mercredi, juin 20, 2007

Les babyboomers vont-ils finir par crever?

Chers petits mollusques,

La mission de mon blog n'est pas d'être sérieux mais de faire rire. Aujourd'hui je ferai exception.

Dans la vie, il y a de ses choses qui ont le don d’activer ma digestion. En voici quelques exemples :

-Les fibres
-Les femmes au volant qui ne savent pas ce que signifie « angle mort » (je dis « femme » parce qu’à date, c’est seulement arrivé avec des femmes)
-Les examens
-Les jolies jeunes filles de 20 ans qui mesurent 6 pieds et pèsent 120 livres
-Le métro qui tombe en panne
-Mon nez

Mais il y a surtout LES BABYBOOMERS.

Les babyboomers (ou boomers) sont nés de l’après-guerre durant la période qui s’étend de 1945 jusqu’à la fin de l’année 1964. Cette période a connu un accroissement démographique particulièrement élevé. La guerre terminée, j’imagine qu’il y a eu un regain d’espoir en l’avenir, et suite à un gros stress général, les gens ont eu une envie folle de faire l’amour et des tas de petits boomers sont nés.

Wikkipedia les définit ainsi :
En accord avec la théorie de William Strauss et Neil Howe, la génération des boomers occidentaux serait composée en grande partie d'idéalistes, d'égocentriques, de gens qui combattent jusqu'à la mort pour l'idéal qu'ils se sont fixé. Cette génération est déjà en conflit avec les "X", plus indépendants, et ont parfois des problèmes à comprendre le conservatisme, l'homogénéité et les capacités de travail en équipe qu'arborent leurs enfants de la génération Y.
L'idéal de cette génération est, pour certains, le capitalisme, le droit à la possession et à la liberté.

Pour ma part, les boomers ne sont rien de moins que des gens gâtés pourris qui, malgré le fait qu’ils n’avaient « pas de télévision quand nous étions petits, nous marchions 2 km pour aller à l’école et les enseignants nous donnaient des coups » ont su profiter grassement des possibilités d’emploi de la tertiarisation naissante d’alors de notre économie. Tout était à leur portée : boom économique, boom expressif, boom ci, boom ça. Ils ont exploité l’environnement et les fonds publics à excès sous prétexte qu’ils ne savaient pas encore ce que « conscience sociale » voulait dire. Ils n’avaient pas besoin d’aller au-delà du secondaire 5 pour se dénicher un emploi des plus prometteurs. Grande société, grands besoins ; tout a été à leur porté de la main pour réussir. Ils en ont tellement profité qu’ils ont oublié de faire des enfants. Comment les blâmer devant ce gros « party » qui s’offrait à eux ?

Je dois admettre une chose : s’il y a tant de besoins à combler en ce moment, c’est grâce à eux. Ils étaient si nombreux que les besoins se sont décuplés et des tas d’entreprises ont pu prendre forme. Ils avaient faim. Ils avaient beaucoup d’imagination. Pensez à tous les produits d’aujourd’hui versus les produits d’alors. C’est hallucinant Ils ont introduit le concept de surconsommation que les générations futures se sont approprié (par singerie ?).

Ainsi les petits de la génération X sont nés. Ce n’est pas facile de faire sa place auprès d’une génération si imposante, si centrée sur elle-même. Dans les partys de familles, les X mangent sur une petite table à part, par ce que la table principale est trop pleine de ces grands gourmands de boomers. De toutes façons, ils ne veulent pas nous entendre. À 8h on va au lit, pendant qu’eux font la fête jusqu’aux petites heures. C’est qu’ils peuvent se le permettre, les boomers. Puis financièrement, c’est la joie : maisons, voitures, voyages, loisirs…La vie est belle ! Pour quelques 80 cents déboursés au gouvernement ils reçoivent 1$ de service. Peut-on imaginer cela aujourd’hui, en tant que X ? Mais à quoi pensaient-ils ? Qui est le Ph. D. en finance derrière ce calcul ?

Aujourd’hui les baby boomers ont tellement toutes les raisons du monde d’aimer la vie qu’ils ne sont même pas capables de décrocher de leurs emplois idylliques pour tomber ENFIN à la retraite et nous laisser la place à nous, les petits de la table à part. Les X ont faim, eux aussi. Ils en ont marre des petites portions sur la table à part. Eux aussi aimeraient bien manger à la grande table et faire la fête avec les autres X devenus grands. Mais en tant que baby boomers, pourquoi arrêter de faire la fête quand notre boulot est aussi grassement payé, que les conditions de travail sont aussi extraordinaires et que les X s’occupent de ramasser la vaisselle et de la laver ?

