mardi, février 12, 2008

Les Suédois ouvrent les portes sur un monde idéal

Récemment la Suède* on nous a fait part d'une étude qui a été menée sur les coûts de la santé. On est venu à la conclusion paradoxale que d'être en santé, ça coûte plus cher qu'être malade. Je sais, c'est très logique, mais je vais quand même expliquer brièvement pour les moins nantis intellectuellement.

En effet, pour qu'une société soit en santé, il faut l'éduquer, la sensibiliser. Tous ces moyens utilisés pour vous faire comprendre que le fast-food, le manque d'activités physiques, la cigarette et les drogues sont mauvais pour la santé, vous croyez que c'est gratuit? Eh non, ca coute même très cher. Et quand vous suivez tous ces conseils, votre longévité augmente, sauf que bon, de 60 à 90 ans, vous passez plus de temps chez le médecin et à l'hopital qu'un jeunot dans les clubs de danseuses, enfin du moins plus souvent qu'un diabétique de 30 ans ou un fumeur de 35 ans. Et c'est pas donné toutes ces visites, d'autant plus que ca doit être sérieusement ennuyant pour le corps médical que d'avoir tous ces petits vieux autour d'eux à se plaindre et à raconter leurs vies.

Ainsi on aurait finalement intérêt à ne plus éduquer les gens afin qu'ils vivent moins longtemps, même si cela signifie que par-dessus le marché leur courte vie ne soit pas de qualité. Je trouve l'idée pas bête du tout mais malheureusement l'éthique va encore s'y mettre et tout bousiller les plans, donc impossible de mettre en pratique les recommendations économiques de l'étude. On peut quand même rêver!

Je sais pas pour vous, mais j'aime autant mieux vivre jeune et intensément en abusant de toutes sortes de choses que de vivre une longue vie à me priver pour avoir 30 ans de plus à radoter et à ne plus être autonome. J'ai beau user d'imagination, je suis pas capable d'imaginer quelque chose de plus horrible que la vieillesse, peut-être à part Pierre Marcotte en sous-vêtements (mais bon ca revient au même car il est vieux).

Aussi, on pourrait extrapoler les conséquences de l'étude plus loin: imaginez qu'on'on arrête d'éduquer les gens, qui sont idiots par définition (en effet, la majorité des gens croient au réchauffement de la planète, c'est assez éloquent n'est-ce pas?) et qui n'auront donc pas le réflexe de s'informer autrement que par les médias; pour double précaution, on rend illégaux les livres de médecine (il y a toujours des petits malins capables de s'informer et d'informer les idiots par la suite) afin de s'assurer de garder la population dans la plus stricte ignorance. On les laisse fumer, boire, dormir, manger mal; je vous l'accorde, ca va donner un sale coup à l'économie "santé" (aliments "santé", centres sportifs, produits pour arrêter de fumer, etc etc etc, la liste est encore plus longue que vous ne pouvez l'imaginer) mais en revanche on va gagner par la vente accrue de cigarettes et d'alcool. Du même coup on rend légale la consommation de drogues et hop! il n'y paraitra plus, le manque causé par la supression de l'économie "santé" sur l'économie en général va s'annuler par lui-même. En prime, une grosse économie sur les soins de la santé. Il serait absolument imbécile de ré-injecter cette économie dans les soins médicaux puisque justement, le but c'est de diminuer les services médicaux pour économiser et on ne se mettra pas à engager plus de médecins pour soigner les malades qui résultent de l'abolition des campagnes de sensibilisation, ca annulerait totalement l'effet escompté. Le but c'est de provoquer une baisse artificielle de la demande pour les soins médicaux, laquelle va permettre de diminuer les effectifs médicaux et petit à petit on va pouvoir se permettre de fermer des CLSC et des cliniques médicales. Le problème de manque de médecins ne se fera plus sentir, bien au contraire; ne pouvant se trouver d'emploi, les jeunes diplômés en médecine pourront travailler dans les cuisines des fast-foods et les usines de tabac pour gagner leurs vies. Finalement il ne restera plus qu'un seul hopital, celui qui accueillera les cas extrêmes (le type de 30 ans qui se claque une crise cardiaque) et qui ne seront pas sauvés de toutes facons car on va se rendre compte que ca coûte trop cher de les soigner et d'effectuer un suivi par la suite. L'hopital ne va donc servir qu'à constater la mort et, il faut l'admettre, la précipiter (je sais on peut le faire chez soi, mais quand même un peu d'empathie je vous prie; à l'hopital ils ont des moyens et des produits pour rendre le passage vers le tunnel moins souffrant). Tout le monde va être content!

