dimanche, mai 27, 2007

Un chou-fleur là où ca fait mal

Chers petits insectes,

Aujourd’hui je vais partager avec vous un incident très intime dans le but de vous éviter l’éventuelle fâcheuse position dans laquelle je me trouve présentement.

Il y a quelques jours je me suis réveillée avec une sensation fort désagréable à l’anus. En gros, j’avais l’impression qu’un chou-fleur me pendait du cul. Après une courte vérification à l’aide d’un miroir, je ne pouvais que confirmer mon pronostique. Suite à quelques petites recherches sur internet, je me rendis à la pharmacie, directement à la section des crèmes contre les hémorroïdes. Je fus confrontée à un choix fort intéressant en matière de crèmes, d’onguents et de gels, les plus amusants étant certainement ceux de la marque Anusol. Après un bref entretient avec le pharmacien, j’optai finalement pour la marque Personnelle, laquelle était en spéciale de toute façon. J’avais très hâte d’arriver à la maison car je sentais que mon chou-fleur était prêt à être récolté tant il était gros.

A ma grande stupeur je réalisai que la crème en question devait être appliquée à l’interne, grâce à un ingénieux procédé de tige trouée qu’on insère sur le tube d’onguent, lequel est à son tour inséré dans l'anus. Je vous évite les détails mais ce fut fort possiblement le pire moment de ma vie; ne me dites-pas que l’accouchement est pire que cela, je ne vous croirai pas. Quoi qu’il en soit, une fois le mauvais moment passé, je revêtis une jolie robe d’intérieur, très seyante et très féminine. Pour éviter d’inutile contact douloureux avec ma partie intime atteinte (le chou-fleur), je décidai de ne pas porter de sous-vêtement et je me mis à vaquer à mes occupations quotidiennes en tentant d'oublier du mieux que je le pouvais cette crise hémorroïdaire.

Ce qui est désolant, c’est que les instructions ne mentionnent d’aucune façon qu’il est très important de porter un sous-vêtement avec protection durant le traitement. En gros, imaginez votre cul bourré à fond d’onguent et que par mégarde vous laissez échapper un gaz.

Je vous laisse deviner la suite, j’ai beaucoup de lavage à faire actuellement.

Mh

samedi, mai 26, 2007

Rédaction du CV

Bonjour mes pépitos,


Aujourd’hui je vous fais cadeau d’une chronique qui porte sur la rédaction du curriculum vitea. En effet, je changerai de carrière sous peu et je me suis dit que tant qu’à y être j’allais vous faire don de mes précieux trucs. Un CV ne se rédige pas comme ça à l’aveuglette; il faut y mettre le paquet.

D’abord, dites-vous qu’un CV, c’est la victoire du ça sur le surmoi*. Via le CV, vous devenez le super-héros que vous avez toujours voulu être. Vous êtes un être accompli; un CV réussi, c’est celui que vous lisez avec une larme d’admiration à l’œil. Vous ne devez plus être en mesure de vous reconnaître à la lecture de votre CV, sinon c’est raté car celui qui le lira verra bien qu’en réalité vous n’êtes qu’un bon à rien.


Les sections du CV


Identification

N’indiquez votre date de naissance que dans le cas où vous seriez âgé de moins de 30 ans. Si votre nom trahi votre âge (exemple, vous portez un nom démodé tel que Céline ou Robert), rendez-vous à la direction de l’état civil pour faire un changement. C’est un effort qui vaut le coup. N’indiquez votre adresse que dans la mesure où vous habitez un quartier ou une municipalité respectable et huppé (exemple : Outremont, St-Bruno).

Formation / scolarité

Vous avez probablement suivi au moins un cours à l’université. Transformez ce cours en un BAC spécialisé. Exemple : vous avez suivi un cours d’introduction à la gestion des ressources humaines. Vous êtes bien en mesure vous proclamer spécialiste en la matière : vous êtes donc détenteur d’un BAC en ressources humaines. Idéalement, il faudrait mentionner que le BAC vient d’une université reconnue et respectée (exemple : NE PAS INDIQUER UQAM, sauf dans la mesure où votre « bac » ne se donne qu’à cette université.).