Parce que oui, la vaisselle est sale. La place est toujours prise à la grande table, et on dirait que la faim des baby boomers est sans fin. Par-dessus le marché les boomers ne se gênent-ils pas pour péter et salir tout autour d’eux. Ils n’ont pas appris que c’était mauvais pour leur environnement ; mais il est trop tard, rien ne sert de les éduquer aujourd’hui. En tant que X, il faut nettoyer, rien de plus, dans un silence soumis. Les boomers mangent tellement que les X doivent se contenter des restes. Et encore ! Les X doivent prévoir des restes des restes pour pouvoir offrir de quoi nourrir aux boomers plus tard, quand ils décideront enfin de quitter la grande table, parce que va savoir si ces derniers avaient prévu le coup…

Les X vieillissent et attendent toujours d’avoir eux aussi leur place à la grande table. Mais les boomers ne veulent pas partir. Les voilà qui s’offrent des mets de plus en plus luxueux. Parfois ils laissent un X venir s’asseoir à la table. Mais cet élu doit-il se contenter des miettes laissées par les boomers. Et pour accéder à la table, il faut être un champion : il faut laver la vaisselle, oui, mais savoir bien la laver. Pour être un maître expert en lavage de vaisselle, ça prend des diplômes, des formations. Ces dernières nécessitent qu’on doive aller laver la vaisselle un peu partout pour pouvoir se les payer. Et pour qu’avec tout ça on puisse espérer être invité à la grande table, il faut qu’un boomer nous aime assez, qu’on l’impressionne assez pour qu’il nous fasse une toute petite place, ou alors qu’il nous connaisse personnellement. Pourtant, ce boomer à la noix, est-ce qu’il en savait autant à notre âge ? Est-ce que pour lui, la table était pleine, à notre âge ? Il n’y avait même pas de table ! Elle est arrivée d’elle-même ! Il n’avait qu’à prendre sa place, sans autre formalité !

Et demain ? Demain, quand ils auront enfin assez mangé, les boomers vont souffrir de sérieux problèmes de santé. Les X qui auront passé leur vie à nettoyer leur vaisselle et à leur servir les plats devront maintenant s’occuper de leur santé, veiller sur eux. Il y aura maintenant beaucoup de place à la grande table, mais les X exténués de toutes ses années de servitude sauront-ils relever les défis de la grande table ? Il y a plus de boomers que de X dans le besoin. Faisons le calcul…

Entre temps les Y tenteront de faire leur place, eux aussi. Moins fatigués que les X, ils vont arriver eux aussi sur le marché du travail et exiger une place à la grande table, maintenant un peu moins sale. Il n’y a pas de problème, il y aura de la place en masse, puisque que boomers > x + y. Tout est finalement bon pour les Y; ils ont su naître au moment où les boomers avaient les moyens financiers assez développés pour en faire bénéficier cette génération. Les Y pu profiter des surplus budgétaires que les boomers n’avaient plus besoin, cycle de vie du consommateur s’opérant. Pendant que les X faisaient la vaisselle et nettoyaient, les Y jouaient au Nintendo et apprenaient à développer leur « je » pour pouvoir s’imposer le moment venu à la grande table.

Aujourd’hui, les boomers ne veulent pas partir, les X sont fatigués et ont hâte d’avoir leur place à la grande table et les Y sont très motivés parce qu’ils n’ont jamais eu d’autres soucis que de jouer au Nintendo et d’aller suivre des formations payées par papa (ou grand-papa) boomer qui va quitter la table juste au bon moment. Les Y sont prêts à prendre une place de choix à la grande table et les X les impressionne peu.

Les X et les Y vont vivre sur une même table qui va se rétrécir à force et à mesure que les boomers vont décéder, parce qu’il n’y aura plus lieu alors d’avoir une grande table ; il y aura moins de monde, donc moins de besoins multiples (en fait, moins de besoins viables pour une entreprise, nuance). Ce sera alors une autre paire de manche ; les places étant restreintes, qui sera le plus fort pour rester à la grande table ? J’ai une intuition que ce sera le Y, puisqu’il aura toute l’énergie et le potentiel pour se battre, même si ses ressources seront diminuées ; il sait faire avec moins depuis le début, il s’est adapté.

Bien sur, mon analogie est très, très grossièrement simplifiée ; elle ne tient pas compte des paramètres macroéconomiques desquels on pourrait facilement prévoir le futur de demain. Elle ne tient pas compte non plus des exceptions. Mais soyons honnêtes : les boomers l’ont vraiment eu facile, les X en subissent les contrecoups et les Y un peu moins, ose-je avancer. Je n’aime pas victimiser, mais avouons-le : de façon générale les X se font-ils chier à mort et les boomers s’obstinent à rester en vie. Si vous êtes des X et heureux de votre sort, soit que vous travaillez dans le domaine des services financier (domaine que je déconseille aux Y pour des raisons bien évidentes), soit que vous avez des parents bien placés, soit que vous êtes parfaitement naïfs, soit que vous êtes extrêmement chanceux et vous vous intéressez à des domaines vraiment peu intéressants pour un être humain.

Ainsi se termine mon exposé qui m’a fait le plus grand bien, au détriment de vous avoir fait rire….

Mh