Avec toutes ces économies on va se rendre compte qu'il n'y a plus lieu d'imposer les gens pour le système de santé et tout cette absurdité de système de santé va disparaitre. En conséquence, il y aura surement une émergence de shamans et d'homéopathes qui vont en profiter pour faire des sous; il ne faudra pas laisser ces charlantants s'enrichir car les sous qui leur seront versés sont les sous qui ne seront pas injectés dans l'économie. Pour détourner cette fâcheuse conséquence une partie de l'argent économisée sur le système de santé aurait tout intérêt à se transformer en imposition pour subventionner des tribunaux de la mort destinés à la pendaison des charlatants de la santé en question.

J'ai beau me relire et je ne trouve absolument aucune faille dans mon système économique tout simplement génial (qui n'a nécessité que 2 minutes de réflexion, c'est tout dire!) sauf celui d'être utopique.


mh
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*Ils sont vraiment trop chouette les Suédois! Tout va tellement bien pour eux, ils baignent tellement dans les sous qu'ils peuvent se permettre de mener n'importe quelle étude bidon! Par exemple, ils ont mené une étude sur les femmes qui aiment les hommes plus âgés; une étude sur la couleur préférée des portables; une étude sur les trottoirs; une étude sur les coupes de cheveux; une étude sur la forme des verres et leur impact sur l'ingurgitation, etc (allez-y, informez-vous, c'est épatant!). Et tout ça subventionné sur le dos des contribuables! Je ne sais pas comment ils font honnêtement pour être si riches mais ça frôle l'illégalité parce que sérieusement, quand est-ce qu'on entend parler de la Suède à part pour les massages, les prostituées et les films pornos. Oh...attendez une minute. Ahhhhh, ok je vois, je comprends maintenant!

Retour sur la dernière entrée

Eh ben! On dirait que ma dernière entrée a porté fruit car tout à l'heure dans le métro on s'affairait à installer une affiche de la même série dont je vous parlais. Cette fois-ci toutefois l'affiche montrait une cliente en train de jeter un papier dans la poubelle, avec la mention "Tous les jours Mme Machin fait sa part". À quelque part je comprends que les syndiqués s'attendent à ce qu'on fasse le travail à leur place, mais bon le message m'a hautement conscientisée et je me suis sentie visée, alors j'ai tendance à donner une réponse. Ainsi dès demain je vais cesser de jeter mes vieux kleenex, mes journaux et mes tampons usagés par terre et je vais même cracher et morver (vous savez, cette fameuse technique qui consiste à appuyer sur une narine tout exercant une pression sur l'autre pour en évacuer le contenu) directement dans la poubelle. Voilà un message efficace!

Mh

lundi, février 11, 2008

Bien saisir les messages

On vit à une époque assez triste où l’art n’est viable qu’à travers la publicité. En effet, si vous êtes aujourd’hui peintre, photographe ou poète vos talents ne vous permettent certainement pas de mettre un peu de beurre sur votre pain (dans l’optique où vous êtes en mesure d’acheter du pain). Ainsi donc la créativité passe par la publicité et les Monet et Renoir de ce monde n’ont plus la côte à moins de s’inspirer d’un tube de pâte à dents ou d’un produit ménager. Cette prostitution intellectuelle limitée à un seul produit est malheureusement incontournable et bien que je sois très peu érudite en la matière je me sens en mesure d’en critiquer toute son essence puisque je suis généralement le public cible en raison de mon supposé pouvoir d’achat. Ah qu’il est triste d’analyser les choses aussi froidement mais vous conviendrez aisément qu’il s’agit là de la pure réalité propre à notre siècle pourri de surconsommation, lequel nous permet quand même de nourrir un plus grand nombre d’estomacs.

