Comme je suis une personne foncièrement jalouse du succès d’autrui et comme j’aime moi aussi suivre le courant de ce qui est « in », de ce qui est socialement encouragé, j’ai décidé moi aussi de partir ma propre bonne cause. Non, il est clair que je ne vais pas créer de fondation ni mettre sur pied une entreprise collective; ça demande beaucoup trop de temps. Je ne vais pas non plus aller courir pour ramasser des fonds pour soutenir telle cause ou telle maladie, c’est beaucoup trop forçant. Je ne vais pas me raser les cheveux, bon dieu vous imaginez comme je serais moche la tête rasée (d'ailleurs ceux qui se rasent les cheveux le font parce qu’ils savent (croient?) que cela n’enlaidira pas leur apparence; ils sont soit déjà très laids à la base ou alors la coupe « rasée » les améliorera ou n’apportera pas de changement négatif. Pensez-vous que Fabio se raserait la tête pour soutenir le tier monde? Noooot!!!). Et contrairement aux autres, je ne vais pas pousser l’hypocrisie au point de chercher de l’appui pour une cause qui ne me tient pas directement à cœur, comme le prétendent ces fausses âmes charitables.

Ainsi, il me fallait trouver une source d’implication bénévole qui viendra à la fois me mettre sur un pied d’estal, ne pas exiger beaucoup de temps et combler une revendication très personnelle.

Cela m’amène ainsi tout naturellement à vous parler des biscuits Oréo enrobés de chocolat.

Restez avec moi, vous allez comprendre où je veux en venir.

Il y a quelques années Mr. Christie avait mis sur le marché des biscuits Oréo enrobés de chocolat et je peux vous garantir que ce sont de loin – de très loin même – les meilleurs biscuits que j’ai mangé de toute ma vie. Après plusieurs centaines de boites consommées, je découvris avec la plus profonde horreur que mon épicier n’en tenait plus en boutique. Qu’à cela ne tienne, j’allai chez les concurrents. Mais assez rapidement j’en viens à ne plus trouver cette denrée rare. La raison? J’eue ma réponse après avoir écrit à au producteur : c’était un produit test…qui n’a pas passé le test, aussi étrangement que cela puisse paraitre.

J’étais alors complètement… anéantie. Oui, c’est le bon mot. Anéantie. Pas déçue, pas contrariée, pas affligée, non. ANÉANTIE.

Par la suite j’ai poursuivi mon existence…mais en réalité, je ne vivais plus, je ne faisais que survivre. J’ai fini par « oublier » en quelque sorte ces biscuits, à les cacher dans le plus profond de mon subconscient, jusqu’à ce que récemment, suite à un rêve, ils émergent à nouveau. Dans ce rêve, après un tragique accident où j’étais broyée par l’aileron d’un sous-marin, j’avançai, agonisante, dans le tunnel de la mort pour aboutir dans une aire joyeuse et ensoleillée remplie à perte de vue de biscuits Oréo enrobés de chocolats. Je me suis réveillée avec le sourire et une larme de bonheur à l’œil, avant de faire face à nouveau à la terrible réalité. Ce n'était que le plus beau des rêves...

C’est suite à ce magnifique rêve que j’ai décidé qu’il était temps qu’à mon tour je m’implique et fasse quelque chose pour changer la face du monde. Je me suis sentie interpellée.

J’ai donc composé un texte à l’attention de Kraft Food inc. Je leur ai demandé de remettre les fameux biscuits sur le marché. J'ai même offert d'acheter plusieurs caisses mais ce n'était pas assez, m'a-t-on fait savoir. Même en consacrant 75% de mon salaire annuel durant toute ma vie ne ferait pas revivre les Oréos enrobés de chocolat, m'a-t-on bêtement fait savoir.

Devant une telle mauvaise foi je n'ai eu d'autre choix que de créer une pétition. Dans cette pétition, je demande expressément la réintroduction des biscuits Oréo enrobés de chocolats. Je leur fait savoir qu’ils se sont trompés, qu’en réalité nous sommes très nombreux à y tenir et que nous sommes prêts à utiliser la force s’il le faut.

Ma pétition sera disponible en ligne par ce que je n’ai pas la moindre intention du monde de me promener dans la rue pour la faire signer, même si je sais pertinemment que les gens signent n’importe quoi de nos jours et que je pourrais recueillir dans le temps de le dire le nombre de signatures requis.