Certains diront qu’ils vont craindre que le pot-aux-roses soit découvert. Ne vous en faites pas : j’ai fait un BAC, je connais des tas de gens qui ont fait un BAC, et personne ne se souvient absolument de rien. Ceux qui font un BAC perdent un temps précieux de leur vie et ne s’en rendent compte qu’une fois que celui-ci est terminé. De plus, les employeurs n’exigeront pas de preuve; la seule lecture de votre CV est gage de vérité absolue.


Les plus téméraires qui recherchent une position élevée pourront aller jusqu’à prétendre détenir une maîtrise. Attention cependant; si vous n’êtes pas familier avec les maîtrises il faudrait prendre le temps de s’informer. Certaines maîtrises sont de type recherche, par exemple. Ce n’est pas aussi facile à prétendre qu’un BAC. Je vois mal ce que vous pourrez répondre à la question : « Quelle fut le sujet de votre mémoire? » si vous n’êtes pas habilement préparé. De plus, le monde de la maîtrise est petit; tout le monde se connaît. Prenez garde.

Outre ceci n’hésitez pas à parsemer votre CV de certificats et de titres professionnels. Les titres CMA, CGA, Pl. Financiers sont très en vogue et vous assureront un avenir très prospère.


Expérience professionnelle

Encore là il faut user de créativité en améliorant la réalité. Si vous avez été représentant des ventes pour une quelconque organisation, dites que vous avez été directeur des ventes. Si vous avez été représentante du service à la clientèle, dites que vous avez été directrice du service à la clientèle. Vos anciens collègues ne sont plus des collègues du même niveau que vous mais bien des employés subordonnés qui étaient sous votre charge.

Votre CV doit absolument faire état d’une expérience professionnelle où vous aviez à gérer des ressources financières et/ou matérielles et/ou humaines. C’est très important sinon votre futur employeur va vous reléguer au poste de commis.

Essayez de varier les secteurs où vous auriez travaillé : secteur public, secteur privé; produits, services; usines, bureaux; PME, grosses entreprises, etc.

ATTENTION : soyez équilibré dans vos déclarations. Si vous avez 25 ans, vous ne pouvez pas dire que vous possédez à la fois une maîtrise et 15 ans d’expérience professionnelle. Dressez un portrait exceptionnel mais à la fois réaliste. Sinon, la supercherie va être devinée en entrevue et le seul moyen de vous en sortir à ce moment là sera de courir le plus vite possible sans vous retourner.


Réalisations

C’est ici que vous allez démontrer votre côté humain. C’est bien beau tous ces diplômes et toutes ces expériences professionnelles, mais il faut qu’en plus de cela vous fassiez part de votre sensibilité aux problèmes humains. Ainsi, indiquez que vous faites régulièrement du bénévolat pour un organisme X ou une cause Y.

De plus, dites que vous siégez comme membre du CA d’un organisme X.

Dites que vous êtes membre d’une chambre de commerce.

Dites que vous vous impliquez d’une façon quelconque pour votre quartier ou votre municipalité.

Inventez-vous des prix; dites que vous avez gagné des concours, autant à l’université que dans le cadre d’un concours corporatif (exemple : première place du concours de CAS Marketing des HEC; Première place du concours « Comment gérer financière une entreprise avec succès », de la section du financement des entreprises Desjardins, etc..).


Intérêts

C’est une section assez bidon qui ne mérite pas grande attention, mais cela permet d’apporter une touche finale au super-héros virtuel que vous êtes en train de créer. Copiez-collez intégralement la liste d’intérêts qui suit (mais je vous encourage à en rajouter):

Équitation, dégustation de vins, voyages, arts, culture, histoire, astronomie, religion, lecture, yoga, ski, vélo, peinture, origami, cuisine, écotourisme, sciences de l’environnement, sciences de la cognition, philatélie.

Ainsi, par cette gamme très complète d’intérêts, votre futur employeur verra sûrement en vous un allié avec qui il peut partager sa propre passion (qui devrait être soi la dégustation de vin, soit les voyages. Consultez l’entrée intitulée «Réussir sa vie professionnelle » plus bas dans ce blog).