Je me fais donc un honneur d’analyser la plupart des publicités qui me sont présentées (500 dans un mètre carré) afin d’en soutirer un quelconque génie. Il m’arrive fréquemment d’applaudir devant les efforts publicitaires de plusieurs organisations mais très souvent je me bute devant un message que je n’arrive pas à saisir, malgré mon QI situé légèrement au-dessus de la moyenne.

Pour illustrer mes propros, je ne vous parlerai pas de la campagne de Bell et de ses castors, je pense que tout a été déjà dit; je parlerai plutôt de la récente campagne de la STM pour inciter ses clients à garder les aires propres.

Sur les pubs en question, on voit un employé d'entretien de la STM qui ramasse des rebuts dans une station de métro. Il existe par ailleurs plusieurs variantes du message : employée qu’on voit déposer des papiers dans une poubelle; employé qu’on voit dans les escaliers en train de ramasser des journaux qui traînent, etc. Pour titre, on peut lire sur chacune de ces affiches : « Chaque jour, [insérer nom de l’employé qu’on voit sur l’affiche] fait sa part ».

Ma première réaction à la vue de ces affiches fut de me dire, en bon québécois : « Ben j’espère ben, criss! Yé payé pour ça, c’est sa job! ». Le message aurait pu passer s’ils avaient pris n’importe qui SAUF un employé dont le travail est justement de ramasser les cochonneries par terre. Et puis si on se met à ne plus rien jeter du tout par terre dans le métro, lesdits employés qu’on trouve sur les affiches vont perdre leurs boulots; ainsi donc ce n'est pas dans l'intérêt de ces employés qu'un tel message soit lancé à la population, alors ils auraient arraché les affiches. Enfin bref, le message est tellement débile qu’il ne peut pas être véritablement celui qu’on croit qu’il est (de nous inciter à ne plus jeter nos rebuts par terre).

Je me suis donc mise à réfléchir un peu et je pense avoir presque trouvé le message réel qu’on veut passer. Pour comprendre, il faut se rappeler que les employés de la STM sont syndiqués. Et un syndiqué, c’est quelqu’un qui, par définition, n’est pas obligé de travailler pour obtenir un salaire.

Ainsi donc, le message est l’un des suivants :

-Message possible numéro 1 : « Les employés de la STM sont des arriérés mentaux »
En effet, il faut être très taré pour travailler quand on peut tout simplement se « pogner » le beigne pour obtenir sa paye. Ainsi donc on voudrait nous sensibiliser aux maladies mentales des employés de la STM;

-Message possible numéro 2 : « Même s’ils sont syndiqués, NOS employés travaillent, NOUS! »
Ainsi donc ces messages serviraient de propagande à l’égard de tous les patrons dont les employés sont syndiqués, un espèce de « pied de nez » gratuit à leur attention : « na na na na na na na nous nous employés travaillent, pas les vôtres!!! Na na na na na na na!!!! » (ne vous demandez pas pourquoi ils doivent hausser le prix d’une carte de métro : c’est pour financer ces messages enfantins);

-Message possible numéro 3 : ce serait tout simplement un code secret à l’intention de terroristes, peut-être pour indiquer où mettre les bombes, etc.


Je communique dès ce matin avec le service des communications de la STM pour éclairer toute cette affaire.