En fait je pensais même pousser l’audace jusqu’à copier-coller les signatures d’une autre pétition; pour ce faire, j’ai mis la main sur la pétition internationale visant à banir l’utilisation des armes à l’uranium. C'est super car il y a au moins 3 millions de signatures. Et contrairement à ces pauvres tarés il est clair que je vais atteindre mon objectif et ce, à moindre effort.

Maintenant je vous le demande : qu’est-ce qui est plus prestigieux de nos jours dans la section « réalisations » d’un CV?

« J’ai créé ma propre campagne de levée de fond pour venir en aide aux victimes du cancer du sein. J’ai ramassé 162.84$ lors d’un marathon de 3 976 km dans les territoires du Nunavut. »

ou

« J’ai permis, grâce à mes judicieux conseils auprès de la haute direction de Kraft Foods Inc, la réintroduction sur le marché des biscuits Oréo enrobés de chocolat. »


Éloquent, n'est-ce pas?

À bientot!

Mh

vendredi, juillet 20, 2007

Découverte scientifique sociologique

Chers sacs à ordures,

J’ai pu faire une très intéressante constatation aujourd’hui à la lecture d’un article qui fait état d’une découverte récente au sujet des dinosaures. En effet, contrairement à tout ce qu’on croyait jusqu’à présent, les dinosaures cohabitaient avec les espèces ancêtres dont ils étaient issus. C’est comme si quelques dinosaures avaient évolué et d’autres non, faisant en sorte qu’il y avait à la fois de « super dinosaures modernes » et en même temps les dinosaures de première souche. Comme si aujourd’hui nous vivions avec des australopithèques, nos ancêtres primates.

Ce qui me porte à croire que cette découverte peut aisément expliquer des phénomènes qu’on retrouve aujourd’hui dans nos milieux de travail et dans la rue.

Avez-vous remarqué qu’il y a des gens qui ressemblent étrangement à des primates? D’autres qui adoptent des comportements très primitifs? Réfléchissez à la question et je suis certaine que vous pourrez faire des liens évidents avec vos collègues de travail.

Pensez aussi à certain de vos petits camarades de classe à l’école primaire. On se souvient tous du petit garçon ou de la petite fille qui réussissait difficilement à s’intégrer et à comprendre la matière enseignée. On a tous été témoin du comportement agressif d’un de ces petits : cris, grognements, mords, etc. Il n’y a pas que l’éducation reçue qui puisse justifier de tels agissements, mais également le fait qu’il s’agit certainement là d’espèces humaines plus anciennes qui ont cessé d’évoluer, pour une raison que je m’explique mal – et qui sidère les scientifiques avec les dinosaures.

Également je commence même à croire que nous ne descendons pas tous du singe. En effet j’ai croisé une dame qui ressemblait étrangement à une marmotte. Une autre qui ressemblait à un hippopotame (d’ailleurs je me demande comment elle fait pour survivre dans notre climat…sûrement avec l’évolution ses super gènes se sont adaptés au froid canadien). On connait tous un mi-humain/mi-castor ou mi-humain/mi-lapin. Pour ma part je me suis bien observée et je pense que je descends du héron. Il a un très long bec (mon nez), une petite tête chauve (mon grand front), un gros ventre rond et mou et des jambes très maigres très peu seyantes, disproportionnées par rapport au reste du corps, exactement comme moi. Et sans être le plus cave des animaux, le héron n'est pas particulièrement intelligent.

Finalement tout ceci peut expliquer aisément les conflits qui caractérisent la scène politique internationale. Je vois mal comment un peuple composé de mi-singes, de mi-marmottes, de mi-oiseaux, de mi-poissons et d’humains nomaux puissent paisiblement cohabiter ensembles.

A bientôt pour d’autre découvertes scientifiques toutes aussi bien documentées,

Mh

mercredi, juillet 18, 2007

Rater sa vie

Chers acéphales*,

Je vais vous relater une histoire vraiment triste. Sortez vos mouchoirs : je vais vous narrer l’échec le plus cuisant de toute mon existence (de mon existence jusqu’à présent, s'entend; parce que je ne doute point qu’il y aura d’autres échecs dans un avenir plus ou moins rapproché, au rythme où vont les choses en ce qui me concerne).

