mercredi, janvier 31, 2007

Il n'est jamais trop tard pour planifier son avenir

Bonjour mes oies,

J’ai pensé à quelque chose tout à l’heure dans le métro : vous savez, cette fameuse question imbécile qu’on nous posait ad nauseum quand nous étions petits, à savoir « Que veux-tu faire quand tu vas être grand(e)? », question à laquelle on répondait à peu près n’importe quelle connerie. En effet, comment pouvions-nous répondre de façon éclairée quand nous ne saisissions pas les enjeux du marché du travail et que nous ne connaissions pas les perspectives d’avenir en matière d’employabilité, ni la future situation économique du pays ni son climat politique. Voir si on avait le loisir de choisir comme ça ce qu’on veut faire! Cette question était tellement absurde, dans mon esprit de petite fille, que je répondais un truc tout aussi idiot : « Une princesse. ».

Aujourd’hui, nous avons grandi; la plupart d’entre nous ne sait même pas encore ce qu’elle voudra faire quand elle sera grande ou ne sait pas trop si elle a fait le bon choix. Le problème, c’est que nous sommes déjà grands et il est un peu trop tard pour se poser la question, maintenant que nous avons pourtant tous les outils en mains pour faire un choix éclairé. Je voudrais bien être une princesse tout compte fait, mais je ne suis pas assez jolie, alors je travaille dans un bureau de merde.

Par contre, rien n’est fini pour nous. Maintenant, une nouvelle question s’impose : qu’est-ce qu’on voudra faire quand on va être vieux? On peut éliminer à priori toutes les questions obscures qui touchent la situation économique du pays, car on n’y contribuera pas de toute façon. Le climat politique aussi, on va s’en foutre un peu, c’est pas à nous qu’on va demander d’aller à la guerre, et pour les rations, on sera les derniers nourris, croyez-moi. Et il n’y a pas vraiment d’études à faire pour devenir arriéré (quoi que…). Pour l’argent, on aura déjà la maigre pension gouvernementale et pour les rares chanceux, un REER bien accumulé. Mais au-delà de tout cela, qu’est-ce qu’on va faire, quand on va être vieux?

Pour donner le plus d’indications possible afin de faire un choix éclairé, je vous dresse ici les différentes possibilités quant au vieux débris inutile en devenir qui sommeille en nous. Il n’y a qu’à choisir!

Pour vous messieurs :

1) Un vieux sénile qui marmonne à longueur de journée dans les centres d’achats
2) Un vieux sénile qui crache sur les passants et lâche des pets sans aucune gêne
3) Un vieux sénile qui raconte son insipide vie aux caissières, aux passants, à n’importe qui qui a le malheur de se trouver dans les parages.
4) Un vieux sénile qui passe ses journées assis dans le fauteuil du centre pour personnes âgées à dire n’importe quelle ineptie qui lui passe par la tête


Pour vous mesdames :

1) Une vieille folle qui essaye de s’intégrer le plus possible à la société active mais qui a de la misère à avancer, de sorte qu’elle bloque le chemin aux personnes productives et pressées
2) Une vieille folle qui passe son temps à gratter des poules aux œufs d’or dans l’espoir de rencontrer Guy Mongrain à la télé
3) Une vieille folle qui parle de ses enfants et petits enfants à tout le monde (qui n’en n’ont rien à foutre)
4) Une vieille folle qui passe son temps avec d’autres vieilles folles au centre d’achat sur les bancs
5) Une vieille folle qui assiste à toutes les émissions télévisées le matin durant la semaine
6) Une vieille folle qui passe ses journées au bingo

(Il y a plus de possibilités offertes pour les femmes car elles vivent plus longtemps).

Les activités de couples se limiteront à des sorties à l’hôpital, donc pas la peine de planifier des voyages ou quoi que ce soit à ce niveau. Génial!

Alors, lequel de ces décrépits ci-haut décrits serez-vous?


Mh

dimanche, janvier 21, 2007

Rejecting the rejection....

Le 16 janvier 2007

À l’attention de Madame Loiselle
Vice-présidente, Recrutement main-d'oeuvre
Banque Nationale


Objet : Re : Votre candidature n’a pas été retenue


Chère Madame Loiselle,

J’ai bien pris connaissance de votre lettre datée du 10 janvier dernier stipulant que vous n’aviez malheureusement pas retenue ma candidature pour le poste de conseillère en services financiers que je convoitais.

Après mure réflexion, j’ai le regret de vous informer que je suis dans l’impossibilité d’accepter votre refus.

Cette année, j’ai reçu un nombre particulièrement élevé de refus de la part d’autres employeurs à qui j’ai également offert mes services. Malgré le fait que 1) la Banque Nationale choisit avec soin sa main-d’œuvre et qu’elle a l’habitude de rejetter une grande majorité de candidats, 2) considérant le nombre impressionnant de refus que j’ai obtenus jusqu’à présents (100%) et 3) considérant mon grand besoin d'obtenir un emploi au plus vite, vous comprendrez que votre refus ne répond malheureusement pas à mes besoins actuels.

Ainsi, dans ce contexte, je vais donc débuter mon nouvel emploi en tant que Conseillère en services financiers auprès de la Banque Nationale dès la semaine prochaine.

Au très grand plaisir de vous y voir!

Sincèrement,


Marie-Hélène Vaillancourt

mercredi, janvier 17, 2007

Ne quittez pas. On vous reviendra sous peu.

Bonjour les petits!

Je suis désolée, je sais que je n'écris pas souvent. Le problème, c'est que je suis très débordée et de toutes façons mon cerveau ne parvient plus à générer des propos divertissants.

La seule chose drôle qui me vient à l'esprit actuellement, c'est ceci:

"A posteriori, ce que Fukuyama proposait donc d'exporter au reste du monde en 1989, n'était pas seulement le capitalisme et la démocratie, mais, ironiquement, un modèle de société affaibli, caractérisé par l'anomie, le matérialisme et l'individualisme."*

Vous voyez bien que j'ai pas intérêt à écrire ces temps-ci. Je vous promets de revenir en meilleure forme sous peu.

Tendrement,

Mh


* Ce thème a d'ailleurs été fort bien traité par Benjamin Barber dans son essai Djihad versus Mc World. Pour lui, en effet, loin de devenir plus homogène, le système international est en train de se fragmenter du fait même des réactions hostile que suscite la diffusion du modèle socioculturel libéral (le fameux Mc World) qui accompagne la mondialisation. Comme c'est cocasse!