Mh

dimanche, février 10, 2008

Aspirateur de poils de chats

Je crois l’avoir déjà mentionné, mais j’habite un somptueux 4 et demi avec mes 4 chats. 3 d’entres eux ont le poil court et l’autre est encore plus poilu que le plus hippie des hippies des années 70. En fait quand les gens viennent chez moi, ils se demandent toujours ce que c’est que cette étrange créature velue qui semble descendre bien plus de Bigfoot que de la race féline. Quoi qu’il en soit, 4 chats, ça fait bien du poil. Alors je passe mon temps à ramasser des tas de poils qui, une fois rassemblés, me donnent un 5e chat. J’ai beau passer le balais et l’aspirateur pendant 1 heure, une fois mon ménage terminé, tout est à refaire. Je perds patience d’autant plus que ça me fait étrangement penser à mon boulot : incessamment tout est toujours à refaire au gré des changements de visions continuels de mes patrons. Pour faire une analogie très réaliste, les poils de mes chats sont les idées de mes patrons. Quoi qu’il en soit à force de toujours faire la même chose qui ne sert à rien on finit par se demander vraiment à quoi ça sert de vivre, mais bon c’est une autre paire de manches.

Quand je parle de mon problème aux gens, ils me conseillent spontanément (et le plus sérieusement du monde) de faire euthanasier mes chats car c’est ce qu’ils feraient eux-mêmes. Je trouve l’idée excellente; la seule chose c’est que malheureusement contrairement à ces gens moi je manque de temps pour constamment racheter des chats pour les tuer et en racheter d’autres. En plus, je trouve que dans notre ère d’incitation au recyclage et à la consommation avertie, ça serait un gros gaspillage de tuer tous ces chats pour en racheter de nouveaux. C’est pas très pro-environnement.

Il me fallait donc trouver une idée qui puisse me permette de garder (« recycler ») mes chats actuels.

Suite à une intense séance de brainstorming j’ai eu une idée pour régler le problème de poils de chats. Le problème c’est que je n’ai pas les moyens de mettre en application mon idée et je n’ai pas l’énergie de déposer un brevet. Je vous présente donc mon idée en espérant qu’une personne motivée la mette à exécution car j’ai bien l’impression que cette machine pourrait faire un tabac.

En gros mon idée consiste à créer une boite dotée d’un puissant aspirateur. On y insère le chat et on appuie sur le bouton « on » et l’aspiration s’enclenche. Évidemment l’aspiration doit être très puissante, un peu comme ces aspirateurs industriels. On y laisse le chat 15 minutes, 2 fois par jour.

Pour mieux illustrer mes propos, prière de vous référer au plan suivant:




Comme l’indique le plan, les poils moins tenaces vont s’accumuler dans les réceptacles qui se trouvent aux quatre coins de la boite. À chaque utilisation on vide tout simplement le réceptacle dans la poubelle. Le cadran sert à régler le degré de l'apiration, selon le pelage de l'animal.

Aussi ce qui est bien c’est que le bruit de l’aspiration serait tellement puissant que l’utilisateur n’aurait pas le désagrément d’entendre le chat crier. À force d’utiliser ma machine, le chat s’y habituera et finira par accepter le traitement sans broncher, ce qui en fait une machine dite « pro-animale ». C’est aussi non cruel que le dégriffage, procédure que la plupart des gens (qui aiment leur chat mais pas autant que leurs divans et ça se comprend quand même, je ne suis pas insensible) ne remettent pas en question, donc je ne vois pas pourquoi ma machine poserait problème.

Donc avec ma machine, FINIE les heures passées à balayer et à épousseter! Finies les factures de salons de toilettages à faire raser son chat à toutes les semaines! Enfin on pourra profiter de la compagnie de notre animal tout en évitant les désagréments propres à sa nature. Vous aurez ainsi plus de temps de qualité à consacrer à votre petite bête adorée pour la torturer un peu avec vos jeux égocentriques d’humains agressifs.

Si vous êtes intéressé à investir dans mon produit, n’hésitez pas à m’écrire un courriel et on ira déjeuner.