Quand j’ai commencé mon B.A.A. il y a quelques années, j’avais à priori opté pour le cours de marketing. Je me disais que c’était une façon agréable d’entreprendre ce fastidieux périple dans la mer du savoir inutile en quête DU diplôme qui allait me sortir de mon misérable train de vie. Le travail de session devait porter sur une entreprise fictive à but lucratif offrant des services qui n’existaient jusqu’alors pas au Québec. J’insiste sur le « jusqu’alors », vous comprendrez pourquoi plus loin.

Comme j’aime beaucoup les animaux, je décidai de consacrer mon entreprise fictive au bien-être de ces derniers. En effet, je me disais que je ne devais pas être la seule qui soit prête à dépenser pour les animaux, bien que les Québécois soient réputés mondialement pour leur indifférence envers le sort des bêtes.

Partant de données socio-démographiques, je fis le constat que les gens avaient de moins en moins d’enfants et que les animaux jouaient souvent un rôle compensatoire. Sachant que les gens qui ont les moyens de payer pour le bien-être de leurs animaux sont souvent de classes dites « supérieures », je me suis alors intéressée à leur comportement de consommation. Je réalisai que ces gens voyageaient plus que ceux des classes dites "inférieures". Ce sont également ces gens qui ont le moins d’enfants, donc ils doivent avoir des animaux pour compenser. Je me suis dit que ça devait être très embêtant pour ces gens de voyager tout en ayant des animaux à la charge. Ainsi, que font ces gens quand ils partent en voyage? Quand ils ne demandent pas à leur entourage de garder leurs animaux, c’est auprès des cliniques vétérinaires qu’ils s’adressent. Or, c’est prouvé : les animaux vivent un stress énorme quand ils sont gardés 24h/24 dans les cages de la clinique. En outre, les aires des cliniques vétérinaires sont peu ergonomiques et sont surtout destinées aux séjours de courtes durées, pour les animaux qui ont subi des opérations, par exemple. Le service de garde pour animaux en santé ne fait visiblement pas parti de leur priorité.

Avec quelques statistiques à l’appui, mon idée prit forme : j’allais créer un service de garde de « luxe » pour animaux.

J’étais tellement convaincue de mon projet que j’exigeai d’effectuer le travail solitairement, alors qu’habituellement il faut être en équipe. Catégorique, je refusai obstinément de travailler sur un autre projet que le mien, qui était, à mon avis, voué à un échec financier certain.

Après une courte analyse de l’environnement externe de ma fictive entreprise, je me mis à la rédaction, non sans grande motivation, du plan d’affaire. Il faisait notamment état d’espaces aménagés en fonction des besoins des animaux. Le choix de l’aménagement de mon hôtel pour animaux était judicieux. Le personnel, soigneusement désigné. Les services, très élaborés. Il y avait même l’offre de garde à domicile. Ma stratégie marketing et commerciale était fort astucieuse. Le tout était arrosé d’un dossier financier fort détaillé. Bref, l’opportunité d’affaire m’apparaissait évidente. VRAIMENT ÉVIDENTE.

La mission de mon entreprise s’énonçait à peu près comme suit : « Offrir un service de garde de qualité supérieure pour animaux, leur assurant un confort, une sécurité maximale et la joie de vivre durant le congé des maîtres, ces derniers pouvant quitter le pays avec assurance et tranquillité d’esprit. »

Une fois le travail complété, je l’acheminai à mon enseignante.

Très enthousiaste et sure de moi, j’étais prête à rencontrer les représentants d’institutions financières pour y octroyer un prêt et mettre en branle cette machination. Mais avant toute chose, je décidai de faire part de mon projet à mon entourage.

La réaction fut catastrophique.

Les gens m’écoutaient poliment, avec ce sourire méprisant de celui qui sait tout. Voici quelques commentaires qui résument bien ce que j'ai pu vivre jadis: « Mais voyons Marie, penses-tu vraiment que des gens paieraient pour faire garder leurs animaux dans un hôtel de luxe? », me disaient-ils de leur air complaisant. « Tu ne crois pas que tu exagères un peu avec ton obsession pour les animaux? » me jugeaient-ils dans leur absence d’empathie la plus totale. « Ca ne marchera jamais, il n’y a que toi pour croire en un truc pareil », osaient-ils avancer dans leur ignorance exemplaire. « Tu es dont mignonne avec tes chats et tes chiens! » se moquaient-ils gentiment. "C'est juste un cours de Marketing de base au BAA, prends pas ça au sérieux, maudite épaisse"; me crachaient-ils agressivement.