Références

De toute évidence devrez mettre des amis dans le coup. Dressez une petite liste d’amis qui sauront venter vos nouvelles qualités. Avisez vos amis de répondre au téléphone d’une façon particulière pour les 2 semaines suivant votre entrevue de sélection. Exemple : votre ami Paul devra répondre « Paul Sasseville » au lieu de « ouinnn? » lorsque son téléphone sonnera, donnant l’impression d’un homme important occupé au travail. L’ami qui vous réfèrera devra vous louanger avec grâce et émotion. Un truc facile : dites à cet ami qui vous connaît bien de dire exactement le contraire de ce qu’il sait de vous. Exemple, « paresseux » devient ainsi « travaillant », « en retard » devient « ponctuel », « indifférent » devient « impliqué », etc.


Alors voilà, vous êtes maintenant apte à diriger les hautes sphères de l’organisation que vous convoitez. Bon succès!

Mh

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*Conceptuellement, le Ça représente la partie pulsionnelle de la psyché humaine, il ne connaît ni normes (interdits ou exigences), ni réalité (temps ou espace) et n'est régi que par le seul principe de plaisir, satisfaction immédiate et inconditionnelle de besoins biologiques. C'est donc le centre des pulsions, des envies qui constituent l'énergie psychique de l'individu. Le Ça est une instance entièrement inconsciente. C'est l'instance dominante chez un nourrisson qui ne fait pas la part entre réel et imaginaire et a un sentiment de toute-puissance.
Il se heurte le plus souvent, et le plus violemment, au Surmoi qui est le centre des normes imposées (par l'extérieur, la société, la déontologie...), des interdits. Le Surmoi interdit la satisfaction des pulsions du Ça et les refoule.
Cette lutte intérieure génère des conflits qui s'extériorisent par le Moi, le résultat devenu conscient et en contact avec l'extérieur.

mardi, mai 22, 2007

Le pauvre petit peuple

Bonjour mes vesses de loups*;

Si vous utilisez le transport en commun sur une base régulière ou si vous vous tenez le moindrement au courant de l’actualité vous avez fort probablement réalisé que les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal sont en grève. On en fait grand cas dans les journaux et à la radio. Notamment, le Journal de Montréal, probablement en manque de sensationnalisme, en a fait une page couverture « choc » de son édition du mardi 22 mai. Sur la page couverture peut-on lire en gros caractères la mention très alarmante « C’EST LA GRÈVE », avec une photo non moins dramatique d’autobus inanimés. Le plus hilarant est certainement le sous-titre très éloquent de la culture du Journal : « Guide de survie pendant le conflit : 5 façons de vous déplacer ».

Je pourrais arrêter d’écrire ici. Il n’y a pas de mots pour décrire l’évidence même, le crétinisme extrême de ce sous-titre. Mais je ne peux pas. Pensez-y, c’était vraiment en page couverture du Journal :

« GUIDE DE SURVIE PENDANT LE CONFLIT. 5 FAÇONS DE VOUS DÉPLACER ».

C’est…trop.

Même moi je n’aurais pas osé un coup pareil. Oui, on le sait, ce sont les cons qui lisent le Journal de Montréal. Ce sont des gens qui s’intéressent aux petits tracas qui touchent leurs vies personnellement ou ceux des voisins. Non, les lecteurs du Journal de Montréal n’en ont rien à foutre de ce qui se passe ailleurs et pour eux le bout du monde c’est la Gaspésie. MAIS QUAND MÊME!

Soit que le type qui a fait la page couverture est un lourdeau de la pire espèce, à l’instar de ses lecteurs, soit c’est un pur génie du sarcasme et alors je ne peux que me prosterner devant tant de génie, devant tant de culot si talentueusement déguisé. C’est de toute évidence le titre de journal le plus drôle que je n’ai jamais - au grand jamais - lu de toute ma vie. Je suis seulement un peu gênée par rapport aux touristes ou les réfugiés politiques qui sont tombés là-dessus; ils ne penseront peut-être pas que c’est une forme d’humour fort évoluée. Ils doivent tout simplement nous prendre pour le peuple le plus ignare, le plus pathétique de toute la planète.