Mh

Le Québec est vraiment né pour un petit pain

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais moi j’en ai ras-le-bol de notre petite société « low profile ». À tous les jours les États-Unis se ventent de leurs vedettes qui doivent aller suivre une thérapie de désintoxication. Idem pour l’Angleterre. Et tout le reste. Quand est-ce qu’on entend parler d’une vedette d’ici qui est sur le point de mourir de désespoir et de surdose de crack? JAMAIS! J’ai tellement honte…Pourquoi on n’a pas notre Britney Spears ou notre Amy Winehouse, nous? Pourquoi être toujours à la remorque en bons loosers que nous sommes habitués de l’être?

Je suis tannée de n’avoir rien à dire aux touristes. Moi aussi j’aimerais ça qu’une Québécoise se fasse ovationner à la très prestigieuse cérémonie « Femme de l’année » de l’Université Harvard. J’ai beau chercher, je ne trouve pas une cruche d’ici assez défoncée pour qu’elle mérite qu’on lui accorde autant d’attention.

Au-delà de ceci je trouve que c’est un message bien malsain qu’on transmet aux générations futures de notre société québécoise : « N’essayez même pas, vous n’êtes pas capables de vous défoncer assez pour qu’on s’intéresse à vous.». Je suis tannée qu’on nous associe à Céline Dion, cette grande chanteuse équilibrée à la vie parfaite. Quel est l’intérêt? N'êtes vous pas tannés que nous soyons la risée internationale?

Je crois qu’il est plus que temps qu’on sensibilise nos jeunes comédiens et jeunes chanteurs de demain à l’importance d’avoir au moins une phase de désespoir et d’abus de drogues dans leurs vies publiques. Comment espérer percer sinon? Les Américains l’ont bien compris. Ces temps-ci il y a une épidémie de jeunes vedettes qui se font admettre en « rehab » pour une cure de désintox. Pourquoi ça n’arrive pas ici? On n’est pas assez « coooooooooools » peut-être? Pas assez dans le vent?


Il est plus que temps que le Québec se modernise et enseigne à nos jeunes qui souhaitent percer dans le monde très glamour du vedettariat à abuser des drogues dures et à vivre de malheurs. Je prévois d’ailleurs déposer un mémoire à ce sujet auprès du ministère approprié (ça en touche plusieurs). Je pense qu’il serait possible de faire quelque chose assez facilement, ne serait-ce que via une subvention pour des drogues dures ainsi qu’un programme de parrainage entre un aspirant-vedette d’ici et un junkie de la rue.


Mh

samedi, février 09, 2008

Comment survivre aux coupures de postes dans le secteur public

Eh ben, finie la recréation!

Avec les problèmes financiers que connait l’institution pour laquelle je travaille, il faut s’attendre, nous dit-on, à plusieurs coupures de postes dans les mois à venir. C’est déjà le cas dans mon secteur : une collègue a été coupée et voilà, on est maintenant que deux à fournir le travail de 3 employés. Ce qui signifie qu’il faut maintenant rigoler moins et mettre la main à la pâte.

Ceux qui comme moi évoluent dans le secteur public frissonnent sûrement à l’idée qu’un tel sort leur arrive. Des questions peuvent ainsi surgir dans leurs esprits angoissés « Mais, que vais-je faire si ça arrive dans mon unité? Que va-t-il arriver de mes pauses, de mes siestes? Vais-je réellement devoir travailler? », pour n’en citer que quelques exemples. Le problème par-dessus le marché, c’est qu’en cas de coupures, ce sont les plus anciens qui vont rester. Et les plus anciens sont les gens qui ont perdu depuis longtemps toute notion de travail, de productivité. Ils ne connaissent possiblement même plus la mission de leur organisme. Pour ces gens, c’est un dur coup. Imaginez que vous dormez paisiblement dans un gros lit douillet et que soudainement on vienne vous verser un gros sceau d’eau glacée sur vous.

Ainsi, comme je suis une personne très aimable et serviable de nature, j’ai proposé au service des ressources humaines la création d’un document à l’attention des « survivants » visant à informer des démarches à entreprendre en cas de coupures massives dans leurs unités. Comme les gens des ressources humaines sont très fatigués, je me suis proposé de monter ledit document et d’en assurer la distribution. Je vous présente ainsi une première ébauche.