L’enseignante, bien qu’elle m’alloua une note plus que satisfaisante, ponctua mon travail de commentaires condescendants. J’acceptai ma note avec l’humiliant sentiment de l’échec. De toute évidence on me prenait vraisemblablement pour une conne.

Je refermerai mon cœur sur ce projet, me convainquant que devant une réaction si généralement négative il n’y avait aucun espoir qu’un jour je puisse accueillir dans mon centre de villégiature des petites créatures vacancières adorables. J’avais commis une affreuse erreur de jugement.

Puis, avec les années, je constatai que mon idée allait dans le sens des statistiques et des tendances de consommation qui s'imposaient. Souvent faisait-on état de services de garde luxueux très en demande disponibles pour les animaux aux Etats-Unis. Puis au Canada vit-on pousser les cafés où les animaux étaient maintenant admis. Des piscines leur furent réservées. De soins dignes de ceux de Lise Watier machin leur étaient-ils prodigués. Visiblement nos petits compagnons prenaient de plus en plus de place dans nos cœurs et dans nos budgets.

Intérieurement, en pleine dissonance cognitive sentai-je alors que j’avais peut-être passé à côté de la « track » en abandonnant mon projet de début de bac. Je me disai que je n’aurais pas dû me laisser décourager aussi facilement. Après tout, je n’avais pas fait une étude de marché à grande échelle; je ne me suis basée que sur entourage, qui n'était de toute façon pas ma clientèle cible. Depuis lors, j’ai acquis une énormité de connaissances en matière de contexte économique et de gestion qui donnent encore raison à ma première idée. Mais à quoi bon se vautrer dans les remords? Je piétinai sur mon projet en espérant qu’il soit à jamais enfoui dans mon cœur et de ma (sub) conscience.

Puis cette semaine dans le journal 24 heures, qui est distribué gratuitement aux usagers du transport en commun, un tout petit article anodin a finalement eu raison de ma raison. Le titre de l’article : « Muzo, un hôtel qui a du flair. ». Je ne vous donne que le début de l’article : « Plusieurs suites de luxes, un gymnase, un institut de toilettage, l’hôtel & club Muzo acceuille depuis le 1er juillet chiens et chats pour un séjour quatre étoiles. Un concept bien senti puisque les pensionnaires canins et félins affluent déjà ». Plus loin : « La peinture est à peine sèche que d’ores et déjà les clients font la file pour réserver leur place ».

C’en était trop.

La rage aux tripes, je téléphonai à l’hôtel, « MON » hôtel en quelque sorte.

Voici un résumé de la discussion :

Réceptionniste « Hôtel Muzo bonjour, comment puis-je vous aider? »

Moi « … »

Réceptionniste : « Oui, bonjour? »

Moi « Pardon, bonjour…Je voulais savoir : vous venez à peine d’ouvrir. Est-ce que les affaires vont bien jusqu’à présent? »

Réceptionniste, chaleureuse : « Oui, nous avons bien choisi notre moment pour ouvrir notre hôtel compte tenu de la période estivale! Il y a même des clients sur les listes d’attente. C’est tout vous dire! Nous sommes « bookés » jusqu’à la fin septembre, et ça devrait reprendre de plus bel durant l’hiver, avec les vacances dans le sud… »

Moi : « … »

Réceptionniste, un peu mal à l’aise : « Bon, alors…que puis-je faire pour vous? »

Moi, nerveuse : « Donc, les affaires vont vraiment bien! Je suis contente de constater qu’il y a autant de gens qui ont à cœur de confort de leurs animaux. »

Réceptionniste, voix souriante : « Oui. Il y a vraiment une grande demande pour les soins apportés aux animaux. Les gens veulent pouvoir quitter l’esprit tranquille. Il n’y a pas beaucoup d’institutions qui offrent des services tels que ceux qu'offrent notre hôtel et… »

Moi, sans lui laisser le temps de finir sa phrase, dans un élan impulsif : « ARRRGGggg… !!!!!!!!!!!!!!!!!».

Puis j’ai immédiatement raccroché.