Je me demande si réellement des gens se sont levés ce matin en état de stress devant une situation qualifiée de « survie », à la recherche de moyens de locomotion alternatifs. Sans l’achat de ce journal, ils n’auront probablement pas pensé à d’autres façons de se déplacer. Peut-être que des gens sont morts, incapables de bouger ni de prendre de décision, en proie à une crise cardiaque devant le stress impossible à gérer de celui confronté à une situation de survie (comme lors des guerres, des famines, des génocides, etc.). Devant ces morts une minute de silence s'impose ici, non pas un silence de respect, mais un silence de honte|

Je suis du genre à aimer les gens. Je suis du genre à vouloir aider les plus démunis (intellectuellement aussi). Mais il existe une loi naturelle, celle de la sélection. Bon dieu qu’en ce moment je souhaite que cette dernière élimine les crétins qui ont dû faire appel au Journal de Montréal pour savoir comment se déplacer!

Je n’ai pas ouvert le journal (je n'oserais y toucher de peur d'être contaminée) mais j’imagine qu’on y a usé d’imagination pour indiquer les fameux cinq moyens alternatifs au transport en commun:

1)La voiture : Vous possédez probablement une voiture ou votre voisin en a peut-être une. Une automobile, ou voiture, est un véhicule terrestre se propulsant lui-même à l'aide d'un moteur. Ce véhicule est conçu pour le transport terrestre de personnes ou de marchandises et elle est équipée en conséquence. C'est un des moyens de transport les plus répandus actuellement sur la planète. On en voit fréquemment sur les routes.

2)Le taxi : Vous référer à la suggestion #1. Les taxis sont faciles à reconnaître par leurs emblèmes et leur insigne sur le capot. Le taxi est un véhicule automobile terrestre privé conduit par un chauffeur (noir ou arabe) destiné au transport payant de passagers et de leurs bagages. On peut faire appel à un taxi en composant le numéro approprié. Prière de vous référer à la fin de cette chronique pour une liste de numéros d’urgence de compagnie de taxis.

3)La marche : Pour marcher, avancer une jambe à la fois. Répétez le mouvement jusqu’à la destination souhaitée.

4)La bicyclette : Une bicyclette est un véhicule terrestre composé de deux roues alignées (d'où elle tire son nom). La force motrice est fournie par un humain (le cycliste) en position assise ou couchée, par l'intermédiaire de pédales (pédales au sens véritable du terme ; ne pas confondre avec « homosexuels »).

5)Le ballon dirigeable : Un ballon dirigeable est un aéronef plus léger que l'air, également appelé aérostat, manœuvrable dans un plan horizontal. Les dirigeables se distinguent des autres types de ballons, les montgolfières et ballons à gaz libres qui subissent les vents et ne sont donc manœuvrables que verticalement. Pour se déplacer, les dirigeables utilisent la propulsion par hélices. Ce moyen de locomotion est peu utilisé mais peut s’avérer fort utile dans la situation actuelle, si on est dans l’incapacité d’utiliser les 4 autres moyens énumérés.

Et moi je ne vous charge pas un sou au moins!

Mh


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*Les vesses-de-loup sont des champignons très répandus dans les prés et les bois, facilement reconnaissables à leur absence de pied (ou du moins d'un pied et d'un chapeau séparés), à leur couleur blanche ou grisâtre, et au fait que lorsqu'ils sont vieux ils se transforment en sacs remplis d'une poussière brune, véritables petits volcans quand on appuie dessus. Leur nom signifie mot à mot "pet de loup", métaphore déjà présente dans le grec lycoperdon, nom du principal genre de ces champignons. Les Britanniques les appellent pour leur part puffballs, du fait qu'elles laissent jaillir des bouffées de fumée à la pression.

mercredi, mai 16, 2007

Où étaient les chiens renifleurs? Résultats de l'enquête

Peut-être avez-vous lu le topo hier et ce matin dans les journaux:

« Où étaient les chiens renifleurs ?
Aucun chien détecteur de bombes n’était en service à Toronto la fin de semaine où a eu lieu l’attentat contre l’avion d’Air India, en 1985. La GRC avait expédié tous ses chiens renifleurs en formation à Vancouver, a-t-on appris à l’enquête publique, hier. »

J’ai fais ma petite enquête car j’ai trouvé là une forte similitude avec les employés de ma propre organisation et aussi parce que je trouve ca terriblement mignon, des chiens qui gagnent leurs vies.

Il appert que l’équipe de chiens renifleurs était composée de 10 chiens. Il y avait Robert, Paul, Raynald, John, Mikael, Ringo, Keith, Ryan, Simon et Georges (je ne vous donne pas les noms de familles pour ne point vous mélanger).