Fait intéressant à noter : ce qui est chouette avec mon document, c’est qu’il peut s’adapter à tous les services publics! Je vais pouvoir le refiler un peu partout.


Document à l’attention des employés syndiqués qui cumulent au moins 20 ans d’ancienneté
- Secteur services publics -
Produit par le service des ressources humaines


Dans les prochains jours, nous allons vous informer de coupures dans votre secteur. Heureusement, Ces coupures vont toucher les employés qui cumulent moins d’ancienneté que vous, peu importe le fait qu’ils soient plus productifs, plus motivés à fournir un effort et qu’ils coûtent beaucoup moins cher que vous. Nous avons l’intention de respecter la convention collective à la lettre car tout comme vous nous n’avons pas les objectifs de l’organisation à cœur.

Nous savons pertinemment que ce sont ces employés qui travaillaient à votre place et soyez assurés que nous sommes tout aussi désolés que vous que vous héritiez maintenant de ce fardeau qu’on appelle « le travail ».

À l’annonce de coupures dans votre secteur et si vous êtes un humain normalement constitué votre première réaction ne sera pas de vous attrister du sort de vos camarades licenciés mais plutôt de votre propre sort : « Mon dieu, je vais être obligé de fournir un effort pour compenser ce départ! », allez-vous vous scandaliser dans votre fort intérieur. En effet, qu’adviendra-t-il des pauses de 2 heures, de la sieste après le lunch, de la partie de Tétris à 14h30 et de la bière de 15h? Pour reprendre vos sens et bien digérer la nouvelle, n’hésitez pas à sortir de votre bureau pour prendre l’air. Demandez à vos collègues de vous accompagner et fermez le service en raison de cette tragédie qui s’abat sur vous (vos clients vont comprendre et ne vous en tiendront pas rigueur car ils ne s’attendent absolument à rien de vous.). Installez-vous au café du coin avec vos camarades et discutez de la situation. Le lendemain, à l’instar de vos collègues, prenez congé sous prétexte que la situation vous affecte trop. Vos collègues auront probablement la même idée que vous, donc le service sera fermé, alors tout le monde sera content. Profitez de ce congé pour vous procurer un papier médical afin de bénéficier de quelques jours de repos, le temps de vous remettre de cette nouvelle désastreuse. Ne vous en faites pas pour les quelques rares collègues qui seront au travail durant ces jours-là, ils sauront bien se débrouiller.

À votre retour (progressif) du congé maladie, il est possible que plusieurs dossiers se soient accumulés sur votre bureau et que votre boite vocale soit pleine de messages de clients insatisfaits. Comme vous êtes très fragile mentalement, évitez d’écouter les messages; détruisez-les dès le départ. Pour les dossiers sur votre bureau, dites-vous que possiblement quelqu’un s’en est déjà occupé ou les gens qui ont fait les requêtes ont sûrement oublié et trouvé une solution alternative à leur problème. Disposez donc de ces dossiers et faites comme si vous ne les aviez jamais vus. Après tout, c’est à eux de faire le suivi; ce n’est pas votre faute s’ils vous font confiance aveuglément.

Une fois votre bureau et votre boite vocale nettoyés, vous êtes prêts pour un nouveau départ, prêt à affronter cette nouvelle réalité du travail à fournir avec des effectifs en moins. À ce moment là vous serez certainement pris de vertige, ne sachant que faire ni par où commencer. Vous allez probablement réaliser que vous ne savez absolument rien du travail à faire et vous vous demanderez possiblement ce que vous faites là. Vous vous souviendrez vaguement de vos premiers jours dans cette institution, où, à l’époque il était vaguement question de bases de données, de numéros de téléphone à composer, de sourires que vous deviez faire à la clientèle. Pour bien reprendre vos esprits et vous souvenir de votre raison d’être dans l’institution, allez prendre une pause bien méritée au bistro du coin. Si on se demande pourquoi vous quittez votre bureau, prétendez que vous avez besoin de vous ressourcer et vous réapproprier la stratégie de l’organisation.