Pour conclure, j’aimerais transmettre ce message à nos jeunes, même si je ne joue pas figure d’héro; voyez en moi l’apologie de la plus pathétique des loosers de cet univers :

« Quand vous croyez en quelque chose, ne lâchez point prise. Ne laissez personne détruire vos rêves. Ne faites pas comme moi. »

Aujourd’hui, je feuillette la revue « Maison de prestige » avec la rage aux intestins. Je bouillonne en tournant les pages de magazines de mode. Je me flagelle en me promenant dans les allées du Future Shop. Je paye mon loyer en me saignant les veines. Et je pleure à en mourir en analysant mon compte bancaire.

Dans un tout autre ordre d’idée, j’ai aujourd’hui fait l’acquisition d’une superbe mitraillette de type 4. J’ai bien hâte de l’essayer!!!

Mh


* Attention: ici je fais bel et bien référence à l’animal dépourvu de tête et non au du peuple que la mythologie grecque a ainsi nommé parce qu'il vivait dans un état sauvage, au nord des pays hyperboréens (vers la Russie et la grande Tartarie) - le nom "d'acéphale" lui aurait été donné pour désigner "peuple vivant sans chefs ni subordination".

mercredi, juillet 11, 2007

Pourquoi je suis associale

Chers vide-ordures,

Je voudrais tout d’abord remercier les quatre lecteurs qui on donné suite à mon appel à l’aide pour les CUP de la mayonnaise Hellmanns (voir entrée précédente). Vous avez le cœur à la bonne place; sachez que vous recevrez sous peu par la poste un ensemble de photos de moi nue prises dans les bois dans le cadre d’un shooting qui avait pour thématique « Le petit chaperon rouge ».

Quant aux autres, ces fainéants, ces abrutis, ces paresseux, sachez que je suis peu impressionnée par votre dévotion. Inutile de vous reprendre, il est trop tard.

Dans un tout autre ordre d’idée je vais vous expliquer pourquoi je suis une personne qui considère la solitude comme un luxe, un plaisir dont elle se délecte. En effet, plusieurs personnes ne comprennent pas pourquoi mon rêve ultime serait de me trouver sur une île déserte, croyant à tort que je m’y ennuierais. On me croit profondément sociale alors qu’au fond je ne le suis pas. La personnalité d’un individu se forge d’après les expériences personnelles qui peuple son existence; pour ma part, je ne sais pas ce qui se passe, mais je dois avoir une tête sympathique qui portent les gens – de parfait(e)s inconnu(e)s - à s’adresser à moi. Cela m’irrite au plus haut point. J’ai le don de tomber sur des gens complètement anormaux. Ce qui fait que me mêler au peuple, très peu pour moi, merci.

Je vous passe les détails, mais à chaque fois que je sors de chez moi pour aller travailler, pour faire l’épicerie, pour un rendez-vous ou tout simplement pour me promener au parc il y a toujours une inconnue ou un inconnu pour m’exposer en toute aisance sa profonde débilité et son manque notoire d’éducation. Quelques exemples éloquents : une dame qui me montre son dentier pourri dans une salle de bain publique; un homme qui me montre son (affreux) pénis dans le métro; un homme qui me suit silencieusement jusqu’à ma porte pour rentrer chez moi; une ado complètement hystérique qui me prend pour sa mère décédée; un immigrant qui veut que je lui apprenne le français; un homme qui m’insulte violemment par ce que je ne sais pas dans quelle rangée précise d’une épicerie se trouve le sucre, etc. Des exemples comme ça, j’en ai à la tonne; je ne vous ai résumé que les deux dernières semaines de ma vie.

Également, quand le métro est en panne, c’est TOUJOURS à moi que tout les gens demandent le moment de la reprise du service – COMMENT LE SAURAIS-JE ? AI-JE UNE TÊTE D’EMPLOYÉE DE LA STCUM? C’est également toujours à moi qu’on demande à quelle heure un spectacle commencera, où se trouve telle rue, si je connais tel nom de magasin, etc. Si je vais me promener au parc – disons, le parc Maisonneuve, qui est très vaste – pourquoi faut-il TOUJOURS qu’un imbécile vienne tout près de moi et engage une conversation alors que visiblement je suis plongée dans un livre? À chaque instant où je vois un être humain s’approcher de moi suis-je prise d’une profonde angoisse face à ce je ne sais ce qui m’attend.