Georges était tombé à la retraite la semaine précédente, ce que la direction avait oublié. Robert était en vacances et il était hors de question qu'il les interrompe pour une formation. Raynald a callé malade (c’était sa fête l'avant-veille), disant qu'il reprendrait la formation plus tard dans un autre centre (en fait il avait manqué le vol). Simon a eu des problèmes à l'aéroport avec son passeport échu et n'a jamais pu prendre l'avion pour Vancouver. John avait démissionné la semaine précédente et là encore la direction n’y a pas songé dans la planification. Ringo n’a pas pu venir car son maitre était malade depuis plusieurs jours et devait veiller sur lui. Keith ne travaille qu’une fin de semaine sur deux et ce n’était pas son shift à ce moment-là, donc il s'est dit que la direction avait juste à prévoir la formation sur son shift habituel car sinon "c'est pas juste". Il restait donc Mikael et Ryan. Ces derniers n'étaient pas au courant de la formation à Vancouver car ils sont très dissipés; donc ils auraient dû normalement être en poste, ce qu'ils ont fait en matinée; mais ils sont allés voir les chiennes du chenil d’à côté pour diner et ils ne sont jamais revenus au boulot après. Et finalement, il n'y avait que Paul (le "chouchou") à la fameuse formation à Vancouver, laquelle a été finalement cancellée faute de participants canins.

Donc voilà tout le fond de l’affaire. C’est très triste qu’une telle tragédie se soit produite cette journée là…

J’espère que cette histoire aura pour effet d’augmenter la vigilance des employeurs à l’avenir et de prévoir des plans d’urgence lorsqu’il y a absence d’employés affiliés à la sécurité. De toute façon il faut être fou pour envoyer tout son personnel en même temps suivre une formation à l'autre bout du pays!

Mh

Satanée société de surconsommation!

Bonjour les calinours,

J’ai du prendre quelques jours afin de me ressourcer. En effet, j’ai subi un choc émotif terrible samedi dernier.

La Fête des Mères étant dimanche, j’ai dû me rendre au centre d’achat samedi dernier afin d’y acheter quelques cadeaux pour souligner ce jour. Il est à noter que je ne vais que très rarement au centre d’achat car je suis pauvre et de voir tous ces vêtements, accessoires et souliers me fait perdre la raison. Donc j’évite du mieux que je peux ces endroits du vice. Sauf que là je n’avais pas le choix, je ne pouvais quand même pas rien donner à ma mère.

Avant de pénétrer cet antre du mal, je me suis longuement répété que je n’avais de sous que pour les cadeaux de la Fête des Mères. Et je savais d’ailleurs déjà à quelles boutiques me rendre. J’ai même déterminé le chemin le plus cours pour atteindre les deux boutiques en un temps optimal et en évitant au maximum des contacts avec les autres boutiques. Mes calculs opérationnels étaient finalement bons ; c’est ma détermination qui le fut moins.

Bon dieu qu’il y a de belles choses au centre d’achat. Je n’avais pas réalisé à quel point ma garde-robe est vide et démodée. Les chaussures d’été sont absolument divines. Et les sacs…que dire des sacs ! Et les bijoux ! Et les produits de beauté ! Devant tant de besoins nouvellement créés je ne savais où donner de la tête. Je gambadais allègrement d’une boutique à l’autre, toujours de plus en plus émerveillée devant tant de génie créatif mais avec un pincement au cœur de plus en plus difficile à supporter. Car hélas… ! Je suis pauvre. Je ne peux PAS me permettre ces achats. Puis, je me suis mise à entendre des hallucinations : ma carte de crédit me parlait !!! Elle me suppliait de l’insérer dans une fente, de la bourrer à fond. La tête a fini par me tourner. J’ai été prise de nausées, voire de convulsions devant ces nombreux articles que je devais laisser derrière moi. Le dernier souvenir que j’ai de cette épopée c’est que je tiens dans mes mains un chic sac Prada à rabais. Je me suis réveillée* dans le stationnement du centre d’achat, avec des ambulanciers autour de moi. Il semble qu’on m’ait retrouvée inanimée dans le fond de la boutique de sacs, avec de l’écume à la bouche.