Après quelques jours vous commencerez à réaliser que vous devez effectivement travailler. Cette prise de conscience ne se fera non sans douleur; en effet, il est très difficile, pour un employé syndiqué avec plus de 20 ans d’ancienneté, de réaliser qu’au fond, quand on reçoit un salaire, c’est parce qu’il faut fournir un effort en échange. Cette réalité vous scandalisera possiblement et dans cette phase de dissonance votre vie prendra de plus en plus un sens. C’est une étape douloureuse à franchir et vous aurez possiblement besoin de soutien psychologique. N’hésitez pas à exploiter les ressources mises à votre disposition (tout comme pour votre salaire exubérant, les contribuables paient pour que vous receviez les meilleurs soins possibles en cas de détresse: profites-en!).

Commencez à travailler de façon très progressive. Pour chaque appel retourné ou chaque document complété, offrez-vous une généreuse pause ou un après-midi de congé. Il est très important de vous gratifier à chaque effort fourni pour vous inciter à en fournir un suivant. Petit à petit vous réaliserez que vous n’êtes plus le centre du service pour lequel vous travaillez et que c’est plutôt le client qui l’est. Face à cette réalité vous ressentirez quelque chose de très désagréable : c’est l’éthique professionnelle naissante. Malheureusement il n’existe pas de médicament pour enrayer ce malaise, vous devrez vivre avec. Vous devrez maintenant vous adresser poliment à la clientèle et apprendre à lui sourire. Truc : pratiquez-vous à sourire devant votre miroir. Nous comprenons qu’il peut être très demandant d’être courtois envers la clientèle, elle qui vous occasionne du travail et des soucis. Cela sera probablement l’obstacle le plus difficile à franchir. Pour vous aider, essayer d’imaginer que le client, c’est vous. Ca peut paraître fort absurde que de s’imaginer à la place des gens, nous en convenons très aisément. Mais à force d’assimilation de ce concept et à force de pratiquer, vous en viendrez peu à peu à offrir un service de base et, si vous vous aimez beaucoup et que vous êtes capable de vous mettre totalement à la place de l’autre, vous finirez par offrir un service à la clientèle bien supérieur à ceux de vos collègues, ce qui vous vaudra beaucoup d’admiration de gens qu'habituellement vous méprisez. Cette capacité de se mettre à la place d’autrui se nomme « l’empathie »; comme pour l’éthique professionnelle, vous aurez beaucoup de difficulté à accueillir cette nouvelle valeur en votre fort intérieur. N’hésitez pas, une fois de plus, à exploiter les ressources mises à votre disposition (psychologue de l’organisme, congés payés, etc.).

Nous sommes conscients que cette nouvelle réalité vous affectera beaucoup. Pour plusieurs, le retour au bureau sera impossible. Nous comprenons qu’il est pratiquement impossible d’apprendre un métier après 20 ans d’oisiveté. Sachez que nous mettrons tous les mécanismes à votre disposition pour assurer une transition en douceur. N’oubliez toutefois jamais ceci : vous travaillez au sein d’un service essentiel "assuré" par le gouvernement. Vous n’avez pas de concurrents. Les clients n’auront donc pas le choix de s’adapter de toutes façons, alors évitez de vous donner trop de stress.

Bonne démarche,


Le service des ressources humaines

PS: SVP tout comme pour tous les communiqués échangés à travers notre organisation, veuillez ne pas répondre à ce message ni nous téléphoner. Merci!

jeudi, février 07, 2008

Le futur est sombre

Il y a longtemps que je veux vous écrire et ce ne sont pas les sujets qui manquent mais bien le temps.

Par contre je prends 2 minutes de ma précieuse vie pour vous vomir ici ce qui ruine actuellement mon existence.