Je suis une préposée aux bénéficiaires bénévole de l'aile psychiatrique internationale.

De toute évidence je dois avoir une de ces têtes de « bon vivant qui sait tout ». Les gens ne sont pas intimidés par moi et cette constatation me déçoit au plus haut point. Cela prouve assurément que je ne suis pas assez jolie et que mon air est trop débonnaire. Si j’étais une « top poule », personne n’oserait me parler. Si j’avais une tronche sure d’elle qui transpire le « Vous êtes tous des cons», personne ne me dérangerait. Je ne suis rien de plus qu’un "average joe", le type de personne à qui le commun des mortels s’associe aisément.

Et pourquoi, POURQUOI faut-il TOUJOURS que je sois témoin de situation fort déplaisantes, qui créent des malaises difficiles à gérer? Je pense à toutes ces femmes que j’ai vu chier par ce qu’elles n’avaient pas barré la porte de la toilette publique; de ces couples que j’ai surpris en pleine fornication dans des chemins que visiblement je n’aurais pas dû emprunter; à ces ados en train de voler dans les dépanneurs, que mon regard a surprit, de ces personnes qui se décrottent le nez et qui réalisent que je les ai vues; je pense surtout à cet homme horrible qui faisait du nudisme au parc dans un petit sentier que j’ai décidé d’emprunter justement pour éviter de croiser des gens bizarres qui voudraient socialiser…

Alors voilà. Pour moi, ce n’est plus un plaisir de profiter du plein air. Telle une vedette, je porte les verres fumés en permanence lorsque je dois quitter mon logement. Je baisse la tête quand je croise quelqu’un car autrement on a la fâcheuse habitude de me saluer (POURQUOI??? POURQUOI????? ON NE SE CONNAÎT PAS!!!) . Si je rends la salutation, l’individu (femme ou homme) deviendra inévitablement un pot de colle; si je l’ignore, je suis insultée. Ainsi comment réagir alors quand on est une personne civilisée mais qui veut juste avoir la PUTAIN de paix, sans paraître sauvage ni sans créer d’attentes?

Je ne peux malheureusement rien vous prouver de ce que j'ai avancé car je lorsque je suis accompagnée rien de tout cela ne n’arrive, bien évidemment. Mais je vous JURE, je vous JURE que les gens sont exactement tel que je vous le décris.

Voilà pourquoi je veux aller sur une île déserte.

Mh


ps: j'ai été en vacances pendant 1 semaine et demi et j'ai pris 8 livres. Essayez de battre cet excès de truieisme...

samedi, juillet 07, 2007

Faites votre part grâce à Hellmanns

Chers lecteurs,

Aujourd’hui je fais appel à votre bonne volonté à tous. La prochaine fois que vous allez à l’épicerie, prenez le temps de visiter l’allée des mayonnaises Hellmanns et notez sur un papier tous les CUP des gros pots de 950 ml (la régulière et/ou moitié de gras). Ensuite, envoyez-moi les numéros des CUP à maryhv@hotmail.com . Ne vous posez surtout pas de questions, ne cherchez surtout pas à comprendre, mais c’est très important pour moi.

Merci, c’est la meilleure façon pour me démontrer votre amour et votre admiration.

Mh xx

mercredi, juillet 04, 2007

Étudier, une vraie perte de temps (bis)

Bonjour mes rognons,

Je suis en train de tenter une expérience qui devrait s’avérer des plus concluantes. En effet, samedi prochain j’ai un examen pour mon cours de Comportement du consommateur. Il y a énormément de matière à apprendre par cœur, c’est fou, on s’y perd carrément, avec toutes ses théories et tous ces modèles à la noix qui mènent à rien. Je suis un peu déprimée d’autant plus que mon expérience me dicte que les questions ne porteront pas sur des éléments essentiels du cours, ni même sur sa matière. Car par le passé je me suis bien souvent fait avoir; je me souviens notamment de cet examen en RH où on m’a posé une colle en statistique. N’importe quoi. C’est pourquoi j’ai décidé de balancer mon livre de Comportement du consommateur et d’étudier plutôt un livre sur la mécanique. Je suis certaine, CERTAINE que je vais mieux réussir de cette façon.

Je vous tiens au courant,

Mh