Après s’être assuré que j’allais bien, les ambulanciers m’ont laissée seule reprendre le chemin de la maison. J’ai monté dans ma voiture sans même regarder le centre d’achat. Au moment de mettre la clé dans le contact, je me suis écroulée et j’ai pleuré un bon coup. C’était décidément beaucoup d’émotions pour une même journée.

Alors voilà. Je vais un peu mieux maintenant mais j’en encore ces nombreux besoins latents et insatisfaits. Par contre je me console à l’idée que je n’aurai pas à appeler mon père pour qu’il rembourse ma carte de crédit, puisqu’elle n’a aucun solde. D’ailleurs, celle-ci a arrêté de me parler. Je crois qu’elle me boude. Heureusement !


A bientôt,

Mh


*La dernière fois que je me suis évanouie de la sorte, j’avais 19 ans. C’était lors d’un examen gynécologique. Avant de procéder à l’examination de mes parties intimes le médecin m’avait offert une pilule qui, disait-il, allait faciliter l’examen en me détendant. À peine avait-il commencé à m’examiner que je me suis sentie toute bizarre, voire étourdie. Puis, plus rien. Quand je me suis réveillée le médecin était en sueur et il était en train d’attacher son pantalon et me dit que l’examen était terminé. Le pauvre homme avait probablement eu très peur que je me sois évanouie et il avait dû travailler fort à me réanimer, au point de devoir changer de vêtements. De toute évidence le médicament n'était pas fait pour moi mais le médecin ne pouvait pas savoir, quand même. Je serai éternellement reconnaissante envers ce brave médecin.

lundi, mai 07, 2007

On n'est jamais trop bien organisé

Bonjour mes petits bourgeons de printemps,

Je n’écris pas beaucoup, je sais; je suis fort occupée. En effet, on a majoré mes tâches de 50% au travail et j’ai des examens à préparer. Sans compter la vie sociale, la famille, les loisirs, etc. J’en perds la tête! Et puis vous n’êtes pas les nombrils du monde. Changez-vous les idées tout seul, bordel!

Également, je suis très fatiguée. En effet hier soir j’ai dû mettre mon cadran à minuit; je n’avais pas le choix. En effet, plusieurs aliments qui se trouvent dans mon frigo et dans mon garde-manger devenaient périmés précisément le 7 mai. Donc, à minuit tapant le 7 mai, je n’ai pas eu le choix de me lever pour me débarrasser de ces aliments devenus insalubres pour la consommation. Tout y est passé : le lait, le pain, les œufs, le fromage, etc. Je suis une personne très organisée; lorsque je fais mon épicerie, j’achète tout en fonction des dates et non de mes besoins réels; de cette façon, lorsque je dois me débarrasser des aliments passés date, je n’ai qu’un seul effort à fournir. C’est absolument génial l’économie de temps dont je peux bénéficier de cette façon.

Donc, hier soir, j’ai dû mettre mon cadran à minuit pour faire le ménage de mon frigo et du garde-manger. Après ce nettoyage j’ai bien voulu me rendormir, mais j’ai eu de la difficulté. C’est donc vers 4h seulement que j’ai trouvé sommeil et je dois vous avouer que le réveil fut bien pénible, à 7h.

C’est donc avec un manque total d’énergie que je me suis rendu au bureau ce matin. Ma collègue de cellule de travail se demandait bien pourquoi j’étais si crevée : « Tu as encore été à la bière? Tu crois pas que t’exagères, un dimanche soir, quand même!!! » s’est-elle enquérit. Je lui ai expliqué la vérité. Elle a roulé les yeux et elle m’a traité de folle. Sur le coup j’étais très insultée et je ne comprenais pas trop comment elle pouvait critiquer mon système tout à fait ingénieux. Mais après 2 cafés, j’ai compris. Elle a raison, je suis une imbécile.

La prochaine fois, je ferai comme elle : je vais m’assurer que mes aliments tomberont périmés un samedi ou un dimanche, comme ça il n’y aura pas de problème si je n’arrive pas à me rendormir après minuit, suite au nettoyage. Je pourrai tout simplement rattraper le sommeil perdu en faisant la grasse matinée puisque je ne travaille pas ces jours-là.

Bon dieu que je suis bête parfois!

Mh