Bonjour mes canaries,
Récemment j’ai dû me rendre chez le dentiste pour y faire réparer 3 grosses caries. En plus d’être éprouvante au niveau physique et psychologique, l’expérience le fut tout autant au plan moral : en effet, la dentiste est une jeune femme brillante et très jolie. Elle m’énerve.
Puis mon regard s’attarda sur ma propre personne. Je remarquai que mes bas étaient troués, même s’ils étaient pratiquement neufs. Je constatai l’usure de mes jeans et la très inesthétique marque de sels d’hiver sur le bas de ceux-ci. Mon chandail…on aurait dit un haut de pyjamas. Bien que j’avais pris ma douche le jour-même ma tête sentait le gras et je me disais que la dentiste devait se délecter de plaisir à la vue de mes cicatrices d’acné et de mes boutons que sa très puissante lampe devaient mettre en évidence.
C’en était trop, je n’avais jamais été confrontée aussi durement à l’échec de toute ma vie, et j’étais là, la bouche ouverte, ne pouvant hurler ma désolation, ma frustration. Mais j’en profitai tout de même pour me vider le cœur car la déloyale personne que je suis jugeai finalement bien avantageuse sa délicate position.
« Oschti’itch ! », dis-je, dans le langage commun des clients des dentistes.
« Pardon ? » me demanda la dentiste, se retirant de ma bouche quelques instants. De ma tête et mes yeux, je lui fis part qu’il n’y avait rien et lui ordonnai de continuer son travail.