Au début XXe siècle, il y a eu la première guerre mondiale, qui a fait environ 7 millions de morts. Puis, vers le milieu de ce siècle, la seconde guerre mondiale en a fait plus de 50 millions. Dans les années qui ont suivi, le siècle a vu plusieurs conflits se succéder; en fait, ce siècle aura vu plus de 250 guerres pour un total de 109 746 000 victimes. Le conseiller présidentiel américain Zbigniew Brzezinski l’intitula avec raison « le siècle des millions de morts » .

Mais ce n’est rien comparé à ce que nous réserve le XXIe siècle. Et je ne parle pas de la guerre au terrorisme, qui n’a fait jusqu’à présent que quelques centaines de morts, non. Je ne parle pas non plus des génocides qui ont cours dans certaines régions de l'Afrique. Je ne parle pas non plus des changements climatiques ni de la menace nucléaire et des guerres chimiques, non. Pire encore! Les êtres humains ne sont pas prêts mentalement ni physiquement à affronter la plus redoutable épreuve de tous les temps. Seront-ils capables de survivre à une entité électronique des plus cruelles et machiavélique? Déjà on dénombre des centaines de milliers de victimes, voir des millions, tel le fit la peste au moyen-âge. Et ce n’est que le début; les conséquences seront terribles.

Vous l’avez bien deviné, je parle ici de VISTA.

Quand j’ai acheté mon ordinateur en janvier 2007, j’étais loin de me douter que son système d’exploitation serait à l’origine des problèmes de tension et d’arythmie cardiaque que j’ai connus dans les mois qui ont suivi l’achat. VISTA ce n’est pas qu’un simple virus, comme se sont plu à le qualifier ainsi certaines sommités de l'informatique; c’est une plaie, c'est un ulcère, c'est un cancer, une menace à la survie de l’humanité. Avec ce système malsain on cherche crapuleusement à diminuer la productivité des gens, à miner leur moral et à les rendre agressifs; il incite à la violence, à la destruction. Très insidieux, il s’introduit dans la vie privée des gens en vue de détruire des familles entières et empêcher les gens de se reproduire en les décourageant face à l’avenir. En effet, je me le demande : si on peut descendre si bas et si gratuitement en mettant sur le marché un tel système d’exploitation, à quoi s’attendre demain? J’ai peur, peur pour nos enfants.

Il y a peu de façon de lutter contre cette maladie car la "bactérie" (j'ignore le qualificatif le plus juste à employer) est présente dans chaque nouvel ordinateur vendu. Heureusement il existe toutefois quelques groupes dissidents qui refusent de refiler cette merde à leur clientèle, et quelques techniciens qui s’acharnent presque bénévolement à ôter de nos ordinateurs cette gangrène. Mais qu’allons nous devenir quand cette catastrophe sera devenue incontrôlable et qu’il n’existera plus de ressources en nombre suffisant pour en éliminer les dégâts? Je frissonne à cette idée.

Il faut faire plus. Il faut se révolter face à cette dictature qui nous impose des produits aussi merdiques sous prétexte qu’il n’y a pas de concurrents. L’économie au détriment de la qualité, oui je suis d'accord, mais pas au point d’y laisser notre santé mentale.

Ainsi donc je vous convie, vous qui êtes encore capables de le faire, à une marche internationale anti-VISTA qui se tiendra ce weekend un peu partout dans le monde. À Montréal on va manifester devant l’hôtel de ville, même s’ils n’y sont pour rien les pauvres, mais il faut bien aller manifester à quelque part.

C’est un rendez-vous!


Mh
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Bon bon bon…j’entends déjà certaines personnes s’indigner sur le fait que je considère Vista comme un fléau pire que les guerres et que j’insulte la mémoire des victimes et qu'au fond je ne suis qu'une sale petite garce gâtée et égocentrique des pays nordiques. Laissez-moi vous dire qu’ils sont peut-être morts, mais ça ne veut pas dire que leur sens de l’humour l’est aussi. Heu...